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Le 5 mai : « Tango no sekku », la fête des garçons

Vie quotidienne

Cette fête en l’honneur des enfants, et plus particulièrement des garçons, est liée à la culture des samouraïs.

Origines

Des koinobori, banderoles de carpe.

Le tango no sekku, célébré également en Chine et à Taïwan, est l’un des moments fastes du calendrier que sont les cinq fêtes traditionnelles (sekku). Parallèlement au momo no sekku (fête des fleurs de pêche) également appelé hina matsuri, la fête des filles célébrée le 3 mars, la fête fériée du 5 mai est le « jour des enfants » (kodomo no hi), plus précisément dédié à la croissance et la bonne santé des garçons.

Cette fête puise ses origines dans une coutume chinoise transmise au Japon pendant l’époque de Nara (710-794) consistant à suspendre au rebord du toit des maisons de l’acore odorant ou bien à prendre des bains avec ces herbes médicinales, afin de se protéger des maux accompagnant le mois de mai, réputé comme « néfaste ».

Le mois de mai correspond à la saison de repiquage du riz et, à l’origine, cette fête était une prière pour des récoltes abondantes. Mais pendant l’époque de Kamakura (1185-1333), l’événement fut assimilé à un vœu pour la bonne santé des garçons dans les familles de samouraï, parce que le mot shôbu (菖蒲), acore odorant en japonais, rapelle ses homonymes, combat (勝負) et esprit guerrier (尚武). Ce n’est que bien plus tard, après la guerre, en 1948, que ce jour devint une fête nationale dédiée à tous les enfants, sans distinction de sexe.

Les décorations traditionnelles

Un heaume de guerrier samouraï exposé dans une maison pour l’occasion du tango no sekku.

La coutume veut que l’on décore à la fois l’intérieur et l’extérieur de la maison. Pour l’intérieur, l’accessoire principal est une figurine de Kintarô, petit garçon héros du folklore japonais, ou un heaume parfois accompagné d’une armure et d’un katana ; tous symbolisent la noblesse militaire de l’époque de Kamakura. Ces ornements sont considérés comme ayant le pouvoir de protéger les enfants de malheurs tels que les accidents de la route ou les maladies.

L’extérieur des maisons est orné de banderoles en forme de carpes, les koinobori, une tradition remontant à la classe commerçante de l’époque d’Edo (1603-1867). La carpe est dans la tradition chinoise symbole de succès ainsi que de bonne croissance ; une légende raconte qu’une carpe a jadis remonté une cascade jusqu’au ciel pour se transformer en dragon.

Des kashiwamochi et des chimaki.

La première fête après la naissance d’un enfant (hatsu zekku) est en général un événement important dans les familles japonaises. Le mets et le goûter traditionnels servis pour l’occasion sont le chimaki (riz gluant enveloppé d’une feuille bambou) aux vertus protectrices et le kashiwa mochi (gâteau de riz fourré à la pâte de haricot rouge et enveloppé dans une feuille de chêne), symbole d’une longue descendance. On prend des bains à l’acore odorant pour passer l’été en bonne santé.

La tendance actuelle

Aujourd’hui, la mode est aux heaumes et armures de petite taille qui peuvent être portés par les enfants et de nombreuses familles font appel aux services d’un photographe professionnel pour immortaliser l’événement. Avec des logements plus exigus aujourd’hui, moins de familles décorent leur maison d’une figurine et de banderoles koinobori. Il existe des banderoles de plus petite taille, à placer sur un balcon, et même à exposer dans une pièce ou fixer au plafond ou sur un mur.

Le 5 mai est l’un des jours fériés de la Golden week, une série de quatre fêtes nationales concentrées sur sept jours : le 29 avril et les 4, 5 et 6 mai. Le tango no sekku est célébré dans de nombreux lieux, parfois ouvert aux touristes. Les berges de certaines rivières et certains parcs arborent une multitude de koinobori, parfois longues de plusieurs dizaines de mètres. Nous vous conseillons d’aller admirer ces guirlandes de poissons nageant dans le ciel : c’est l’occasion de recevoir un peu de la vivacité de la carpe et, pourquoi pas, de faire un pique-nique.

Près de 1 200 koinobori flottent au-dessus du fleuve Sagami, près du pont Takada à Sagamihara, dans la préfecture de Kanagawa.
Près de 1 200 koinobori flottent au-dessus du fleuve Sagami, près du pont Takada à Sagamihara, dans la préfecture de Kanagawa.

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