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Onze ans depuis le tsunami et la catastrophe de Fukushima : le résumé des données

Catastrophe

Onze ans se sont écoulés depuis le Grand tremblement de terre de l’Est du Japon du 11 mars 2011. Il est temps de résumer l’état actuel de la reconstruction ainsi que la situation dans la région de Fukushima.

Le vendredi 11 mars 2011 à 14 heures 46 s’est produit un tremblement de terre de magnitude 9,0, le plus important jamais enregistré au Japon, dont l’épicentre se trouvait au large des côtes du Sanriku (au nord-est du pays). Le shindo (l’échelle japonaise d’intensité sismique pour mesurer la force d’un séisme à un point donné sur la surface de la terre) y était de 7, le degré maximal. Les trois préfectures frappées de plein fouet ont été Fukushima, Miyagi et Iwate. (Voir les images : L’après-11 mars 2011)

Plus de 38 000 personnes sont toujours déplacées

Selon l’Agence de la reconstruction, 19 747 personnes sont décédées à ce jour, y compris les décès liés à la catastrophe (c’est à dire suite à la dégradation de l’environnement de vie, qui a causé une détérioration de l’hygiène ainsi que des suicides), 2 556 personnes sont toujours portées disparues et 122 005 habitations ont été complètement détruites. 38 139 personnes sont toujours déplacées à la fin de février 2022. Les évacués sont répartis dans tout le pays, 18 000 d’entre eux dans la région du Kantô (Tokyo et les préfectures environnantes) et environ 13 000 dans les préfectures du Tôhoku (nord-est).

Le nombre de personnes évacuées en dehors de leur préfecture d’origine est d’environ 27 000 pour Fukushima, 3 400 pour Miyagi et 770 pour Iwate.

Réouverture complète de la route côtière du Sanriku

Les travaux de reconstruction et réaménagement de logements et d’urbanisme notamment avec relocalisation en hauteur (18 000 unités environ) et construction de logements publics pour les sinistrés (30 000 unités environ) sont quasiment achevés. Selon l’Agence pour la reconstruction, 30 % des terrains (publics) destinés à accueillir des relocalisations n’ont pas encore été affectés. Ce point reste pendant.

Le 18 décembre 2021, les 359 km de la route côtière de Sanriku entre Sendai et Hachinohe (pref. Aomori) ont été entièrement rendus à la circulation. Les infrastructures des voies de communication et voies d’appui sont presque entièrement achevées. Pour ce qui est des chemins de fer, la ligne JR Jôban est d’ores et déjà réouverte depuis mars 2021.

Le secteur de la pêche en train de se redresser

Selon l’Agence de la reconstruction, les installations productives des trois préfectures touchées par la catastrophe (Iwate, Miyagi et Fukushima) sont largement rétablies, et les expéditions de produits manufacturés et autres articles ont retrouvé en 2019 leur niveau d’avant la catastrophe en valeur. En revanche, l’activité de pêche reste à la traîne. Dans la préfecture de Miyagi, les prises en 2019 n’ont été que 217 000 tonnes, soit les deux tiers de la production, à savoir 300 000 tonnes avant la tragédie.

Les pêcheries côtières et les pêcheries au chalut de fond de la préfecture de Fukushima, qui ont été contraintes de cesser leur activité pendant une longue période en raison de l’accident nucléaire, ont vu la fin de leur période de test en mars 2021. L’objectif est d’augmenter progressivement les débarquements et le volume de distribution, et de passer à une exploitation à grande échelle d’ici quelques années.

Préfecture de Fukushima : certaines parties des zones interdites d’habitation vont être réouvertes

Suite au rejet de matières radioactives lors de l’accident nucléaire qui a frappé la centrale de Fukushima Daiichi, où les travaux de démantèlement se poursuivent par ailleurs, plusieurs districts des six communes situées à proximité de la centrale sont toujours désignés comme zones à « interdiction indéfinie d’habitation ».

Le gouvernement prévoit de lever progressivement, à partir du printemps 2022, les décrets d’évacuation des « zones spécifiques de reconstruction et de réhabilitation », dans lesquelles les opérations de décontamination ont été menées en priorité dans chaque commune des zones de retour difficile. À Ôkuma et Namie, les restrictions d’entrée ont été assouplies, et certains habitants ont commencé à retourner vivre dans leurs maisons au titre d’ « hébergement préparatoire ». Néanmoins, la réalité est que seul un très petit nombre d’anciens résidents ont déclaré souhaiter revenir.

Le 13 avril 2021, le gouvernement a approuvé un plan visant à diluer les quantités toujours plus importantes d’eau contaminée de la centrale de Fukushima Daiichi (qui contiennent de faibles quantités de tritium radioactif même après filtration des éléments lourds) avant de les rejeter à la mer au printemps 2023. Des inquiétudes se sont élevées tant au Japon qu’à l’étranger et une équipe de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) s’est rendue sur le site en février 2022 pour procéder à des vérifications. (Voir notre article : Fukushima : pourquoi le Japon a mis dix ans pour décider du rejet de l’eau radioactive dans l’océan)

Le 21 février 2022, les autorités taiwanaises ont annoncé la levée de l’interdiction des importations de produits alimentaires en provenance des préfectures de Fukushima, Ibaraki, Tochigi, Gunma et Chiba, qui était en vigueur depuis l’accident nucléaire de la centrale Fukushima Daiichi. Taiwan, comme la Chine, avait jusqu’alors maintenu le niveau de restriction le plus strict.

(Photo de titre : cérémonie de réouverture de la pêche au port de Ukedo dans la ville de Namie, préfecture de Fukushima, qui se remet des importants dégâts causés par le grand séisme du Tôhoku, le 2 janvier 2022. Jiji)

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