Cinq ans après le grand séisme de l’est du Japon

La situation du logement cinq ans après le séisme

Politique Société

Cinq ans après le tremblement de terre, plus de 60 000 personnes vivent encore dans les conditions précaires des maisons préfabriquées, dites logements d’urgence, dans les zones sinistrées. Alors que la reconstruction dans les zones urbaines progresse de façon relativement satisfaisante, les travaux dans les zones d’activités agricoles ou de pêche dominantes présentent des disparités importantes. Notre reporter a enquêté sur la situation du logement dans les villes de Sendai et de Onagawa, dans la préfecture de Miyagi.

Sendai : un nouveau quartier autour du métro

En décembre 2015 a été inaugurée la ligne Tôzai (Est-Ouest) du métro de Sendai. En février 2016, dans la toute nouvelle station Arai, terminus de la ligne à l’est de la ville, la construction du « Mémorial des échanges » vient d’être achevée. Ce lieu a pour but de diffuser des informations sur les dégâts de la catastrophe et l’état présent des reconstructions. Si la construction du métro de Sendai avait commencé en 2006, bien avant le séisme, la création de ce mémorial, qui en dépend, a bien évidemment été décidée après. Des images et panneaux informatifs concernant la catastrophe y sont exposés. J’ai pu voir que l’endroit est très visité, même en semaine, aussi bien par les habitants du quartier que par des gens venus de l’extérieur.

À 4 km du terminus du métro, on arrive devant l’océan Pacifique, dans le district d’Arahama, dans l’arrondissement de Wakabayashi, qui fut très durement touché par le tsunami. Là où s’étendaient des rizières et des champs ne se trouvent plus que des friches à perte de vue, si l’on excepte les ruines de l’école primaire d’Arahama, qui fut envahie par le tsunami jusqu’à hauteur du premier étage. Les camions qui transportent les matériaux de terrassement des travaux de reconstruction circulent au loin. La majorité des victimes et des disparus du tsunami à Sendai, à savoir plus de 900 personnes, étaient des résidents de l’arrondissement de Wakabayashi et de l’arrondissement côtier de Miyagino. Ces deux arrondissements étant maintenant classés par la municipalité comme zones à risque, le développement de terrains à bâtir a été lancé dans l’arrière pays, dont les environs de la station Arai.

Plus de 20 ans après la décision de construire le métro de Sendai, la station Arai, terminus de la ligne Tôzai, est inaugurée en décembre 2015. Autour de la station, des projets de réaménagement ont été lancés.

À environ 10 minutes à pied de la station Arai, on découvre des alignements de logements temporaires préfabriqués : c’est là que vivent les habitants de Arahama. À vrai dire, la plupart de ceux qui sont passés par ces logements ont aujourd’hui déménagé et habitent maintenant dans des logements gérés par la municipalité, ou dans des maisons individuelles qu’ils ont fait construire sur des terrains viabilisés par la ville. De fait, le parking du lotissement de logements d’urgence est vide. Les infrastructures existantes et l’importance des budgets disponibles dans une métropole de plus d’un million d’habitants comme Sendai rendent les opérations et les effets de la reconstruction beaucoup plus rapides que dans les autres zones sinistrées. D’après les responsables de la ville, l’état d’avancement de la reconstruction dans le domaine du logement est quasiment conforme au calendrier sur 5 ans qui avait été fixé.

« Nous avons enfin pu quitter les logements d’urgence sombres et étroits pour emménager dans une maison tranquille qui est à nous », dit Mme Daigaku Kimiko, 73 ans.

Après la catastrophe et un total de 4 ans et demi, à vivre d’abord dans les refuges puis dans un logement d’urgence des environs de la station Arai, un sourire de soulagement est enfin revenu sur son visage, depuis qu’elle a pu emménager dans une des maisons individuelles de la municipalité en novembre 2015. Sa maison située sur la côte à Fukanuma dans le district d’Arahama a été emportée par le tsunami. Elle a pu tant bien que mal rembourser son prêt en revendant le terrain. Elle paie actuellement un loyer mensuel de 30 000 yens. Elle joint les deux bouts grâce à sa retraite et au revenu de son mari qui travaille à temps partiel à Tokyo.

« La vie n’est pas simple. Mais, j’ai beaucoup d’amis. Je voudrais désormais me consacrer à mes passe-temps, comme la cuisine et jouer du taishô goto (un instrument de musique à cordes pincées). J’aimerais vivre avec une attitude positive », dit-elle.

À dix minutes du lotissement de logements d’urgence, deux énormes tours de relogement collectif ont été construites côte à côte. Le président de l’association des résidents, qui regroupe environ 300 foyers, M. Ôhashi Kimio, 72 ans, a lui aussi perdu sa maison d’Arahama, où il avait vécu plus de 30 ans. Après avoir dormi dans plusieurs centres d’évacuation, puis habité dans un logement d’urgence pendant près de 3 ans, il a enfin pu aménager ici il y a deux ans.

