Princesse Kako : une princesse du XXIe siècle pour le Japon

Société

La princesse Kako, fille cadette du Prince Akishino, a fêté son 20e anniversaire à la fin de l’année dernière. Elle jouit d’une grande popularité parmi les Japonais, pour son aimable apparence ainsi que pour l’attitude de continuité qu’elle véhicule avec l’esprit des femmes de la famille impériale, une attitude fièrement lancée par l’impératrice Michiko.

L’engouement phénoménal

L’enthousiasme national qui entoure la princesse Akishino-no-miya Kako naishinnô (titre officiel des parents féminins jusqu’au deuxième degré de l’empereur) rappelle fortement le « boum Mitchy » qui avait accompagné la princesse Michiko, l’actuelle impératrice, lors de son mariage avec l’actuel empereur, à l’époque prince héritier. De son nom de naissance Shôda Michiko, elle était alors la première roturière à avoir jamais épousé un membre de la famille impériale, sur laquelle elle avait fait souffler un vent nouveau. Les médias de l’époque avaient sorti les grands moyens pour réaliser des émissions spéciales sur la princesse Michiko. Pour de nombreuses femmes, l’espoir en l’avenir avait pris les traits de sa beauté et de son esprit.

Plus d’un demi-siècle plus tard, la princesse Kako, incarne à son tour un visage de femme par qui un vent nouveau souffle sur la vénérable institution, dans le respect de sa tradition.

Un brillant début en janvier 2015

Le 2 janvier 2015, la cérémonie des félicitations du Nouvel An au peuple tout entier a eu lieu comme chaque année au Palais impérial. La princesse Kako qui vient d’avoir 20 ans est apparue pour la première fois à cette cérémonie. C’est en effet à partir de l’âge de 20 ans, l’âge de la majorité au Japon, que les membres de la famille impériale commencent à participer à certaines cérémonies officielles. La princesse est apparue au balcon vêtue d’une robe montante unie, dans une couleur différente de celle de sa sœur aînée la princesse Mako, pour saluer de la main le public.

Ces « débuts sur la grande scène » ont été accueillis avec grand intérêt par la population, puisque plus de 80 000 personnes étaient venues y assister, troisième plus importante participation populaire depuis le début de l’ère Heisei.

Princesse Mako (à gauche), fille aînée du prince Akishino, et sa cadette princesse Kako, agitent la main devant le public lors de la cérémonie de félicitations du Nouvel An. (Jiji Press)

La famille impériale est la plus ancienne maison du Japon, et maintient la transmission des traditions et de la culture japonaise. Chaque début d’année, dans un pavillon du palais impérial, le concours impérial de poésie « Uta hajime » voit les membres de la famille impériale réciter en public des œuvres de poésie traditionnelle dans une atmosphère de très haute culture.

Cette année, le thème était « le livre ». Pour sa première participation, la princesse Kako a présenté ce poème de sa composition :

Les nuits où je fais la lecture à mon petit frère
Je me couche avec une pensée pour ma mère
En voyage au loin

Par l’évocation de son petit frère et de sa mère, ce poème est porteur d’images de relations familiales chaleureuses. Communiquer des messages et des portraits de famille heureuse au peuple est également l’un des rôles importants de la famille impériale.

« Je remplirai avec soin les travaux qui me sont confiés »

Le 29 décembre 2014, la princesse Kako, qui fêtait son 20e anniversaire, a déclaré au cours d’une conférence de presse : « Je m’efforcerai de remplir avec soin, un par un, les travaux qui me sont confiés. » La princesse Kako était sans doute la première femme de la maison impériale à qualifier ses obligations officielles de « travaux qui me sont confiés ».

L’impression personnelle qu’elle m’a faite est celle d’une personne intelligente, modeste, respectueuse, qui a pleinement conscience de sa position en tant que naishinnô, sœur d’un futur empereur. Concernant son caractère personnel, la princesse a déclaré : « Mon point faible est d’être parfois irritable, comme mon père. Des disputes se produisent de temps en temps entre nous pour de toutes petites choses », ce qui a provoqué le sourire des représentants de la presse présents.

À une question des journalistes concernant le mariage, la princesse a répondu qu’elle souhaitait se marier dans l’avenir. Et sur son image de l’homme idéal : « quelqu’un avec qui je puisse me sentir à l’aise », réponses qui donnent une claire idée de sa conception de la famille et de l’importance des relations familiales.

La princesse Kako (droite), avec sa grand-mère l’impératrice Michiko (gauche) et sa mère la princesse Kiko, lors du concours impérial de poésie « Uta hajime », qui s’est déroulé dans la salle Matsu no ma du pavillon principal du palais impérial. (Jiji Press)

Une jolie attitude acquise par la pratique du patinage artistique

La princesse Kako aime beaucoup le patinage artistique et la danse. En 2007, elle a remporté le Trophée de Printemps de patinage artistique, dans la catégorie O-12 (12-13 ans).

