La question des manuels d’histoire japonais

Manuels d’histoire : les relations entre le Japon et ses pays voisins

Politique Société

Les manuels d’histoire japonais provoquent des tensions à répétition avec la Chine, la Corée du Sud et d’autres pays voisins. M. Kawashima Shin, professeur adjoint à l’Université de Tokyo (et membre du comité de rédaction de nippon.com), spécialiste de l’histoire de la diplomatie et de la politique asiatique, en analyse l’arrière-plan historique.

 Le 27 mars 2012 a été rendu public le contenu des nouveaux manuels pour l’enseignement secondaire édition 2013. Cette année, les principaux points en discussion étaient la description du séisme et de l’accident nucléaire de mars 2011 et l’augmentation du contenu en relation avec les programmes scolaires post « éducation sans pression ». Néanmoins, à l’étranger, ce sont surtout les aspects historiques et territoriaux qui ont attiré l’attention.

Les points qui relèvent de l’histoire et du territoire national dans les manuels scolaires affectent directement la diplomatie en Asie orientale, du fait qu’ils touchent à la question de la perception de l’Histoire. Les relations internationales en Asie orientale progressent rapidement vers une intégration économique de la région, tout en englobant des questions de sécurité. Plus les biens et les personnes circulent librement, plus le risque augmente d’une confrontation irrationnelle des sentiments nationaux. D’autant plus que l’Asie orientale n’est pas uniquement constituée de nations démocratiques. Comment réaliser la réconciliation entre des pays de systèmes politiques différents ? La situation de la région est décidément différente de la réconciliation franco-allemande par exemple, qui s’est réalisée par un processus d’intégration politique et économique.

À cet égard, la question de la perception historique ainsi que celle des manuels scolaires est capitale pour la stabilité des relations internationales en Asie orientale. Je voudrais ici analyser la question des manuels scolaires dans son contexte historique.

Histoire de la question des manuels scolaires et son contexte

(1) Histoire et contexte de la question des manuels scolaires d’avant-guerre

En fait, les manuels d’histoire posent des problèmes en Asie orientale depuis près de 100 ans. Évidemment il y eut le problème des manuels scolaires compilés par le Japon et utilisés dans l’enseignement primaire et public à Taïwan et dans la péninsule coréenne à l’époque de la colonisation. Entre la Chine et le Japon, la question des manuels scolaires surgit comme problème diplomatique dès 1914, quand le Japon protesta que les manuels scolaires chinois développaient des éléments anti-japonais.

En réalité, le livre contesté par le Japon n’était pas un manuel scolaire mais un livre de lecture complémentaire. Le problème était par conséquent restreint. Mais dans la deuxième moitié des années 1910, certaines mentions des manuels scolaires chinois, soumis à l’approbation de la section de l’éducation du gouvernement chinois ont créé un problème diplomatique entre le Japon et la Chine. Car, pour promouvoir le « peuple chinois », les manuels chinois affirmaient en de nombreuses occurrences les différences essentielles entre les positions de la Chine et du Japon, alors même que ces manuels étaient fortement influencés par les manuels japonais. En outre, si le Japon avait tendance à se présenter comme un pays civilisé et un État moderne, impliquant un regard négatif sur la Chine, la Chine, de son côté, condamnait l’invasion du Japon pour renforcer la cohésion nationale de sa population.

En 1931, lors de l’incident de Mandchourie, le Japon affirma que les mouvements anti-japonais en Chine constituaient une violation des droits japonais reconnus par traité et que les manuels scolaires soutenaient ces mouvements. Ces manuels furent soumis à la commission Lytton en tant que pièces à conviction. De leur côté, les Chinois scrutaient eux aussi les manuels scolaires japonais, et présentèrent une liste de mentions jugées offensantes ou « anti-chinoises ». En conséquence de quoi, quand la Société des Nations se prononça sur le rapport Lytton, une nouvelle polémique s’éleva à propos de l’interprétation de la guerre russo-japonaise et de l’histoire moderne.