De nombreux résidents sinistrés d’Arahama dans l’arrondissement de Wakabayashi vivent maintenant dans les logements publics reconstruits par la ville.

La métropole régionale de Sendai grossit des réfugiés venus des zones rurales

M. Ôhashi passe ses journées dans la salle de réunions de la résidence publique reconstruite pour les victimes de la catastrophe. « C’est la plaque tournante de tout ce qui est fait pour les résidents. Le lien social se tisse en pratiquant la gymnastique ensemble. »

« Le métro a joué un rôle essentiel dans l’émergence de ce quartier comme centre attractif régional. C’est devenu beaucoup plus commode. Certaines personnes venant d’Onagawa et d’Ishinomaki ou d’autres zones sinistrées sont venues emménager ici », explique M. Ôhashi Kimio.

En tant que chef du secteur, il souhaite que tous les résidents vivent paisiblement, et parviennent à dépasser l’expérience douloureuse de la catastrophe.

« De nombreux résidents sont des personnes âgées de plus de 80 ans ou 90 ans. Je leur rends fréquemment visite. C’était également le cas dans les logements d’urgence, mais ici, récemment, nous avons des cas de personnes âgées qui meurent dans la solitude. Quand la vie d’un résident est en danger, il est important de pouvoir réagir très rapidement. C’est pourquoi j’ai fait une demande d’installation d’équipement médical d’urgence, comme un défibrillateur, auprès de la municipalité. »

Revenant sur nos pas vers la station Arai, nous remarquons en bordure du quartier nouvellement développé en face de la station, un restaurant, le « Moroya, cuisine de la ferme ». Il est géré par une famille d’agriculteurs présente sur ce district d’Arai depuis 9 générations, c’est à dire depuis l’époque d’Edo. Ils avaient démarré cette activité de restauration dans la maison familiale en 2000, mais l’ont transférée ici depuis décembre 2015. Leur cuisine de légumes traditionnels de saison, cultivés par eux-mêmes, a beaucoup de succès. Nombre de leurs clients sont des résidents du quartier, ou des visiteurs qui viennent rendre visite aux réfugiés relogés ici.

Mme Kayaba du restaurant Moroya : « Je suis heureuse si notre restaurant contribue au développement du quartier de la station de métro. »

« Je tire parti de ma position de producteur pour communiquer par ma cuisine la saveur authentique des ingrédients. Le menu se décide dès l’étape de l’ensemencement. Nous cultivons au total 150 sortes de légumes différents pour cuisiner des recettes variées », explique en souriant Mme Kayaba Ichiko, 67 ans.

Leur maison familiale a été épargnée par le séisme, mais la plupart de leurs champs ont été envahis par l’eau de mer du tsunami. Ils ont dû laisser les champs non cultivés pendant un an pour les débarrasser des débris et du sel.

Évidemment, après le tsunami, le restaurant a été obligé de fermer. Néanmoins, quelques mois plus tard, il a réouvert en faisant assaut d’inventivité et de solutions originales, en particulier en louant des surfaces cultivables auprès de connaissances afin de produire les matières premières. Depuis leur déménagement, le restaurant a multiplié sa clientèle journalière par cinq. « Avec le métro, le quartier est en train de changer de façon spectaculaire. Nous espérons qu’il jouera le rôle de base d’échanges entre les locaux de longue date et les nouveaux arrivants. »

Immédiatement après le tremblement de terre, le 22 mars 2011 je suis entré dans les zones sinistrées les plus meurtries en nombre de morts et de disparus dans la préfecture de Miyagi, et j’ai eu devant les yeux les montagnes de gravats. Je me souviens de la cacophonie autour de la gare de Sendai, et que toutes les fonctions métropolitaines de la ville étaient paralysées. La douleur des résidents qui avaient perdu leurs proches ou leurs biens ne s’est pas effacée, et le mécontentement devant la flambée des prix et des terrains, conséquence de l’augmentation de la densité de la population, a résonné. Mais 5 ans se sont écoulés, et dans une ville comme Sendai au moins, on entend le pas de la reconstruction en marche.

Onagawa : les logements provisoires d’urgence encore occupés à 80 %

Mais quand on observe les zones sinistrées dans leur globalité, on aperçoit un décalage dans cette avancée de la reconstruction. Même en termes de nombre de résidents, la différence est sensible entre la métropole régionale, Sendai, et les zones rurales de la préfecture. Par exemple, selon le bureau préfectoral de soutien des sinistrés, à la date du 28 janvier 2016, le taux d’occupation du parc de logements provisoires d’urgence mis en place à la suite de la catastrophe était de 27 % à Sendai, mais encore de 58 % à Ishinomaki, de 65 % à Kesennuma, de 76 % à Onagawa et de 64 % à Minami-Sanriku. Autrement dit, dans les petites villes, comparées à la métropole régionale, un nombre beaucoup plus important de sinistrés n’ont toujours pas trouvé à se reloger « en dur », près de 5 ans après la catastrophe.