Son attitude déliée d’aujourd’hui lui vient peut-être de la pratique du patinage artistique. En outre, elle montre une solide volonté et un tempérament actif. L’an passé, elle a elle-même décidé de quitter l’Université Gakushûin (l’établissement scolaire traditionnellement fréquenté par les membres de la famille impériale), pour s’inscrire à l’Université Chrétienne Internationale, pour la raison qu’elle souhaitait varier son environnement, alors qu’en restant au Gakushûin de la maternelle à l’université, celui-ci restait toujours identique.

Je pense que sa belle attitude générale lui vient, non pas simplement d’être née dans une bonne famille, mais de modèles proches d’elle et d’une éducation rigoureuse. Les fiançailles de son père, le prince Akishino, avec la princesse Kiko, alors Mlle Kawashima Kiko, eurent lieu il y a 25 ans, en septembre 1989. Je me souviens de la conférence de presse qu’avait donné le père de la fiancée, M. Kawashima Tatsuhiko, professeur à l’Université Gakushûin. Il avait déclaré qu’il avait éduqué sa fille « de façon libre et généreuse, afin qu’elle soit toujours souriante ». Son épouse, Mme Kawashima, avait déclaré au contraire : « Je n’étais pas pour une éducation trop libre. J’ai toujours maintenu certaines règles dans l’éducation de ma fille. » Aujourd’hui, sa petite fille la princesse Kako respecte énormément sa mère, dont elle a hérité la nature modeste.

Prendre modèle sur sa sœur, sa tante et surtout sa grand-mère

Le 2 avril 2015, lors de la cérémonie d’entrée de l’Université Chrétienne Internationale. La princesse Kako s’est déclarée reconnaissante de pouvoir commencer une nouvelle vie d’étudiante, et souhaite faire en sorte que son temps à l’université soit constructif.

À mon avis, la princesse Kako, tout comme sa mère la princesse Kiko, a su bénéficier du modèle exemplaire de femmes très proches d’elle, en premier lieu sa grand-mère l’impératrice Michiko, sa tante Mme Kuroda Sayako (ex-princesse Norinomiya Sayako naishinnô) et sa sœur aînée la princesse Mako, qui lui ont toutes permis d’acquérir cette élégance d’attitude.

En effet, son choix de poursuivre ses études à l’Université Chrétienne Internationale est une influence directe de sa grande sœur. La princesse Mako a obtenu un diplôme en muséologie et conservation muséographique dans cette même université, et poursuit actuellement un cycle de maîtrise dans cette voie à l’Université de Leicester au Royaume-Uni. Dotée d’une forte volonté, la princesse Mako est une sœur sur laquelle la princesse Kako peut compter.

Mme Kuroda Sayako, sa tante, fut l’une des premières femmes de la génération d’après-guerre à naître dans la famille impériale, et à ce titre occupa des fonctions publiques en tant que princesse impériale naishinnô. Pendant quinze ans à compter de son accession à la majorité, jusqu’à la perte de son statut de princesse impériale par mariage, la princesse Sayako avait assisté à 740 événements au Japon, et avait effectué huit visites à l’étranger. Lors du 6e anniversaire du tremblement de terre de Kôbe, refusant une voiture, elle parcourut deux kilomètres à pied en pleine nuit avec les victimes, montrant ainsi la sincérité de son cœur. Princesse Mako et princesse Kako ont toutes deux une très grande affection pour leur tante, et ont développé une attitude active et rigoureuse dans la conduite de leurs obligations publiques sur son modèle.

L’impératrice Michiko, en 1955, alors étudiante en deuxième année de l’université, avait participé au concours d’essais organisé par le journal Yomiuri. Le sujet en était : « Faire un vœu quand on a 20 ans ». Elle avait reçu le 2e Prix, sur 4 185 candidats. En outre, elle avait fait don de la totalité de son Prix à une œuvre humanitaire.

C’était deux ans avant que les médias la découvrent comme première femme n’appartenant pas à la noblesse impériale à devenir impératrice. La noblesse de son esprit s’est transmis à ses petits-enfants, et quand est survenu le grand tremblement de terre de l’est du Japon, la princesse Mako et la princesse Kako, alors étudiantes, ont passé leurs vacances d’été dans la région sinistrée à effectuer des actions de volontariat.

Désormais, la princesse Kako participera à un certain nombre d’événements publics en tant que membre de la famille impériale. Ce rôle est beaucoup plus difficile qu’on ne l’imagine. Néanmoins, la princesse Kako a depuis son enfance l’expérience du repiquage du riz que l’empereur et l’impératrice réalisent dans l’enceinte du palais impérial et de la pratique de la sériciculture, tâche traditionnelle dévolue aux impératrices successives.

La présence de la princesse Kako apportera un surplus de vitalité au public. Dans cinq ans, les compétences linguistiques de la princesse à l’occasion des Jeux olympiques sont d’ores et déjà très attendues. Nous attendons que sa présence contribue à diffuser un vent nouveau en direction d'une société internationale, tout en préservant les traditions de la plus ancienne maison du Japon.

(Adapté d’ un article en japonais du 17 avril 2015. Photo de titre : Jiji Press)

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