Dans le Mandchoukouo fondé en 1932 ainsi que dans les territoires occupés en Chine, le Japon caviarda (censura) les manuels scolaires de la République de Chine, avant de distribuer dans un deuxième temps des manuels scolaires favorables au Japon. De son côté, le gouvernement nationaliste à Chongqing édita des manuels scolaires fortement anti-japonais. La guerre se développa ainsi accompagnée d’une opposition entre les deux pays sur la conception des « manuels scolaires » et sur la « perception de l’histoire ».

(2) La défaite du Japon et les questions à propos de l’histoire

Suite à la défaite japonaise, de nouveaux manuels scolaires furent édités en Corée du Sud. À Taïwan, dans l’ancien Manchoukouo et dans tous les autres territoires que le Japon avait contrôlés, furent généralement édités des manuels scolaires de la Chine nationaliste. Cependant, cela ne constitua pas la fin du problème des manuels scolaires. Au Japon, sous le contrôle du Grand Quartier Général des forces d’occupations (GHQ en anglais), la démocratie et le pacifisme furent introduits dans les manuels scolaires. En revanche, les revendications chinoises ne furent pas inclues. Seul point acquis : le terme « Shina » considéré comme dépréciatif pour désigner la Chine fut banni des manuels scolaires et de toute publication pour répondre à la ferme volonté du gouvernement de la Chine nationaliste.

Après la guerre, la République de Chine avait globalement hérité de la vision historique de l’époque de la guerre sino-japonaise. Lors de la proclamation de la République populaire de Chine en 1949, la conception de l’histoire révolutionnaire du nouveau régime poussa à « réévaluer » l’histoire. Ainsi, à Beijing aussi bien qu’à Taipei, on a toujours commémoré la victoire sur le Japon. C’est autour de ces années-là qu’un slogan d’alerte est lancé par les pays voisins particulièrement sensibles à la « résurgence du militarisme japonais », qui deviendra leur phrase fétiche, pour peu que se produise un rapprochement entre les États-Unis et le Japon, ou au moindre mot de travers de la part d’un homme politique japonais.

De notre côté, au Japon, les intellectuels d’après-guerre ont lancé le débat sur « la responsabilité de la guerre ». Plusieurs procès ont également porté sur « l’inconstitutionnalité du contrôle des manuels scolaires ». Surtout, un débat sincère sur la responsabilité de la guerre s’est tenu dans les années 1950-60, mais dans un cadre essentiellement « nippo-japonais ». Il n’y avait quasiment aucune place pour la Chine d’y participer ou d’en être informée.

En ce qui a trait à la Corée du Sud, d’un autre côté, dans le cadre de la signature du traité fondamental nippo-coréen, le positionnement par rapport au traité d’annexion de 1910, le problème du traitement des personnes originaires de la péninsule coréenne et de leurs descendants au Japon, ainsi que certaines déclarations de la part des politiciens japonais ont fait scandale. Les questions relevant de l’histoire sont donc traitées relativement au grand jour.

La question de l'histoire et la normalisation des relations diplomatiques sino-japonaises

L’établissement de relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, et la subséquente rupture des relations avec la République de Chine date de septembre 1972. Dans le processus de normalisation des relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et le Japon, la question de la perception de l’histoire devint le sujet principal de la discussion, à égalité avec la question taïwanaise. Au terme du processus, la Chine renonça à sa demande de remboursement pour dommages de guerre, et le 29 septembre, les deux pays firent une déclaration commune par laquelle « le Japon ressent[ait] la responsabilité d’avoir causé d’importants dommages au peuple chinois, et s’en repent[tait] profondément ».

D’autre part, alors que la Chine avait longtemps condamné l’invasion japonaise, la propagande domestique dut expliquer à sa population les raisons de la normalisation sino-japonaise. Grâce à cela, le Premier ministre japonais Tanaka Kakuei reçut bon accueil à Beijing. En revanche, la question taïwanaise, celle des limites territoriales ainsi que de nombreuses autres furent repoussées à une échéance ultérieure.

