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Le prochain grand séisme au Japon : où pourrait-il se produire ?

Société

La carte de prévision des tremblements de terre élaborée par le gouvernement japonais indique les probabilités de séismes sur une échelle d’intensité d’au moins « 6- » pouvant se produire dans l’ensemble du pays durant les trente prochaines années. Les plus grandes sphères métropolitaines du Japon font partie des zones à haut risque.

Le « Quartier général pour la Promotion de la recherche sismique du Japon » a présenté la carte de prévision des tremblements de terre pour l’année 2018. Le document indique les niveaux d’intensité sismiques et les tremblements de terre qui pourraient se produire sur l’Archipel.

Il révèle alors la haute probabilité d’un séisme d’une intensité d'au moins « 6- » sur le shindo (l’échelle japonaise utilisée pour mesurer l’intensité sismique à un lieu donné) pouvant avoir lieu durant les trente prochaines années dans le sud de Hokkaidô et sur la côte Pacifique allant de la sphère métropolitaine de Tokyo jusqu’à l’île de Shikoku.

La carte en question, qui est publiée presque tous les ans, est élaborée à partir d’estimations concernant les deux types de séismes. Ceux se produisant au niveau des fosses océaniques, à la limite des plaques océaniques et continentales, et celles se produisant le long des failles actives à l’intérieur des terres, en prenant également en considération la fermeté des sols dans chacune des zones concernées.

La sphère métropolitaine de Tokyo est située sur trois couches de plaques tectoniques, à savoir la plaque nord-américaine tout en haut, la plaque de la mer des Philippines au-dessous et la plaque du Pacifique sous les deux premières. Ces trois couches sont en friction ou entrent en collision les unes avec les autres, faisant de la région un lieu propice à l’apparition régulière de tremblements de terre. Il existe également la possibilité qu’un tremblement ait lieu directement sous la capitale, où des séismes majeurs ont déjà violemment frappé par le passé, tel celui de Genroku en 1703 (magnitude 7,9 à 8,2) et celui du Kantô de 1923 (magnitude 7,9).

La probabilité d’un tremblement de terre d’une intensité d’au moins « 6- » se produisant dans une capitale préfectorale est la plus élevée à Chiba, avec 85 %, suivie par Yokohama avec 82 % et Mito (préfecture d'Ibaraki) à 81 %. Le risque de secousses touchant la sphère métropolitaine de Tokyo est par conséquent extrêmement élevée.

De nombreuses villes du Japon sont situées sur des plaines côtières, formées à l’origine par des sédiments sableux et des dépôts de sols argileux à l’embouchure des rivières ; les sols sont meubles et facilement sujets à des mouvements latéraux. De même, les probabilités sont élevées dans les plaines de la région du Tôkai sur la côte Pacifique, en particulier Nagoya, et dans les plaines de la région du Kansai, notamment Osaka. La zone allant de l’île de Shikoku à la région côtière du Tôkai risquerait d’être endommagée par le grand séisme de la fosse de Nankai qui se produit approximativement tous les 100 ou 150 ans.

Probabilité d’un séisme d’une intensité de 6 ou plus dans les capitales préfectorales

Sphère métropolitaine de Tokyo Chiba, préfecture de Chiba 85 %
Yokohama, préfecture de Kanagawa 82 %
Mito, préfecture d’Ibaraki 81 %
Saitama, préfecture de Saitama 55 %
Tokyo 48 %
Région du Tôkai Shizuoka, préfecture de Shizuoka 70 %
Tsu, préfecture de Mie 64 %
Nagoya, préfecture de Aichi 46 %
Région du Kansai Nara, préfecture de Nara 61 %
Wakayama, préfecture de Wakayama 58 %
Osaka, préfecture d’Osaka 56 %
Kobe, préfecture de Hyōgo 45 %

Source : gouvernement japonais, « Quartier général pour la Promotion de la recherche sismique du Japon »

Niveau de shindo et dégâts subis

Shindo Accélération du sol Conséquences provoquées
7 > 4,00 m/s² La plupart des bâtiments en bois à faible résistance sismique se penchent ou s’effondrent. Les bâtiments en béton à faible résistance sismique peuvent aussi s’effondrer. Ceux à haute résistance sismique tremblent.
6+ 3,15 à 4,00 m/s² Il est impossible de se déplacer sans ramper. Le risque de se faire projeter est réel. Les meubles instables vacillent violemment et tombent dans la plupart des cas. Beaucoup de bâtiments en bois à faible résistance sismique tremblent et s’effondrent. De grosses fissures se créent dans le sol, et des glissements de terrain peuvent se produire.
6- 2,50 à 3,15 m/s² Il est très difficile de rester debout. Les meubles instables vacillent fortement et tombent dans de nombreux cas. Les portes peuvent se coincer. Les tuiles peuvent tomber et les vitres se briser. Les bâtiments à faible résistance sismique peuvent vaciller, et dans certains cas s’effondrer.
5+ 1,40 à 2,50 m/s² Il est difficile de marcher si l’on ne se raccroche pas. Les vaisselles ou les livres entreposés vacillent très fortement et tombent dans de très nombreux cas. Les meubles instables peuvent tomber.
5- 0,80 à 1,40 m/s² Les gens cherchent un moyen de se raccrocher. Les vaisselles ou les livres entreposés vacillent et dans certains cas peuvent tomber. Les gros meubles instables peuvent également vaciller.
4 0,25 à 0,80 m/s² Les objets pendus au mur se balancent fortement. Les chaises mal fixées peuvent tomber.
3 0,08 à 0,25 m/s² Probabilité forte d’être ressenti dans un lieu fermé.
2 0,025 à 0,08 m/s² Probabilité moyenne d’être ressenti au calme dans un lieu fermé.
1 0,008 à 0,025 m/s² Probabilité faible d’être ressenti au calme dans un lieu fermé.
0 < 0,008 m/s² Secousse imperceptible.

(Source : Agence météorologique du Japon)

(Article écrit à l’origine en japonais. Photo de titre : des maisons sérieusement endommagées par le séisme de Kumamoto en 2016. Jiji Press)

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