Japan Data

La première enquête nationale sur la « précarité menstruelle » : les conséquences au quotidien

Société

Le terme « précarité menstruelle », qui désigne la difficulté d’accès aux protections hygiéniques pour des raisons économiques, a fait son apparition au Japon. D’après la première enquête menée par le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales, près de 10 % des femmes ont eu des difficultés à s’approvisionner en produits hygiéniques.

Le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a effectué pour la première fois en février 2022 une enquête sur le problème de la précarité menstruelle. Des femmes âgées de 18 à 49 ans ont été interrogées dans l’ensemble du pays sur l’accès aux protections hygiéniques pendant la pandémie de Covid-19 et 3 000 réponses ont été obtenues.

Concernant les difficultés d’accès, les réponses « Souvent » et « De temps en temps » ont représenté 8,1 % de l’ensemble. La ventilation par génération montre que la tranche d’âge des 18-19 ans et celle des 20 ans dépassent les 10 %. Par revenu annuel, les foyers « sans revenus » ont représenté 13,2 %. Le chiffre est de 16,8 %pour les revenus de moins d’un million de yens (7 300 euros) et 11,6 % pour ceux compris entre un et trois millions de yens (22 000 euros), indiquant ainsi qu’il s’agit d’un problème urgent pour les foyers à faibles revenus.

Pour ce qui est des solutions pour remédier à ce manque, la réponse « Je diminue la fréquence et le nombre de changements de protection » a comptabilisé un total de 50 % pour « Souvent » et « De temps en temps ». Nombreuses ont été les réponses « J’utilise des mouchoirs en papier ou autres à la place » et « Je demande à ma famille ou à une cohabitante de m’en donner ». L’enquête a également permis de remarquer que le manque d’accès aux protections hygiéniques se répercutait dans la vie quotidienne, obligeant certaines femmes à annuler des projets personnels ou les empêchant de préparer les repas, de s’occuper des enfants ou des personnes âgées.

Le gouvernement, dans ses « Directives majeures pour la promotion des activités des femmes et la participation égale des hommes et des femmes de 2021 », a spécifié des mesures d’aide à la précarité menstruelle en fournissant des protections hygiéniques par le biais de subventions ou par la mise en place d’un système de consultation. Des actions de plus en plus nombreuses sont entreprises pour la distribution gratuite de produits hygiéniques dans les collectivités locales, les écoles et certains établissements commerciaux. Toutefois, 64,4 % des femmes interrogées ont répondu qu’elles ne savaient pas si les administrations de leur région d’habitation procédaient ou non à une distribution gratuite de ces protections.

(Photo de titre : Pixta)

société femme égalité pauvreté