Le Premier ministre japonais Tanaka Kakuei (à gauche) et le Premier ministre chinois Zhou Enlai lors de la première rencontre au sommet de normalisation des relations diplomatiques entre le Japon et la Chine (25 Septembre 1972, Beijing, Chine. photo : Jiji Press)

Depuis la deuxième moitié des années 1970, les échanges entre le Japon et la Chine sont devenus actifs. En 1978, Deng Xiaoping se rendit au Japon et montra son intérêt à l’importation des sciences et des technologies japonaises, ainsi qu’à un prêt du Japon. Puis en décembre 1979, au cours d’une visite du Premier ministre Ôhira Masayoshi en Chine, une aide économique à la Chine fut décidée.

À ce stade, le Japon était considéré par la Chine comme le modèle de la modernisation. Cependant dans les années 1980, il faut remarquer que des signes de changement de stratégie politique se firent jour en Chine. Le rôle du parti Nationaliste (ou de Chang Kaï-chek) lors de la guerre contre le Japon fut réévalué, et cela trouva un écho dans les manuels scolaires d’histoire. Dans le même temps, la description des cruautés des Japonais pendant la guerre se fit plus insistante. Ceci eut lieu en Chine avant le déclenchement du problème des manuels scolaires en 1982.

Le problème des manuels scolaires de 1982

Le 26 juin 1982, les médias japonais se firent l’écho du remplacement du mot « invasion » par le mot « expansion » pour décrire les mouvements du Japon au nord de la Chine dans un manuel d’histoire pour les lycées (« Histoire mondiale », Jikkyo Shuppan) (Néanmoins, l’information était partiellement erronée en cela que la modification n’émanait pas du ministère de l’Éducation). Quelques semaines avant la diffusion de cette information, du 31 mai au 5 juin le Premier ministre Zhao Ziyang en visite au Japon avait engagé le développement des relations bilatérales et demandé un prêt de 91,4 milliards de yens.

En Chine, une campagne se développa autour du thème « le Japon altère les manuels d’histoire », avant que le gouvernement chinois proteste officiellement contre le Japon le 26 juin. La partie chinoise accusa le Japon « d’embellissement du militarisme » puis de « résurgence du militarisme ».

D’importantes manifestations ont également eu lieu en Corée du Sud et à Taïwan. En Corée du Sud, bien que la coopération sur le dossier de la sécurité avec le Japon soit reconnue comme nécessaire, le problème des manuels scolaires de 1982 vit la formation d’un mouvement populaire pour le réexamen de la domination coloniale du Japon au début du XXe siècle et la conservation de la mémoire. Ce mouvement s’est développé en Corée du Sud pendant toute la période de transition du régime autoritaire vers la démocratie dans les années 1980.

Le Premier ministre japonais Suzuki Zenkô et le ministre d’Éducation Ogawa Heiji, lors de la concertation sur le problème des manuels scolaires (5 Août 1982, à la résidence officielle du Premier ministre à Tokyo. photo : Jiji Press)

Tirant parti de la situation, Deng Xiaoping fit au Premier ministre Suzuki Zenkô en visite en Chine cette déclaration : « en terme de coopération économiques, nous souhaitons faire beaucoup de choses », faisant ainsi pression pour obtenir l’aide économique du Japon.

Dans une conversation du 24 novembre 1982, le ministre de l’Éducation Ogawa Heiji décrivit l’attitude du gouvernement japonais face à ce problème comme le maintien d’un « niveau de vérification des manuels scolaires » cohérent avec la « nécessité de prendre en considération la compréhension internationale et la coopération internationale de nos voisins d’Asie concernant le traitement des faits historiques de la période moderne et contemporaine ». C’est ce que l’on appelle depuis la « clause de voisinage ».

Problème des manuels scolaires de 1986

Suite à l’apparition du problème des manuels scolaires de 1982, le secrétaire général Hu Yaobang visita le Japon en novembre 1983. Le Premier ministre Nakasone Yasuhiro effectua à son tour une visite en Chine en mars 1984. Un second prêt en yens marqua l’amélioration des relations sino-japonaises. Mais elles se dégradèrent de nouveau après que le Premier ministre Nakasone Yasuhiro se soit rendu le 15 août 1985 au sanctuaire Yasukuni (qui vénère des militaires japonais comme divinité principale). Du 18 septembre (date anniversaire de l’incident de Mandchourie) jusqu’en octobre, des manifestations anti-japonaises eurent lieu en Chine. Ces manifestations ne s’élevaient pas uniquement contre la visite du Premier ministre au sanctuaire Yasukuni, mais également contre « l’invasion économique japonaise » et contre le « militarisme japonais ».