En effet, les travaux de viabilisation, d’aménagement et de reconstruction des terrains en hauteur afin de reloger les habitants avancent beaucoup plus difficilement dans les municipalités de la côte de Sanriku, ce qui oblige les habitants à demeurer dans les logements d’urgence. Contrairement à Sendai, où, les taux d’occupation des logements d’urgence ayant bien baissé du fait du relogement des sinistrés qui les occupaient, la ville a commencé à démanteler le parc des logements d’urgence.

De plus, les chiffres du recensement de population publiés par la préfecture de Miyagi en janvier dernier (recensement d’octobre 2015), mis en regard du recensement de 2010, c’est à dire le dernier recensement avant le tsunami, mettent très clairement en évidence une baisse de la population dans les zones côtières les plus touchées. Cette baisse atteint un maximum de 37 % à Onagawa, 29 % à Minami-Sanriku, 26 % à Yamamoto. Par contre, la population de Sendai n’a jamais été aussi nombreuse, avec 1,08 millions d’habitants, soit un accroissement de population de 3,5 % par rapport au précédent recensement.

Ce taux toujours élevé d’occupation des logements d’urgence à Onagawa, alors que la population a dans le même temps brutalement baissé, m’a posé question. Ayant personnellement été sur place pour raison professionnelle presque chaque année depuis les tous premiers temps après le séisme, j’ai pu vérifier que le centre ville et les rues autour du port et de la gare d’Onagawa ont assez rapidement été rétablis, et la pêche ainsi que les activités économiques essentielles ont repris relativement tôt. Ces chiffres ont donc présenté pour moi un caractère surprenant et inquiétant. Quelle est donc la situation du logement dans cette petite ville, qui a vu sa population baisser, de plus de 10 000 habitants à moins de 7 000 ? J’ai quitté Sendai pour immédiatement me rendre à Onagawa.

Les travaux qui prennent du retard augmentent la frustration

À Onagawa, et comme je l’avais déjà remarqué lors de ma dernière visite trois mois après la remise en service de la gare d’Onagawa en mars 2015, les progrès de la reconstruction dans toute la ville étaient très visibles. En particulier, l’ouverture fin 2015 du centre commercial Sea Palpia Onagawa face à la gare drainait un flot de consommateurs, et la rue piétonne bordée de boutiques et de restaurants était très passante. J’avais l’impression que le nombre d’immeubles avait encore augmenté et que la ville était de plus en plus animée.

Le centre commercial Sea Palpia Onagawa a ouvert ses portes face à la gare d’Onagawa. La vue du centre ville a tout de suite meilleure allure.

Lorsqu’on se dirige vers les hauteurs de la ville, on voit les logements d’urgence et les logements municipaux reconstruits sur de nouveaux terrains défrichés dans la forêt. Sur les côtés, d’autres terrains sont en cours de viabilisation avant construction de logements publics.

Mme Shizukuishi Mitsuko, 86 ans, est née et a toujours vécu à Onagawa. Depuis le 15 juillet 2015, elle habite seule dans un logement reconstruit par la municipalité, sur les vestiges de l’ancien stade municipal. Sa maison a été emportée par le tsunami, et après les refuges pour sinistrés, elle a vécu trois ans dans un logement d’urgence en préfabriqué. Aujourd’hui, les jours de souffrance sont terminés, et elle se déclare contente.

« Environ la moitié des habitants de mon quartier sont morts à cause du tsunami. Et les survivants aussi ont quitté la ville, je n’ai plus beaucoup d’amis à qui parler. Mais mon nouveau logement est solide et agréable, je m’y suis habituée tout de suite. J’espère pouvoir vivre en paix et en bonne santé. »

Et pourtant, comment nier les difficultés, quand encore 2000 personnes vivent encore dans les logements d’urgence ?

« La vie dans les logements d’urgence en préfabriqué est vraiment dure. Il fait très froid l’hiver, et très chaud l’été, physiquement c’est une souffrance. Jusqu’à quand faudra-t-il supporter cette vie ? » dit M. Kimura Satoru, 66 ans. Il habite l’un de ces logements d’urgence sur un coin de la colline près du gymnase municipal, est de plus en plus irrité, car les logements sociaux dans lesquels il est prévu qu’il emménage ne sont toujours pas construits. La livraison était prévue pour avril de cette année, mais les travaux sont en retard et sont maintenant prolongés jusqu’en avril 2017.

