À Sotchi, tous les yeux du Japon seront tournés vers Asada Mao

Société Sport Tokyo 2020

Les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi débute le 7 février 2014. Pour le Japon, ce seront les premiers JO depuis l’annonce du choix de Tokyo pour accueillir les Jeux olympiques et paralympiques de 2020. Hashimoto Seiko, ancienne patineuse de vitesse, qui conduit la délégation des athlètes japonais s’est fixé pour objectif de dépasser le résultat obtenu par le Japon en 1998 à Nagano, à savoir : 5 médailles d’or, 1 médaille d’argent et 4 médailles de bronze, autrement dit : « Au moins 5 médailles d’or et plus de 10 médailles au total ».

Asada Mao en or pour sa dernière participation ?

C’est en patinage artistique que les chances de médailles du Japon sont les plus grandes. En particulier dans l’épreuve de patinage artistique individuel dames. Le choc entre Asada Mao, médaille d’argent à Vancouver, et la Sud-coréenne Kim Yu-na qui avait obtenu l’or promet un grand moment. Toutes deux sont nées en septembre 1990, à seulement 20 jours d’intervalle, et sont rivales depuis leurs années en compétition junior.

Asada est bien décidée à miser sa victoire sur sa maîtrise de 6 sauts différents en triples, dont le redoutable « triple axel ». En effet, alors que les autres techniques de sauts partent sur un appui arrière, c’est de face que s’élance le patineur dans le triple axel, ce qui est extrêmement difficile. Asada est la seule patineuse au monde à l’inclure dans son programme.

À Vancouver, Asada avait réussi trois fois le triple axel, une fois en programme court et deux fois dans son programme libre. Mais une faute sur un autre saut lui avait fait lâcher la victoire au profit de Kim. Son ambition à Sotchi : « Réaliser un sans faute sur le programme le plus ambitieux que j’aie jamais tenté ». Asada est très populaire en Russie, d’autant plus que son coach est la célèbre Tatiana Taratova. Si elle réussi sans faute son programme extrêmement difficile avec 3 triple axels, la première marche du podium est en vue !

Son adversaire, Kim Yu-na, est peut-être supérieure à Asada par sa grâce et ses combinaisons de sauts, son expressivité. Ses participations à des concours de niveau mondial ont été peu nombreuses depuis Vancouver, mais il faut reconnaître qu’elle frise la perfection à chacune de ses apparitions.

Néanmoins, elle a pris un léger retard cette saison suite à une blessure à la jambe. Elle a reçu la meilleure note de l’année lors des récents championnats de Corée, mais a commis une faute sur un saut et a donné l’impression de manquer légèrement de vitesse. En ce qui la concerne, tout dépendra de sa capacité à retrouver son meilleur niveau.

Mais ne négligeons pas la jeune Russe…

Ce serait sans compter l’étoile montante du patinage artistique féminin russe, Yulia Lipnitskaia, âgée de 15 ans à peine. Lors des championnats d’Europe au mois de janvier, à Budapest (Hongrie), elle a remporté le concours avec la meilleure note mondiale de la saison.

Cela faisait 83 ans, depuis la Norvégienne Sonja Henie en 1931 qu’on n’avait pas vu une patineuse remporter le championnat d’Europe à sa première participation. L’impact a été immense. La souplesse de ses pirouettes a séduit tout le monde, et sachant que le public sera bien évidemment avec elle, elle sera sans aucun doute une rivale à surveiller de prêt pour Asada.

Ne manquons pas l’occasion de rappeler que les coéquipières d’Asada au sein de la « Team Japan », Suzuki Akiko et Murakami Kanako sont d’un niveau tout aussi excellent.

Suzuki Akiko, en particulier, a remporté son premier championnat du Japon en décembre dernier. Si elle réalise à Sotchi la même prestation parfaite qu’elle avait fait alors, non seulement elle peut espérer une médaille, mais elle peut faire briller de l’or. À 28 ans, c’est une vraie adulte qui s’exprime sur la glace.