En juin 1986, le problème des manuels scolaires ressurgit. Un manuel scolaire d’histoire japonaise pour les lycées édité par « l’Assemblée du peuple pour la défense du Japon » (un groupe politique et d’opinion nationaliste) ayant passé la commission d’inspection du ministère de l’Éducation, des médias coréens dans un premier temps, le ministère chinois des Affaires Étrangères ensuite, protestèrent. En outre, le ministre de l’Éducation, Fujio Masayuki déclara que « l’annexion de la Corée [par le Japon en 1910] résultait d’un accord bi-partite, et que la responsabilité en incombait aussi bien à la Corée du Sud qu’au Japon ». Il fut conséquemment révoqué du gouvernement, le Premier ministre Nakasone annula une visite au sanctuaire Yasukuni et la situation rentra dans l’ordre. Les protestations chinoises à cette occasion n’avaient pas été aussi fortes qu’en 1982. Néanmoins, à chaque vérification des nouveaux manuels scolaires, le problème de la perception de l’histoire ressurgit, et des déclarations inopportunes d’hommes politiques produisirent de nouvelles scènes de révocation à répétition.

Métamorphose des relations entre le Japon et la Chine

Les problèmes de manuels scolaires et de visites de ministres au sanctuaire Yasukuni dans des années 1980 se trouvèrent progressivement liés aux questions territoriales et à divers problèmes concernant le « passé ». ils devinrent graduellement les termes génériques de la question de la perception de l’histoire.

Et ceci d’autant plus que les relations entre le Japon et la Chine accusèrent une profonde métamorphose suite à l’incident de Tiananmen en 1989. Cette affaire conduisit à une détérioration du sentiment envers la Chine au Japon, complémentairement à la récession des idées progressistes au Japon suite à l’arrivée au pouvoir de la coalition du parti libéral démocrate (PLD) et du parti socialiste dans les années 1990. Ce contexte conduisit à un déclin des mouvements d’amitiés nippo-chinoises. Les expériences nucléaires et les tirs de missiles chinois firent ensuite monter le sentiment d’une menace chinoise. Le réveil de l’économie chinoise, alors que le Japon connaissait le marasme, fut également ressenti comme une menace. Les investissements japonais massifs en Chine baissèrent, déstabilisant là-bas la position de « professeur d’économie » dont jouissait jusque-là le Japon. L’équilibre « économie / histoire » s’écroula, ne laissant que « l’histoire » sur le devant de la scène.

Manifestation anti-japonaise à Beijing. Environ 5 000 personnes dont de nombreux jeunes protestent contre le projet d’adhésion du Japon au Conseil de sécurité des Nations Unies et la révision des manuels d’histoire. (9 avril 2005, Photo : Peter Parks / AFP - Jiji)

Les années 1990 furent également la période pendant laquelle le Japon, essentiellement, essaya de « régler » positivement la question de l’histoire. Les « profonds regrets » exprimés par l’empereur pendant sa visite d’État en Chine en 1992, à l’occasion d’un dîner organisé par le Président Yang Shangkun le 23 octobre, en sont un exemple. Cette volonté du Japon atteignit son point culminant à l’occasion de la commémoration des 50 ans de la fin de la guerre en 1995. Le 9 juin, la Chambre des représentants adopta une motion de « renouvellement de l’engagement [du Japon] vers la paix, en suivant les enseignements de l’histoire ». Le 15 août, le Premier ministre Murayama Tomiichi, en utilisant clairement le mot « invasion », exprima « un profond remords et des excuses sincères » pour les pays voisins d’Asie.

