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Pénurie d’enseignants au Japon : les causes et les chiffres

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Une enquête menée par le ministère de l’Éducation japonais montre qu’il existe une pénurie d’enseignants dans plus de 1 800 écoles publiques du pays. Quelles en sont les causes principales ?

Durant l’année fiscale 2021 (avril 2021-mars 2022), 2 558 postes d’enseignants n’étaient pas pourvus dans les écoles primaires, les collèges et les lycées publics. Cette réalité a été mise au grand jour par la publication de la première enquête menée sur les pénuries d’enseignants par le ministère de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie (MEXT).

Cette étude, conduite à partir du 1er avril 2021 (la rentrée scolaire au Japon débute en avril), a impliqué 68 comités éducatifs de préfectures ou de villes désignées par le gouvernement, pour un total de 32 903 écoles. Il en ressort que 1 897 écoles (soit 5,8 %) n’ont pas assez d’enseignants, ce qui représente 2 558 postes à pourvoir.

Par type d’école, le nombre minimum nécessaire d’enseignants n’a pas été atteint pour 0,32 % des écoles primaires, 0,40 % des collèges, 0,14 % des lycées, et 0,32 % des écoles adaptées (pour enfants handicapés et malades, entre autres). L’enquête a également montré que 142 écoles adaptées interrogées (13,1 %) avaient des problèmes de déficits d’enseignants, avec également 649 collèges (7 %), 937 écoles primaires (4,9 %) et 169 lycées (4,8 %).

Les pénuries d’enseignants (avril 2021-mars 2022)

Déficits d’enseignants (% du total) Nombre d’écoles subissant une pénurie (% du total)
Écoles primaires 1 218 (0,32 %) 937 (4,9 %)
Collèges 868 (0,4 %) 649 (7,0 %)
Lycées 217 (0,14 %) 169 (4,8 %)
Écoles adaptées (enfants handicapés ou malades, entre autres) 255 (0,32 %) 142 (13,1 %)
Total 2 558 (0,31 %) 1 897 (5,8 %)

Source : tableau crée par Nippon.com à partir des données du ministère de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie (MEXT).

Une raison sous-jacente au manque d’enseignants est le départ en retraite massif de professeurs de la génération du baby-boom. Au même moment, peu de jeunes japonais se montrent intéressés par la poursuite d’une carrière dans l’éducation, à cause notamment des longues heures de travail. En effet, les difficultés liées aux emplois du temps surchargés des enseignants, en particulier dans les écoles primaires et les collèges, se sont récemment fait connaître du grand public. De plus, les municipalités ont réduit leurs recrutements d’enseignants, en prévision de la diminution du nombre d’élèves liée à la baisse de la natalité, ce qui a en retour entraîné une augmentation du nombre d’enseignants à temps partiel, travaillant dans des conditions d’emplois instables.

Les résultats publiés pour l’année fiscale 2020 (avril 2020-mars 2021) par le MEXT sur l’examen de sélection des enseignants pour l’école primaire publique ont montré qu’il n’y avait que 2,6 postulants par offre d’emploi, ce qui représente le taux de compétition le plus bas jamais enregistré (en constraste flagrant avec le record de 12,5 de l’année 2000). Par ailleurs, le ratio était de 4,4 pour les collèges, et de 3,1 pour les écoles adaptées, ce qui représente des diminutions d’entre 30 et 60 % par rapport aux pics des années 2000.

(Photo de titre : Pixta)

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