Les virus, ennemis mortels de l’humanité

Coronavirus : quel va être son impact sur l’économie du Japon ?

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Le 9 janvier 2020, le gouvernement chinois a annoncé qu’un nouveau coronavirus, appelé 2019-nCoV, avait fait son apparition à Wuhan, la capitale de la province du Hubei. Depuis, l’épidémie ne cesse de gagner du terrain malgré la mise en quarantaine de la ville. Le Japon est directement concerné en raison non seulement des risques de contamination mais aussi des effets que la crise sanitaire chinoise va avoir sur son économie et en particulier son produit intérieur brut (PIB).

D’après les informations dont on dispose, le 10 février 2020, le nouveau coronavirus avait déjà contaminé plus de 40 000 personnes et provoqué 908 décès. Des chiffres supérieurs à ceux de l’épidémie du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) qui a infecté 8 000 personnes et en a tué 774 autres entre novembre 2002 et juillet 2003. Le tourisme et les transports aériens ont été fortement touchés par la baisse catastrophique de la demande au moment du Nouvel An lunaire, une des meilleures périodes de l’année en termes de profit. En 2019, près de 10 millions de Chinois se sont  rendus au Japon, soit vingt fois plus qu’en 2002. Les dirigeants des institutions financières nippones ont d’ores et déjà déclaré que « la  baisse de la demande chez les visiteurs étrangers aura un impact non négligeable sur l’économie ».

Des prévisions inquiétantes

Le 27 janvier 2020, le Centre de recherches de la compagnie d’assurances Dai-ichi Mutual Life Insurance Company a déclaré que, selon ses estimations, le PIB nominal du Japon devrait accuser une baisse de 483,3 milliards de yens (environ 4 milliards d’euros). Le même jour, l’Institut de recherches de Nomura Holdings a quant à lui évalué les pertes liées au tourisme récepteur à 776 milliards de yens (environ 6,45 milliards d’euros), soit près du double. Ces chiffres reposent sur l’hypothèse que l’épidémie de coronavirus 2019 –nCoV sera endiguée en quelques mois, comme celle du SRAS. Nomura Holdings précise toutefois que si la crise sanitaire devait durer pendant un an, les pertes du Japon en termes de PIB seraient de 2 475 milliards de yens (environ 20,5 milliards d’euros), soit l’équivalent de 0,45 % de son produit intérieur brut total.

Les effets de l’épidémie de coronavirus 2019-nCoV sur l’économie japonaise (estimations)

  Impact financier
Institut de recherches de Nomura Holdings Baisse du PIB de 776 milliards de yens (environ 6,45 milliards d’euros)
Baisse du PIB de 2 475 milliards de yens (environ 20,5 milliards d’euros)
Centre de recherches de Dai-ichi Mutual Life Insurance Company Baisse du PIB nominal de 483,3 milliards de yens (environ 4 milliards d’euros)

Source : tableau élaboré par Nippon.com à partir de données fournies par l’Institut de recherches de Nomura Holdings et le Centre de recherches de Dai-ichi Mutual Life Insurance Company. Les estimations proposées portent uniquement sur les effets de la diminution du volume du tourisme récepteur. Toutefois l’épidémie du nouveau coronavirus pourrait avoir d’autres conséquences sur l’économie du Japon, en particulier une baisse de la consommation et une stagnation de la production.

Les chiffres avancés par les institutions financières mentionnées plus haut reflètent uniquement les effets de la diminution du nombre de touristes étrangers sur l’économie nippone. Mais le gouvernement japonais est conscient que si l’épidémie se prolonge et qu’elle touche davantage d’habitants de l’Archipel, il faudra aussi prendre en compte la baisse de la consommation individuelle qui en résultera.

Un risque de stagnation de la prodution

Autre motif d’inquiétude, l’impact du coronavirus sur la chaine de l’offre. Dans la ville de Wuhan et ses environs, les transports en commun sont à l’arrêt. Or la capitale de la province du Hubei est un centre industriel de tout premier plan en matière d’automobile et d’électronique de pointe. Si la propagation du virus 2019-nCoV n’est pas enrayée, les conséquences sur la production des entreprises japonaises et l’approvisionnement en pièces détachées seront énormes. Et si la chaine de l’offre venait à s’interrompre dans d’autres parties de la Chine, cela risque fort d’entrainer une stagnation de la production dans une grande partie de l’Asie ainsi qu’une récession de l’économie mondiale.

(Photo du titre : zone de quarantaine dans l’aéroport international de Narita. Jiji Press)

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