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Les cascades de Nunobiki : un contraste saisissant aux portes de la ville de Kobe

Tourisme

Des vues à couper le souffle dans une verdure luxuriante, le tout à quelques pas du centre de Kobe ; c’est le programme que vous réservent les chutes de Nunobiki.

La chaîne de montagnes Rokkô : fierté de la ville de Kobe

S’il ne s’est ouvert à l’Occident qu’en 1868, le port de Kobe était une plaque tournante de la navigation dans la mer intérieure de Seto dès le VIIIe siècle. Aujourd’hui, la ville de Kobe est connue dans le monde entier et sa situation géographique au pied de la chaîne de montagnes Rokkô attire de nombreux visiteurs. Mais ce que beaucoup ne savent pas, c’est qu’à seulement 2 kilomètres de la Kobe Port Tower, véritable symbole du littoral de la ville, serpente à travers une verdure luxuriante un sentier idéal pour les amateurs de randonnées.

Le centre de Kobe vu depuis la Kobe Port Tower. On aperçoit à l’horizon la chaîne de montagnes Rokkô.
Le centre de Kobe vu depuis la Kobe Port Tower. On aperçoit à l’horizon la chaîne de montagnes Rokkô.

Si l’endroit attire aujourd’hui de nombreux randonneurs, il faut savoir que cela n’a toujours été le cas. Il faudra attendre 1874 pour voir l’introduction de la randonnée et de l’alpinisme dans la ville. Un groupe d’Occidentaux équipés de piolets et autres chaussures d’escalade a pour la première fois gravi le mont Rokkô : l’alpinisme à l’européenne était né.

Encore plus remarquable, ce fut la première ascension d’un sommet au Japon. Jusqu’alors les moines et tous ceux qui vouaient un véritable culte à la montagne s’aventuraient certes dans les collines mais n’escaladaient pas les sommets. Leurs excursions étaient souvent à des fins religieuses voire ascétiques ; il ne s’agissait en aucun cas de loisir. Cependant, dans des quartiers comme Kitano, où Japonais et étrangers étaient autorisés à vivre ensemble, les habitants déjà très exposés à la culture et aux coutumes occidentales ont rapidement pris goût à ce nouvelle façon d’apprécier les plaisirs de la nature.

Au pied du mont Rokkô, la maison « à la girouette » qui servait de résidence aux marchands occidentaux.
Au pied du mont Rokkô, la maison « à la girouette » qui servait de résidence aux marchands occidentaux.

En parfaite harmonie avec la nature

Niché juste derrière la gare de Shinkansen de Shin-Kobe se trouve un endroit des plus dépaysants où ceux qui s’y aventurent peuvent découvrir en l’espace de quelques minutes à la fois le relief et la culture de la ville de Kobe. Les cascades de Nunobiki sont une destination prisée des randonneurs où la nature est maîtresse des lieux. De nombreux visiteurs s’y précipitent à peine descendus du Shinkansen ou au contraire, choisissent de réserver ce petit coin de paradis situé à seulement quelques minutes de la ville pour la fin de leur séjour.

Le mont Rokkô domine la gare de Shin-Kobe. Inutile de s’embarrasser d’une carte pour vous rendre aux cascades de Nunobiki. Descendez au sous-sol de la gare et suivez le chemin souterrain qui se dirige vers le nord. Le reste coule de source ! Au bout de ce chemin, vous trouverez un grand panneau indiquant que les chutes sont à seulement 400 mètres. Difficile de croire que de l’eau aussi pure coule directement sous la gare de l’une des plus importantes villes de l’Archipel !

La chaîne de montagnes Rokkô donne sur l’arrière de la gare Shin-Kobe.
La chaîne de montagnes Rokkô donne sur l’arrière de la gare Shin-Kobe.

