À la genèse des sabres japonais

Culture

Miyairi Norihiro a forgé de nombreux sabres japonais (katana ou nihontô), dont l’audace n’a d’égale que la splendeur. Mais il excelle aussi dans la fabrication des tôsu (sabres courts décoratifs) d’une grande élégance. Toute la majesté de ses œuvres se transmet de l’endroit même où elle nait.

Posture sévère du métal, éclosion puissante des motifs de la lame, figure imposante du sabre… L’esthétique du sabre japonais est d’une richesse qui n’a rien à envier à celle de la céramique.

Des motifs en forme de vague naturellement apparus sur le métal de la lame.

L’art du sabre japonais a connu son sommet lors de la première montée au pouvoir des samouraïs, à la fin du XIIe siècle, jusqu’à la fin du XIVe siècle. Le maître Miyairi Norihiro, héritier de l’essence de cette grande tradition, a redonné une validité et de nouvelles possibilités à l’art contemporain du sabre, en dépassant les traditions des écoles.

La forge de Maître Miyairi, à Tômi, préfecture de Nagano

Maître Miyairi est aussi créatif dans l’univers dynamique du katana que dans celui tout en élégance du tôsu (sabre court décoratif). Cette arme, que les aristocrates de l’ère Tempyô (729-749) utilisaient aussi comme parure est une importante pièce culturelle conservée depuis des siècles au Shôsôin, la maison du Trésor du temple Tôdai-ji à Nara.

Maître Miyairi n’a pas seulement réalisé la lame extrêmement acérée, mais également toutes les minutieuses gravures ainsi que celles sur ivoire teinte (appelées bachiru).

Le maître Miyairi observe minutieusement son katana achevé à la lumière, en le retournant, sous tous ses angles, de sa largeur à la forme de la pointe, en passant par le grain du métal et les motifs apparus sur la lame.


Le maître Miyairi vêtu d\'un kimono blanc appelé samue, habit de travail.


La pointe d’un sabre, l’un des points particuliers où se juge sa perfection esthétique, s’appelle « le chapeau » (bôshi)


Feu sacré, où vont danser tes mystérieuses étincelles ?


Un impressionnant sabre ôdachi de 1,7 mètre.


Pour atteindre la lame parfaite, le maître ne fait aucun compromis.


Un magnifique tôsu et son fourreau d’ivoire teinte gravée.


Il faut battre le fer de la lame tant qu\'il est encore chaud...


Un sabre chinois du VIIIe siècle reproduit par le maître Miyairi.


En été, la température dans la forge dépasse les 40°C.


Réplique du sabre « karayô tachi » conservé au Shôsôin à Nara, l'ancêtre des katana. Une reproduction réalisée par le maître Miyairi.


Le fer est enveloppé dans du papier japonais, lié avec une ficelle de chanvre, recouvert d’argile et de cendre de paille, avant d’être plongé dans le feu pour être forgé.


Tôsu forgé d’après un dessin conservé dans le Shôsôin.


Après la trempe, les motifs apparus sur la lame sont soigneusement inspectés.


La forme est équilibrée à la pierre ponce, avant polissage. C’est la dernière étape avant que la lame ne soit confiée à un spécialiste du polissage.


Le mont Yatsugatake enneigé, visible de la forge.

(Texte : Kutsuwada Satsuki. Photos : Kimura Naoto)

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