La population jeune au Japon en déclin permanent depuis 40 ans

Société

Au Japon, la population des moins de 15 ans n’a cessé de diminuer depuis quatre décennies, et 2020 n’a pas fait exception. Depuis 1995, elle est dépassée par la population des seniors (65 ans et plus), et la tendance ne pourra s’inverser sans des efforts colossaux.

Le ministère des Affaires intérieures et des Communications a publié son estimation de la population jeune du Japon. Au cours de l’année fiscale 2020 (1er avril 2020-31 mars 2021), le nombre de jeunes de moins de 15 ans a diminué de 190 000 par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 14,93 millions. La tendance reste inchangée depuis ces quarante dernières années. Les garçons étaient légèrement plus nombreux que les filles, avec respectivement 7,65 millions et 7,28 millions.

Le nombre d’enfants sur l’Archipel n’a cessé de diminuer depuis 1982, enregistrant actuellement son niveau le plus bas depuis 1950, année où les premières statistiques ont été collectées. Le pourcentage d’enfants par rapport à l’ensemble de la population japonaise a diminué de 0,1 point, s’établissant à 11,9 %, marquant la 47e année consécutive de baisse. Depuis 1995, la population des seniors (65 ans et plus) est plus nombreuse que celle des enfants.

Selon les estimations de l’ONU en 2019, parmi 33 pays comptant plus de 40 millions d’habitants, c’est au Japon que le nombre d’enfants est le plus bas. Suivi de près par la Corée du Sud (12,2 %), puis l’Italie (13,3 %) et l’Allemagne (13,61 %).

Par tranche d’âge, ce sont les enfants de 12 à 14 ans qui sont les plus nombreux (3,24 millions). Viennent ensuite ceux entre 9 et 11 ans (3,14 millions), les enfants de 6 à 8 ans (2,98 millions), de 3 à 5 ans (2,92 millions) et de moins de 3 ans (2,65 millions). La pandémie de Covid-19 devrait ne faire qu’accélérer davantage cette tendance à la baisse en 2021, faisant chuter le taux de natalité de l’Archipel qui se réduit déjà telle une peau de chagrin.

Le gouvernement japonais entend trouver des solutions pour remédier au déclin du taux de natalité. La mise en place d’une « Agence de l’enfance » est notamment à l’étude. Cependant, les autorités ayant longtemps ignoré les facteurs à l’origine du taux de fécondité extrêmement bas du Japon, les experts s’accordent à penser que la tendance actuelle ne pourra s’inverser sans un effort massif et coordonné tant au niveau local que national.

(Photo de titre : Pixta)

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