Au bout d’un chemin situé sous la gare, vous trouverez ce panneau.
Au bout d’un chemin situé sous la gare, vous trouverez ce panneau (taki signifie « cascade »)

Ensuite, traversez le pont de briques Isago, à environ deux minutes de marche de la gare. Là, vous attend un sentier de randonnée tout en verdure. Le chemin bifurque immédiatement, et d’autres panneaux vous indiquent un chemin plat sur la gauche qui vous mène d’abord à la cascade Mentaki (littéralement, « la cascade de la femelle ») à 100 mètres puis un petit escalier plutôt raide sur la droite au bout duquel se trouve la cascade Ontaki (« la cascade du mâle »), un peu plus loin, à 270 mètres.

Le pont Isago : porte d’entrée du sentier
Le pont Isago : porte d’entrée du sentier

Ce petit escalier de pierre est le chemin le plus court vers la cascade Ontaki.
Ce petit escalier de pierre est le chemin le plus court vers la cascade Ontaki.

Les chutes de Nunobiki sont en fait composées de quatre cascades qui se jettent dans la rivière Nunobiki : les cascades Ontaki, Mentaki, Meoto-daki (la « cascade du mari et de la femme ») et Tsutsumi-ga-daki (la « cascade du tambour »). La cascade Ontaki est la plus haute des quatre et donc la plus connue mais les trois autres valent tout autant le détour.

Entourée d’une végétation luxuriante, la cascade Mentaki a la particularité d’avoir deux niveaux. Nichée au beau milieu, il est difficile de croire que la cascade Mentaki se trouve à seulement cinq minutes d’un arrêt de Shinkansen. Laissez-vous bercer par le bruit de l’eau et oubliez la foule dans la gare quelques minutes plus tôt. Pour profiter pleinement du site, et bien que ce ne soit pas l’itinéraire le plus direct, nous vous conseillons l’ordre suivant : tout d’abord, la cascade Mentaki puis celle de Tsutsumi-ga-daki, puis de continuer jusqu’à celle de Ontaki et de terminer par celle de Meoto-daki.

Difficile de croire que la cascade Mentaki se trouve à seulement cinq minutes d’une gare de Shinkansen.
Difficile de croire que la cascade Mentaki se trouve à seulement cinq minutes d’une gare de Shinkansen.

Premier point d’observation : asseyez-vous et écoutez le bruit de l’eau.
Premier point d’observation : asseyez-vous et écoutez le bruit de l’eau.

Depuis la bifurcation, la cascade Ontaki se trouve à une dizaine de minutes à pied. Sur ce long chemin bordé d’arbres, vous verrez plusieurs points d’observation où vous pourrez profiter de la vue imprenable sur la cascade Tsutsumi-ga-daki située plus bas. Le chemin est raide et glissant par endroits donc accrochez-vous aux rampes ! Toutefois, vos chaussures de ville feront parfaitement l’affaire.

La cascade Ontaki, la plus haute de toutes, a une hauteur impressionnante de 43 mètres. L’eau, par ses multiples mouvements tantôt à droite tantôt à gauche, semble dessiner un morceau de tissu blanc, d’où son nom : Nunobiki, ou « tissu tiré ». Depuis le bassin d’Ontaki, les chutes jumelles de Meoto-daki, dernier point du parcours, se séparent en deux chutes parfaitement parallèles. Il ne vous reste plus qu’à vous asseoir sur un banc et à contempler ce chef d’œuvre de la nature.

La cascade Ontaki (en haut) les chutes jumelles de Meotodaki
La cascade Ontaki (en haut) les chutes jumelles de Meoto-daki

La majestueuse cascade Ontaki au milieu des embruns
La majestueuse cascade Ontaki au milieu des embruns

Des plaisirs du matin que vous ne trouverez qu’à Kobe

Plus loin, au deuxième point d’observation, vous pourrez vous adonner à la randonnée, élément incontournable de la culture de la ville de Kobe. Prenez l’escalier de pierre à droite la cascade Ontaki et arrêtez-vous devant le café séculaire Ontaki. Après une petite collation, marchez encore environ cinq minutes. Vous êtes arrivé au deuxième point d’observation. Il offre une vue imprenable sur la ville et la mer.

