Après les séismes de Kumamoto : faire face et reconstruire

Société

Les répliques sismiques continuent de faire trembler les préfectures de Kumamoto et Ôita, qui sont encore en état de confusion après les violents tremblements de terre du 14 au 16 avril. Les routes endommagées ont retardé la livraison de la nourriture, de l’eau et des articles de secours destinés aux abris publics, alors qu’une évacuée au moins est décédée d’une embolie pulmonaire, communément appelée « syndrome de la classe économique », d’être restée trop longtemps confinée dans sa voiture. Il y a également une grave insuffisance de toilettes dans les abris, et il est difficile pour les personnes âgées et les handicapés évacués de monter les marches jusqu’aux toilettes portables.

Support sanitaire pour les abris publics

Alors que les efforts publics en matière de secours se concentrent sur le sauvetage des vies humaines et sur une plus vaste récupération, les organisations privées sont capables de fournir un soutien rapide aux personnes ayant des besoins spécifiques. Le 19 avril, la Nippon Foundation [EN] a annoncé des mesures d’urgence destinées à aider les habitants de la région touchée par les tremblements de terre. Ces mesures ont inclus la livraison de 500 toilettes d’urgence – conçues pour être accessibles à tous les utilisateurs – aux abris qui n’en disposaient pas en suffisance et l’envoi de véhicules afin de déterminer le type de soutien à fournir en particulier aux personnes âgées, aux handicapés et aux autres évacués vulnérables.

Ces toilettes d’urgence, qui ne nécessitent pas d’eau et peuvent fermer hermétiquement les déchets pour la mise au rebut, coûtent 300 000 yens (environ 2 430 euros) l’unité. La fondation a commencé à enquêter sur les besoins en sanitaires dès le 15 avril – le jours suivant le premier tremblement de terre – et a très vite reçu de nombreuses demandes. Le personnel d’un des abris a déclaré qu’il n’y avait que deux cabinets de toilettes pour 270 personnes évacuées. Les inquiétudes en matière d’installations sanitaires inappropriées peuvent inciter les évacués à ne pas s’hydrater suffisamment, avec des effets néfastes sur la santé et facteur du syndrome de la classe économique. La Fondation a par conséquent décidé qu’une réponse rapide était nécessaire. Elle a contacté un fabricant qui avait fourni des toilettes lors du grand tremblement de terre de l’est du Japon en 2011, acheté les 500 unités qui restaient en stock et les a envoyées aux abris à Kyûshû.

La reconstruction du Château de Kumamoto

Le président de la Nippon Foundation Sasakawa Yôhei annonçant les mesures d’urgence (photo avec l'aimable autorisation de la Nippon Foundation).

La fondation a également annoncé qu’elle avait préparé 3 milliards de yens (environ 24,3 millions d’euros) en vue de la réparation et de la reconstruction du château de Kumamoto. Dans le Tôhuku, il y a cinq ans, des sanctuaire portables, des instruments de musique et d’autres objets utilisés durant les festivals locaux avaient été emportés par le tsunami. À ce moment-là, la Nippon Foundation avait fourni environ 1,2 milliard de yens pour aider à faire revivre ces festivals. Sasakawa Yôhei, président de la fondation, avait expliqué : « Le soutien pour faire revivre ces festivals, qui étaient une forme de consolation spirituelle pour les communautés de la région dévastée, a redonné à ces communautés l’espoir de la reconstruction. Les festivals ont également ramené au pays natal des résidents qui avaient été évacués vers d’autres préfectures. » Comme après le grand tremblement de terre de l’est du Japon, la fondation apportera son soutien aux activités des organisations sans but lucratif et aux associations de bénévoles avec un financement allant jusqu’à 1 million de yens pour chacune. Son Fonds Wagamachi (« notre ville ») aidera également à financer la reconstruction des résidences et des commerces. Le montant total de l’aide peut ainsi atteindre 9,3 milliards de yens (environ 75,3 millions d’euros).

Alors que le Japon doit sans cesse faire face à des désastres, parmi lesquels dont le grand tremblement de terre Hanshin-Awaji en 1995, celui de Chûetsu en 2004 et celui de l’est du Japon de 2011, les organisations privées en relation avec les secours ont développé des réseaux de soutien. Ces associations sans but lucratif et ces bénévoles, spécialisés dans les soins de santé, le bien-être, l’éducation et d’autres domaines encore, ont d’ores et déjà commencé leurs activités dans la préfecture de Kumamoto et dans ses environs.

(D’après original en japonais du 19 avril 2016. Photo de titre : des tuiles et des remparts de pierre écroulés au château de Kumamoto. 16 avril 2016, Jiji Press)
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