L’isolement social au Japon

Plus d’un million de « hikikomori » au Japon

Dossiers Société

Le terme hikikomori, apparu au Japon dans les années 2000, désigne des personnes vivant retranchées à la maison et ayant coupé tout contact avec la société. En combinant deux enquêtes du bureau du Cabinet effectuées en 2018 et 2015, il y en aurait environ un million.

Un enquête récente de décembre 2018 du bureau du Cabinet dénombre 613 000 hikikomori entre 40 et 64 ans dans tout le pays.

Un sondage similaire de 2015 estimait le nombre de hikikomori à 541 000 dans la tranche d’âge 15-39. Bien que les sondages aient été conduits sur deux périodes espacées et avec des méthodologies différentes, en combinant les chiffres, on peut estimer que le Japon compte plus d’un million de reclus sociaux.

L’enquête de 2018 était la première à réunir des données sur les hikikomori âgés de 40 ans et plus. En plus des personnes ne quittant jamais leur maison, la définition inclus également ceux qui, durant six mois et plus, sont uniquement sortis pour faire les courses ou pour vaquer à leur hobby. Sur les 3 248 personnes interrogées, 47 ont été considérées comme des hikikomori.  Et parmi elles, 76,6 % sont des  hommes.

À la question « pourquoi êtes-vous devenu hikikomori ? », 29,1 % des 47 personnes répondent « à cause d’une perte d’emploi » comme raison principale. D’autres raisons invoquées sont les difficultés dans les relations interpersonnelles, la maladie, ou des difficultés à s’intégrer dans le milieu de travail.

Plus de la moitié des 47 hikikomori ont répondu qu’ils étaient ainsi reclus depuis plus de 5 ans, tandis que 6,4 % disent l’être depuis plus de 30 ans, et 12,7 % durant une période de 20-29 ans. Dans de nombreux cas, un individu devient hikikomori entre la vingtaine et la trentaine, puis leur mode de vie en réclusion se perpétue sur le long terme...

Concernant leurs activités privilégiées à la maison, on constate que le pourcentage de hikikomori à surfer sur Internet et à jouer aux jeux vidéo est inférieur à celui de ceux non reclus. Malgré le stéréotype du hikikomori vivant dans un monde virtuel, ces personnes ont en réalité très peu d’activités.

Voir également nos deux articles sur le sujet :

(Photo de titre : Pixta)

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