Les milles et une merveilles de Kyoto

Trois sites de choix à Kyoto pour admirer les pruniers en fleurs

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Au Japon de nos jours, si le printemps est synonyme de floraison des cerisiers (sakura), il n’en était rien autrefois, à l’époque Heian (794–1185). La fleur qui recevait en effet les faveurs de toutes et de tous était la fleur de prunier (ume). Petite visite guidée de trois lieux d’excellence à Kyoto pour les contempler : les sanctuaires Kitano Tenmangû, Jônangû et Umenomiya Taisha. La période est de mi-février à mi-mars.

Kitano Tenmangû : des pruniers si chers à la divinité

Tout d’abord, arrêtons-nous au Kitano Tenmangû, un des célèbres sanctuaires shintô de Kyoto. L’édifice rend hommage à Sugawara no Michizane (845–903), fonctionnaire et universitaire de la cour, vénéré comme la divinité des études. C’est l’un des endroits les plus célèbres pour admirer les fleurs de pruniers (ume) dans l’ancienne capitale du Japon. Sugawara no Michizane les appréciait en effet dans son jardin, et quand il fut exilé à Dazaifu sur l’île de Kyûshû, il consacra même une ode à ses fleurs bien-aimées.

Une banderole verticale à gauche sur le portique torii annonce que les pruniers sont en fleurs au sanctuaire Kitano Tenmangû.
Une banderole verticale à gauche sur le portique torii annonce que les pruniers sont en fleurs au sanctuaire Kitano Tenmangû.

La forêt du sanctuaire Kitano Tenmangû ne compte pas moins de 1 500 arbres, appartenant à 30 espèces différentes. La période de pleine floraison se situe en généralement de début février à fin mars, mais certains fleurissent dès janvier, juste après le Nouvel An. On peut donc se délecter du spectacle pendant une longue période. L’entrée du site est payante lorsque les arbres sont en fleurs. Et avec les illuminations nocturnes, le sanctuaire se remplit d’une atmsophère fantasmagorique.

Les pruniers ume et leurs fleurs délicates vous attendent également à l’extérieur de la forêt. Promenez-vous sur le site pour admirer des pruniers aux fleurs rouges et blanches tout autour de la salle du trésor à droite de la porte Rômon (porte de sanctuaire à un étage). Un majestueux prunier aux fleurs blanches pousse directement derrière la statue d’un bœuf, animal dont on dit qu’il incarnerait le messager du sanctuaire Kitano Tenmangû.

Un prunier en fleurs au-dessus d’une statue en pierre d'un bœuf en position couchée, près de la salle au trésor du sanctuaire.
Un prunier en fleurs au-dessus de la statue d’un bœuf en position couchée, près de la salle au trésor du sanctuaire.

Les fleurs de pruniers avec en arrière-plan la salle au trésor
Les fleurs de pruniers, avec en arrière-plan la salle du trésor

Un prunier arborant ses magnifiques fleurs blanches devant le Sankômon, désigné bien culturel important.
Un prunier arborant ses magnifiques fleurs blanches devant la porte Sankômon, désigné Bien culturel important.

Le beniwakonbai en fleurs devant le hall principal, un bâtiment désigné trésor national.
Des pruniers en fleurs devant le hall principal, un bâtiment désigné Trésor national.

Le parfum sucré des fleurs ume annoncent l’arrivée du printemps.
Le parfum sucré des fleurs ume annoncent l’arrivée du printemps.

Jônangû : un spectacle tout en rose

Le sanctuaire Jônangû a été construit en 794 pour protéger des invasions dans la partie méridionale de la ville. C’est également à cette époque que la capitale impériale a été déplacée vers l’actuelle Kyoto. La conception des jardins a bien plus tard été confiée à Nakane Kinsaku (1917–1995), déjà connu comme l’auteur des jardins du musée d’art d’Adachi, à Yasugi (préfecture de Shimane), et du jardin Tenshin-en du musée des beaux-arts de Boston. Les jardins du Jônangû dépeignent cinq thèmes distincts et sont conçus pour que les fleurs et autres plantes puissent être appréciés tout au long de l’année. Le jardin Haru no Yama (« montagne du printemps ») est particulièrement remarquable pour ses 150 pruniers.

Autrefois, le sanctuaire Jônangû servait à protéger des attaques par le sud.
Autrefois, le sanctuaire Jônangû servait à protéger des attaques par le sud.

Le jardin Haru no Yama : une véritable œuvre d’art avec un ruisseau, des pierres de jardin et des arbres pleureurs en fleurs.
Le jardin Haru no Yama : une véritable œuvre d’art avec un ruisseau, des pierres de jardin et des arbres pleureurs en fleurs.

Les visiteurs du jardin Haru no Yama peuvent admirer les arbres en fleurs avec la douce musique du ruisseau qui coule dans le jardin. Le jardin prend diverses allures ; à l’ouest, le visiteur se trouve nez à nez avec une tapisserie camaïeu de rose, formée par les différentes branches des arbres en pleine floraison qui se chevauchent. Ce spectacle devient plus élégant encore, comme prenant vie, lorsque les longues branches se balancent au gré de la brise. Au nord-est, place aux camélias, une autre fleur printanière. Le rouge vif des camélias, le vert de la mousse et les touches de rose des fleurs de pruniers forment un spectacle quasiment pictural.