Toutefois, pour la Chine, cette communication non-officielle ne constituait pas une solution au problème de la perception de l’histoire. Et la visite officielle du Premier ministre Hashimoto Ryûtarô au sanctuaire Yasukuni l’année suivante en juillet 1996 après 10 ans d’absence, ainsi que plusieurs déclarations de politiciens conservateurs pour justifier l’invasion en Asie eurent une influence certaine sur le sujet.

Au Japon, dans les années 1990, les sentiments d’une menace chinoise prirent de l’ampleur. Les critiques contre la Chine se renforcèrent parallèlement au sentiment de stagnation de l’économie japonaise. La méfiance s’installa particulièrement devant l’éducation patriotique de la jeunesse chinoise, et les manuels scolaires chinois « anti-japonais » furent souvent mis en avant. Bien que cette stratégie d’emphase de l’invasion du Japon datât de l'ère Deng Xiaoping, ses effets les plus remarquables apparurent sous le régime de Jiang Zemin.

État actuel de la question

Depuis l’entrée dans le XXIe siècle, le Premier ministre Koizumi Junichirô a effectué des visites répétées au sanctuaire Yasukuni et les relations politiques entre le Japon et la Chine ont empiré, même si dans le même temps ces relations se sont approfondies sur le plan économique. Pendant cette période, les sentiments nationaux de chaque pays se sont exacerbés, et au cours de ce processus, « l’histoire » est devenue le symbole du ressentiment latent entre les deux pays. Ainsi le problème de la perception de l’histoire a pris la forme d’une combinaison de plus en plus complexe de divers facteurs, dont la question des manuels scolaires, les questions territoriales et les visites officielles de membres du gouvernement au sanctuaire Yasukuni.

Pour ce qui est du problème des manuels scolaires, « l’Assocation pour la création de nouveaux manuels d’histoire » a critiqué les manuels scolaires disponibles, arguant que le Japon n’avait « aucune nécessité d’exagérer son auto-critique ». Ce groupe a édité un manuel d’histoire d’inspiration révisionniste, qui a passé l’examen de la commission d’inspection en avril 2001. En conséquence, la Chine et la Corée du Sud ont vivement protesté et ont demandé sa révision.

Dans cette situation, le moins qu’on puisse dire c’est que des dispositions ont été prises pour résoudre le problème. En premier lieu, l’étude historique intergouvernementale. Si cela ne résoudra pas nécessairement le problème des manuels scolaires en tant que tels, cela met l’accent sur la nécessité de ne pas laisser les relations nippo-chinoises se dégrader. D’autre part, dans la société civile, des tentatives sont faites de réaliser des manuels scolaires communs et d’organiser un dialogue. Néanmoins, à l’heure actuelle, ses tentatives n’ont pas encore reçu une approbation de l’ensemble de la société. Et il n’est pas encore clairement établi que les résultats de ces recherches trouveront leur place dans les manuels scolaires d’histoire des différents pays et territoires de la région Asie orientale.

Le problème de la perception de l’histoire se déroulant autour du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud, trois pays du G20, ce problème attire l’attention de la communauté internationale. Par exemple, l’étude comparative et la traduction des manuels d’histoire du Japon, de Corée du Sud, de Chine, de Taiwan et des États-Unis à l’Université de Stanford témoigne du grand intérêt de cette question hors de l’Asie orientale (le projet « Mémoires divergentes et réconciliation »).

Les relations internationales dans la région d’Asie orientale connaissent actuellement un processus de métamorphose générale, qui ne tient pas seulement à l’émergence de la Chine comme grande puissance. Le problème des manuels scolaires entraîne les questions de lutte de pouvoir au niveau local, qui par retour deviennent facteurs d’entrave dans les relations internationales. Cela n’est certainement pas souhaitable. En prenant comme référence l’exemple d’autres régions du monde où sont apparus des problèmes de perception et d’interprétation de l’histoire, tout en considérant le contexte historique propre à l’Asie orientale, il serait préférable de réfléchir à diverses dispositions efficaces pour maîtriser l’expansion du problème.

 

(D'après un original en japonais. Photo du titre : Dès l’annonce du résultat de l’examen des manuels scolaires japonais pour les collèges, des groupes manifestent devant l’ambassade du Japon à Séoul, 5 avril 2005 = Jiji Press)

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