Les étudiantes des universités japonaises moins actives sexuellement

Société

Les étudiants des universités au Japon sont moins actifs sexuellement. L'ambiance « sex-positif » parmi les jeunes qui avait pris de l’ampleur dans les années 1980 s’est inversée après avoir atteint son point culminant durant la moitié des années 2000, et face à des hommes de moins en moins entreprenants, le nombre de jeunes femmes n’ayant jamais eu de rapport sexuel est en constante augmentation.

Une étude réalisée par l’Association japonaise pour l’éducation sexuelle (JASE) en 2017 a révélé que 36,7 % des étudiantes universitaires avaient déjà eu un rapport sexuel dans leur vie. Le chiffre indique une chute de 25,5 points de pourcentage par rapport au 62,2% du pic de 2005 et il est considérablement plus faible que les résultats de l’étude menée dans les années 1990 : 50,5 % en 1999 et 43,4 % en 1993.

Depuis quelques années, le Japon a tendance à considérer les jeunes hommes comme peu entreprenants dans les relations amoureuses, avec de nombreux articles sur les « garçons herbivores » (sôshoku danshi), une expression japonaise signifiant des hommes peu intéressés par le sexe. Mais les résultats de l’enquête montrent que les femmes japonaises semblent encore plus prudentes.

La JASE procède à cette enquête environ tous les six ans, depuis 1974. En 2017, les réponses de 4 449 collégiennes, 4 282 lycéennes et 4 194 étudiantes ont été obtenues. Jusqu’en 2005, les pourcentages des étudiantes universitaires s’étant rendu à un rendez-vous amoureux, ayant échangé leur premier baiser et perdu leur virginité ont connu une augmentation constante. Mais ces pourcentages se sont stabilisés pour décroître ensuite pendant les années suivantes. Il y a eu en particulier une baisse considérable du pourcentage de femmes ayant eu des relations sexuelles, par rapport aux hommes. Pour les hommes comme pour les femmes, le pourcentage de ceux étant allés à un rendez-vous amoureux était au point le plus bas depuis la première enquête.

Parmi les réponses multiples données par les étudiants pour expliquer leur virginité, l’« absence de partenaire » a été évoquée comme principale raison aussi bien par les hommes que par les femmes, suivi par « encore trop jeune ».

Les femmes ont été plus nombreuses que les hommes à indiquer pour raisons un « manque de désir sexuel », une « aversion au sexe » ou « trop compliqué ».

Pourquoi n’avez-vous aucune expérience sexuelle ? (étudiants/réponses multiples)

Hommes Femmes
Je n’ai pas de partenaire 71,9 % 66,2 %
Je ne sais pas comment m’y prendre 8,9 % 8,9 %
Je suis encore trop jeune 18,5 % 25,6 %
Je n’ai pas de désir sexuel 5,0 % 16,6 %
J’ai une aversion pour le sexe 3,6 % 11,5 %
C’est trop de complications 8,7 % 10,2 %
J’ai peur des maladies sexuellement transmissibles 9,1 % 13,3 %
J’ai peur de faire tomber/tomber enceinte 8,7 % 19,7 %
Le sexe avant le mariage est mal 7,9 % 8,6 %
Pas de raison en particulier 12,6 % 10,2 %
Autres 2,4 % 3,8 %
Pas de réponse 2,3 % 2,2 %

Élaboré par Nippon.com sur la base de la huitième enquête de l’Association japonaise pour l’éducation sexuelle sur le comportement sexuel de la jeunesse.

Le pourcentage de femmes déclarant que le sexe est agréable a diminué par rapport à 2005, alors que le pourcentage de celles en ayant une image négative a augmenté.

La JASE a remarqué une tendance marquante parmi les jeunes, et en particulier les femmes, d’une activité sexuelle de plus en plus réduite. Elle a indiqué que les femmes ont une image nettement plus négative du sexe et qu’elles ont adopté des comportements plus prudents. L’association envisage d’analyser la relation entre cette tendance et l’environnement social actuel.

(Photo de titre : Pixta)

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