Les escroqueries au Japon en baisse en 2020 mais les seniors sont toujours la cible principale

Les statistiques préliminaires compilées par l’Agence nationale de police montrent que les cas signalés d’escroquerie spécialisées se sont montés à un total de 13 526 en 2020, une diminution de 19,7 % par rapport à l’année précédente. Les pertes financières dues à ces escroqueries ont été au total de 27,8 milliards de yens (210 millions d’euros), une diminution de 12 % par rapport à l’année précédente. Ceci correspond à la moitié du niveau maximum atteint en 2014, lorsque ces pertes se sont montées à 56,6 milliards de yens (430 millions d’euros). Mais la moyenne journalière des pertes financières en 2020 est tout de même restée au niveau élevé de 75,9 millions de yens (580 000 euros).

Si les cas d’escroqueries spécialisées sont en diminution dans l’ensemble du pays, 71 % d’entre eux sont concentrés dans sept préfectures à haute densité urbaine (à savoir 2 902 cas à Tokyo, 1 757 à Kanagawa, 1 218 à Chiba, 1 108 à Osaka, 1 030 à Saitama, 1 020 à Hyôgo et 568 à Aichi).

Parmi ces délits, citons-en deux très fréquents, les ore ore sagi, soit littéralement, « l’arnaque c’est moi, c’est moi ». L’escroc dit au téléphone, sans donner son nom, « Maman, c’est moi » et tente d’usurper l’identité d’un membre de la famille pour duper son interlocuteur, le plus souvent une personne âgée. (Voir notre article lié : Les escroqueries téléphoniques, une spécificité japonaise ?)

Le second type est « l’arnaque sur l’épargne », où le malfaiteur se fait passer pour un agent de police ou de personnel d’établissements financiers afin d’obtenir les cartes bancaires et de retirer de l’argent des comptes.

Ces deux types d’escroquerie ont diminué de 5,1 % par rapport à l’année précédente jusqu’au nombre de 6 382 cas, alors que les pertes financières ont par contre augmenté de 3,4 %, pour atteindre le chiffre de 12,2 milliards de yens (92 millions d’euros). Ainsi, même si le nombre de cas pour ce type d’arnaque a baissé, les pertes financières ont augmenté d’environ 400 millions de yens (3 millions d’euros) par rapport à l’année précédente.

« L’arnaque à la carte bancaire », dans laquelle l’escroc obtient la carte bancaire de la victime et la remplace par une fausse carte, a diminué de 25 % par rapport à l’année précédente jusqu’à 2 833 cas au total et les pertes financières de ce type d’arnaque a baissé de 32,7 % jusqu’à 4 milliards de yens (30 millions d’euros).

Par ailleurs, « l’arnaque à la fausse facturation », dans laquelle les victimes sont piégées pour payer des frais d’utilisation inexistants, comme pour les sites de paiement, sont en diminution de 43,5 % par rapport à l’année précédente pour un total de 1 997 cas, et les pertes financières découlant de ces escroqueries ont baissé de 19,3 % jusqu’au chiffre de 8 milliards de yens (60 millions d’euros).

Les cas d’escroquerie visant les personnes âgées de 65 ans ou plus a diminué de 18 % en 2020, avec un total de 11 556 cas. La proportion d’affaires d’escroquerie s’adressant à cette population, à l’exception des cas de pertes financières d’entreprise, a été de 85,7 %, 1,8 point de pourcentage de plus que pour l’année précédente, faisant de nouveau la preuve que les seniors restent extrêmement vulnérables aux arnaques.

Un total de 55 cas d’escroquerie en relation avec le Covid-19 s’est produit en 2020, pour un montant total de pertes financières d’environ 100 millions de yens (760 000 euros). Dans un cas avorté de la préfecture de Tochigi, un individu se faisant passer pour un employé de la préfecture a déclaré au téléphone à un homme de 70 ans qu’afin de recevoir l’aide de 100 000 yens, il devait remettre son livret de banque et d’autres documents au fonctionnaire qui viendrait les chercher chez lui. L’homme a averti la police de cet appel et l’escroc a ainsi pu être arrêté.

(Photo de titre : Pixta)