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Les résultats des femmes aux examens de médecine dépassent pour la première fois ceux des hommes au Japon

Société Santé Genre

Les affaires de corruption d’un membre du ministère de l’Éducation ont révélé une discrimination systémique à l’égard des femmes aux examens d’entrée de certaines écoles de médecine au Japon. En 2021, après l’introduction de pratiques plus équitables, les résultats des femmes se sont avérés légèrement supérieurs à ceux des hommes.

Chez les femmes, la moyenne nationale du taux d’acceptation aux examens d’entrée dans les facultés de médecine des universités japonaises pour l’année universitaire 2021 (avril 2021-mars 2022) était de 13,60 %, soit 0,09 point de pourcentage de plus que les hommes (13,51 %). C’est la première fois que les femmes obtenaient des résultats meilleurs que ceux des hommes depuis 2013, première année où une distinction a été faite dans le taux de réussite entre les deux sexes. Sur 81 universités comprenant des facultés de médecine, 42 avaient un taux d’acceptation plus élevé chez les femmes, notamment l’Université de Hokkaidô, l’Université de Nagoya, l’Université municipale de Yokohama et l’Université du  Tôkai.

En 2018, une enquête sur une affaire de corruption liée au programme de soutien aux universités privées du ministère de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie (MEXT) a révélé que le fils d’un haut responsable du ministère avait été admis de façon illégale par l’Université de médecine de Tokyo, en falsifiant les résultats de son examen d’entrée. Cette enquête a montré que cette falsification de notes était loin d’être une pratique isolée. En effet, de nombreuses universités de médecine étaient elles aussi coutumières du fait ; certains établissements allaient jusqu’à réduire le nombre d’étudiants admis dans les écoles de médecine notamment en abaissant les notes des femmes aux examens d’entrée.

Suite à cet incident, le MEXT a publié rétroactivement le taux de réussite de toutes les écoles de médecine de 2013 à 2018. Il était de 9,55 % chez les femmes et de 11,25 % chez les hommes. À partir de l’année universitaire 2019, l’écart entre les deux sexes s’est progressivement réduit, pour finalement s’inverser. Ce retournement de situation est probablement dû aux progrès réalisés dans la correction des pratiques discriminatoires.

(Photo de titre : Pixta)

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