Deuxième point d’observation
Deuxième point d’observation

Une vue à couper le souffle sur la ville de Kobe
Une vue à couper le souffle sur la ville de Kobe

Arrivé au point d’observation, vous verrez des panneaux indiquant l’emplacement de séances quotidiennes de gymnastique matinales. Il y a aussi une cabane où les grimpeurs peuvent écrire quelques mots dans un livre d’or. À Kobe, ceux qui vivent au pied de la montagne aiment à faire de l’exercice en grimpant ici chaque matin pour s’étirer au son de la musique. Au moment de notre reportage, une femme adepte de ces séances de gymnastique matinale depuis plusieurs dizaines d’années était sur le point de faire sa 20 000e visite !

Du jambon et des œufs, c’est le petit déjeuner que propose le café Ontaki, un repas copieux qui pourrait tout aussi bien trouver sa place dans un café du centre-ville et qui montre à quel point la randonnée fait partie intégrante de la vie à Kobe. En fait, les zones à proximité de parcours de randonnée de ce type sont densément peuplées et nombreux sont celles et ceux qui, lorsque le temps le permet, n’hésitent pas à se réveiller un peu plus tôt pour aller prendre un bol d’air frais dans les collines, un phénomène plutôt rare inhabituel dans les villes japonaises. Après avoir fait un peu d’exercice, un café et/ou un petit déjeuner en pleine nature, ils se rendent sur le lieu de travail.

Il est rare de pouvoir profiter de ce genre de petit plaisir dans une ville de la taille de Kobe. La ville a su intégrer la culture de la randonnée importée au XIXe siècle par les habitants du quartier étranger de la ville.

Le salon de thé Ontaki, fondé en 1915. Il n’est pas rare de voir des clients contempler le paysage en buvant une bière.
Le café Ontaki, fondé en 1915. Il n’est pas rare de voir des clients contempler le paysage en buvant une bière.

Rien de tel qu’un bon café au son mélodieux de la cascade pour échapper au brouhaha de la ville.
Rien de tel qu’un bon café au son mélodieux de la cascade pour échapper au brouhaha de la ville.

À environ un quart d’heure de marche le long du sentier de randonnée se trouve le barrage Nunobiki Gohonmatsu, très prisé des passionnés d’histoire et d’ingénierie. Construit en 1900, c’est le premier barrage-poids en béton au Japon. Élément majeur de l’histoire des structures composant le réseau hydraulique de Nunobiki, il a été désigné Bien culturel important.

Le réservoir situé derrière le barrage contient 600 000 mètres cubes d’eau puisée dans les cascades de Nunobiki. Filtrée à travers le granit du mont Rokkô, cette eau gorgée de minéraux avait la particularité de résister aux longs voyages en mer et de conserver longtemps sa saveur intacte. Autrefois, elle était donc très prisée par les marins à bord de navires étrangers.

Si vous n’êtes pas pressé par le temps, venez admirer les cascades de Nunobiki. Vous ne le regretterez pas !

Les Gohonmatsu Kakuredaki, ou « chutes cachées », ne sont visibles que lorsque le niveau d’eau du réservoir est suffisamment élevé pour ouvrir le déversoir du barrage.
Les Gohonmatsu Kakure-daki, ou « chutes cachées derrière les cinq pins », ne sont visibles que lorsque le niveau d’eau du réservoir est suffisamment élevé pour ouvrir le déversoir du barrage.

Le barrage de Nunobiki
Le barrage de Nunobiki

Le sentier se poursuit bien au-delà du réservoir de Nunobiki, un endroit idéal pour les passionnés d’oiseaux.
Le sentier se poursuit bien au-delà du réservoir de Nunobiki, un endroit idéal pour les passionnés d’oiseaux.

(Reportage, texte et photos de Nippon.com. Avec l’aimable coopération de l’Office de tourisme de Kobe)

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