De son côté, Murakami Kanako, âgée de 19 ans, s’est formée sur la même patinoire d’Ôsu, à Nagoya, qu’Asada Mao dont elle fut également la condisciple (à quelques années près), ayant effectué ses études dans le même lycée et la même université. Sachant qu’elle est coachée par Yamada Machiko, qui fit de Itô Midori une médaille d’argent à Albertville en son temps, tous les espoirs sont permis.

Chez les garçons, les espoirs reposent sur Hanyû Yuzuru

Les filles ne seront pas les seules à porter haut les couleurs du Japon. En patinage artistique individuel messieurs, nous tenons avec Hanyû Yuzuru, dont les progrès sont époustouflants, de bons espoirs d’une photo dames et messieurs « avec médailles d’or ».

Hanyû Yuzuru est né à Sendai, préfecture de Miyagi. Il était en train de s’entraîner sur la patinoire de Sendai le 11 mars 2011, quand se produisit le terrible séisme. Il réussit à se protéger en se plaquant au sol à la première secousse, puis rampant au milieu des répliques, il réussit à s’extraire sain et sauf hors du bâtiment.

À Sotchi, son programme libre sera illustré par la musique de Roméo et Juliette, qu’il avait déjà utilisée la saison qui a suivi le tremblement de terre. Dans un enchaînement très personnel, il tentera 2 quadruples sauts différents.

Evgueni Pliouchtchenko (Russie), réalisera à Sotchi son rêve d’enfance en participant à ses quatrièmes Jeux olympiques. L’objectif de Hanyû à Sotchi sera bien entendu d’« abattre Pliouchtchenko », mais aussi de vaincre le Canadien Patrick Chan, triple Champion du monde.

Takahashi Daisuke, premier japonais à avoir décroché une médaille de bronze en patinage artistique chez les garçons à Vancouver, ainsi que Machida Tatsuki, un stylisticien d’une merveilleuse originalité, sont également en course pour une médaille.

Une médaille assurée en saut à ski féminin pour Takanashi Sara

L’athlète japonaise « la plus proche de l’or » comme certains l’appellent, reste néanmoins Takanashi Sara, en saut à ski féminin, nouvelle discipline aux JO de Sotchi.

Cette lycéenne de 17 ans, actuellement élève du Lycée International dans la ville d’Asahikawa, à Hokkaidô, a dominé de loin sa discipline cette saison, malgré la difficulté de maintenir des performances constantes dans des conditions naturelles extrêmement variables. Avec 17 victoires en Championnat du monde de saut à ski, le Japon est la nation qui a obtenu le plus grand nombre de victoire dans cette discipline, filles et garçons confondus.

L’Américaine Sarah Hendrickson, sa rivale la plus sérieuse et championne du monde en titre, a eu du mal à assurer sa sélection pour les Jeux de Sotchi, suite à une lésion du ligament croisé antérieur au genou droit en août dernier. Une rééducation intensive lui permet néanmoins d’être présente. Nul doute que l’épreuve de saut à ski génère son lot d’émotions fortes à Sotchi.

En patinage de vitesse 500 mètres hommes, souvent considéré comme une spécialité japonaise, Nagashima Keiichirô et Katô Joji, les deux piliers de l’équipe, viseront le sommet. À Vancouver, Nagashima avait obtenu l’argent et Katô le bronze. Cette fois-ci, évidemment, tous deux rêvent d’or.

D’autres encore, comme le vétéran de la sélection japonaise, le sauteur à ski Kasai Noriaki (41 ans) et ses co-équipiers, la skieuse acrobatique spécialiste de l’épreuve des bosses Uemura Aiko, qui en est à sa cinquième sélection en équipe olympique, ou le snowboarder Hirano Ayumu qui crée la sensation récemment au half-pipe, portent eux aussi des espoirs de médaille.

(D’après un texte original en japonais du 28 janvier 2014. Photographie : Nikkan Sports/Aflo.)

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