Les branches qui se chevauchent des pruniers en fleurs forment une magnifique cascade de dégradés de rose.
Les branches des pruniers en fleurs qui se chevauchent forment une magnifique cascade de dégradés de rose.

Un grand nombre de visiteurs font le déplacement pour admirer la mousse tapissée de pétales de pruniers après la pleine floraison.
Un grand nombre de visiteurs font le déplacement pour admirer la mousse tapissée de pétales de pruniers après la pleine floraison.

Un tapis de mousse, avec des fleurs de camélias et de pruniers ajoutant une touche de couleur.
Un tapis de mousse, avec des fleurs de camélias et de pruniers ajoutant une touche de couleur.

Des fleurs de pruniers blanches devant Serikawa Tenmangû
Des fleurs de pruniers blanches devant le sanctuaire Serikawa Tenmangû,, à proximité du Jônangû.

Umenomiya Taisha : dédié aux fleurs de pruniers et aux femmes désirant un enfant

Umenomiya Taisha est un endroit de choix pour admirer les pruniers en fleurs. Ce sanctuaire situé dans la partie ouest de Kyoto rend hommage aux Tachibana, l’un des quatre clans les plus puissants politiquement avant et pendant l’époque Heian.

Bien que la date exacte de la fondation du sanctuaire Umenomiya Taisha ne soit pas certaine, il aurait été relocalisé sur son site actuel par l’impératrice Danrin, épouse de l’empereur Saga (809–823). En mal d’enfant, l’impératrice Danrin pria au sanctuaire pour pouvoir assurer sa descendance ; son vœu fut rapidement exaucé puisqu’elle donnera naissance à un fils qui deviendra plus tard l’empereur Ninmyô. Depuis lors, de nombreuses femmes se rendent au sanctuaire et prient pour être enceintes et pour un accouchement sûr. L’endroit est connu pour ses tablettes votives ema arborant des motifs de fleurs de pruniers et les caractères 梅 et 産め, se lisant tous deux « ume » et signifiant respectivement « prunier » et « accouchement ».

Tablettes votives ema avec le jeu sur le mot ume pour prier pour les enfants et pour un accouchement sûr..
Tablettes votives ema avec le jeu sur le mot ume pour prier pour les enfants et pour un accouchement sûr..

Après avoir passé le portique torii rouge, les visiteurs peuvent admirer une rangée de pruniers aux fleurs rouges et blanches devant l’imposante porte Rômon. Des tonneaux de saké sont alignés sur l’étage supérieur du Rômon, car Umenomiya Taisha abrite également la divinité gardienne des brasseurs de saké.

Vous pouvez également admirer les fleurs des pruniers du côté est du pavillon cérémoniel (haiden). Une pierre appelée hyakudo ishi (« pierre cent fois ») se dresse devant les arbres. Il est dit que faire l’aller-retour à partir de ce point jusqu’à une autre pierre posée sur le sol un peu plus loin tout en formulant son souhait cent fois permettra de le réaliser. Au printemps, les visiteurs peuvent le faire tout en admirant la beauté des arbres en fleurs.

Fleurs de pruniers rouges et blanches devant le Rômon
Fleurs de pruniers rouges et blanches devant la porte Rômon

Umenomiya Taisha est le protecteur des brasseurs de saké. Notez la présence de grands fûts de saké au sommet du Rômon.
La divinité du sanctuaire Umenomiya Taisha est la protectrice des brasseurs de saké. Notez la présence de grands fûts de saké au sommet de la porte Rômon.

Un prunier en pleine floraison près de la salle de culte du sanctuaire
Un prunier en pleine floraison près du pavillon cérémoniel (haiden) du sanctuaire, ainsi que la pierre hyakudo ishi.

Des bancs près de la pierre hyakudo ishi où les visiteurs peuvent s’asseoir et contempler le spectacle
Faites l’aller-retour le long de ce chemin en pierre partir du hyakudo ishi en formulant votre souhait 100 fois pour qu’il se réalise !

Les jardins nord et ouest du sanctuaire comptent au total 450 pruniers japonais appartenant à 35 espèces différentes. Le meilleur moment pour admirer les fleurs de pruniers ume est de la mi-février à la mi-mars. Mais la floraison de certaines espèces peut être tardive si bien qu’elle peut parfois coïncider avec celles des cerisiers yamazakura à la fin du mois de mars.

L’enceinte du sanctuaire, jardins compris, abrite pas moins de 450 pruniers japonais appartenant à 35 espèces différentes.
L’enceinte du sanctuaire, jardins compris, abrite pas moins de 450 pruniers japonais appartenant à 35 espèces différentes.

Entrée des jardins du sanctuaire Adultes : 550 yens Enfants : 350 yens
Entrée des jardins du sanctuaire. Adultes : 550 yens. Enfants : 350 yens

(Reportage et texte : Fujii Kazuyuki, de 96BOX. Photos : Kuroiwa Masakazu et Fujii Kazuyuki, de 96BOX. Photo de titre : le sanctuaire Kitano Tenmangû)

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