« J’habite avec mon fils aîné et son fils collègien, trois personnes dans deux pièces de 4 tatamis et demi, c’est trop juste. La cloison est mince, il n’y a aucune vie privée… C’est très déprimant. »

M. Kimura Satoru vit dans un logement d’urgence avec son fils aîné et son petit-fils. Il s’occupe du ménage. « Je prépare aussi le bentô pour mon petit-fils. »

M. Kimura a eu la vie sauve par chance, du fait qu’il se trouvait chez un ami à l’extérieur de la ville au moment du tsunami. Mais il a perdu sa femme et sa maison a été emportée. Après avoir trouvé refuge un temps dans les bâtiments de la centrale nucléaire d’Onagawa, il a vécu trois ans chez sa fille à Tendô, dans la préfecture de Yamagata. Mais son fort désir de vivre au bord de la mer, qui lui manquait alors qu’il avait travaillé de longues années sur de grands chalutiers et des bateaux d’entretien des installations portuaires, lui a fait prendre la décision de revenir dans sa ville natale. C’est ainsi qu’il est rentré chez son fils aîné depuis 2014.

Le loyer des logements d’urgence est gratuit, mais une contribution mensuelle de 10 à 20 000 yens est requise pour habiter dans les logements sociaux qui sont en train d’être construits. C’est tout de même mieux que les logements d’urgence. M. Kimura tout en souriant, le regard clair, ne baisse pas la voix quand il se plaint.

« La catastrophe était exceptionnelle, je comprends que cela prenne du temps pour reconstruire. Mais, précisément parce que je n’ai pas l’intention de me reposer constamment sur les pouvoirs locaux, j’aimerais bien pouvoir être tranquille chez moi. »

J’ai retrouvé le même sentiment chez une femme de 56 ans, qui vit elle aussi dans un logement d’urgence du même district : « Pour les enfants, nous avons l’intention de faire reconstruire une maison sur l’un des terrains viabilisés par la municipalité. Mais on nous dit que ce terrain ne sera disponible qu’au printemps 2018. Quel sera son prix à ce moment-là ? Impossible de le savoir, alors comment faire un budget dans ces conditions ? J’avais pourtant cru qu’on serait sortis de ces logements d’urgence maximum 5 ans après la catastrophe… De nombreux voisins ont fini par déménager chez leurs enfants, à Sendai ou à Ishinomaki ou ailleurs, dans des villes qui ont achevé plus rapidement l’aménagement de nouveaux terrains sûrs et reconstruits des logements sociaux publics. »

Peu de terrains en hauteurs, terrains rocheux

Alors que c’était ma cinquième visite à Onagawa, c’est la première fois que j’ai remarqué que la municipalité mettait autant l’accent sur le logement, depuis le sinistre. Néanmoins, alors même que le centre-ville et les quartiers résidentiels ont été extrêmement touchés, Onagawa, comparée à d’autres communautés sinistrées, ne possèdent que très peu de terrains appropriés à un développement urbanistique, sur des hauteurs suffisantes pour garantir la sécurité. D’autre part, le sol est essentiellement rocheux ce qui rend les travaux de terrassement plus difficile que prévu.

Suda Yoshiaki, maire d’Onagawa : « Dans une situation difficile, nous voulons poursuivre nos efforts avec les habitants. »

L’aménagement et l’urbanisation des terrains disponibles ne peuvent se faire non plus sans l’accord des propriétaires, dispersés dans tout le Japon, ce qui prend beaucoup de temps. Selon les informations de la municipalité, 28 % des logements sociaux prévus seront achevés à la fin de cette année, et le reste prendra encore deux ans, pour un achèvement total prévu fin 2018.

M. Suda Yoshiaki, maire de la ville déclare : « J’étais préparé au fait que la reconstruction prendrait énormément de temps, et que pendant ce temps la population diminuerait fortement. Mais assurer le logement des habitants demeure une priorité absolue. Il faut que les engins de terrassement adaptés soient introduits pour accélérer les travaux, en particulier pour les dynamitages des rochers, afin que les travaux s’achèvent le plus tôt possible. »

Contrairement à Sendai, depuis le séisme, la population a baissé, l’âge de ceux qui restent augmente, ce qui rend les perspectives préoccupantes. Car c’est vers la municipalité que les gens se tournent pour répondre aux attentes des sinistrés.

« Je veux que notre ville affronte le défi positivement », déclare le maire. Pour réaliser cet objectif, il est urgent d’assurer les bases, à savoir le logement des habitants.

(D’après un original japonais écrit le 24 février 2016. Photo de titre : Stèle aux victimes du séisme et du tsunami du 11 mars 2011, qui se dresse sur la côte d’Arahama, arrondissement de Wakabayashi à Sendai.)
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