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Le harcèlement de type « stalking » au Japon : un nombre élevé de cas avec désormais un durcissement pénal

Société

Le stalker est un harceleur traquant une personne après avoir fait une fixation maladive sur elle. Au Japon en 2020, le nombre de cas de harcèlement de ce type signalés à la police a dépassé les 20 000. Il reste ainsi au même niveau élevé qu’il connait depuis les huit dernières années.

Une enquête de l’Agence nationale de police a indiqué qu’il y avait eu 20 189 signalements concernant le harcèlement de type « stalking » au Japon en 2020, une diminution de 723 par rapport à l’année précédente.

Malgré cette légère baisse, c’est la huitième année pendant laquelle les cas rapportés sont restés à un niveau élevé dépassant les 20 000. Les infractions à la Loi anti-stalking ont augmenté de 121 pour 985 cas, le chiffre le plus élevé jamais enregistré.

Pour la première fois en quatre ans depuis 2016, il y a eu une augmentation de 27 cas pour atteindre 1 518 infractions au code pénal ou autres infractions à des lois particulières qui ont été traitées par la police. Concernant les types de charges, l’enquête montre que les violations de domicile (300), les intimidations (220), les agressions (165), la violation des ordonnances anti-nuisance (119) et les destructions de propriété (107) constituaient la majeure partie de ces cas. Il y a eu également un meurtre et sept tentatives de meurtre.

Selon l’Agence nationale de police, 87,6 % des victimes de stalking qu’elle avait traités étaient des femmes et 12,4 % des hommes. Parmi les auteurs des délits, 80,7 % étaient des hommes et 12,3 % des femmes (le genre était inconnu dans 7,0 % des cas). La principale tranche d’âge des victimes allait de la vingtaine à la quarantaine, et les agresseurs de la vingtaine jusqu’à la cinquantaine. Dans près de la moitié des cas, les victimes et les auteurs entretenaient des relations, étaient mariés ou anciennement en relation ou mariés.

La Loi anti-stalking est entrée en vigueur en novembre 2000, un an après l’affaire Okegawa dans la préfecture de Saitama en 1999, dans laquelle l’étudiante Ino Shiori avait été poignardée à mort après avoir été harcelée pendant des mois par un homme qu’elle avait brièvement fréquenté. En mai 2021, un troisième amendement à cette loi a été adopté et est entré pleinement en vigueur en août. Cet amendement a été pris dans le contexte des nouvelles méthodes de harcèlement utilisant des dispositifs ultra-sophistiqués et Internet, et il permettra de réglementer certains actes comme la fixation d’un dispositif GPS sur la voiture d’un tiers sans sa permission ou de faire un usage malveillant des applications pour obtenir des informations sur l’emplacement du smartphone d’une autre personne.

(Photo de titre : Pixta)

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