Japan Data

Le salaire horaire minimum au Japon continue d’augmenter

Économie Travail

Pour l’exercice 2022, la revalorisation moyenne du salaire minimum est de 31 yens, et il s’agit de la plus forte augmentation depuis 2002, date de la première homologation des montants horaires. Mais avec la flambée des prix des produits de première nécessité, du gaz et de l’électricité due à la dépréciation du yen et de la situation en Ukraine, cette augmentation du salaire horaire, serait-elle de 31 yens, risque d’être vite estompée...

Début août, le Conseil central du salaire minimum, un organe consultatif du ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales, a adressé à Gotô Shigeyuki, son ministre, un avis allant dans le sens d’une revalorisation de 31 yens du salaire minimum moyen pondéré sur tout le territoire pour l’exercice 2022 (avril 2022-mars 2023), soit la plus forte augmentation jamais enregistrée depuis que l’homologation des salaires horaires a été mise en place en 2002. À titre indicatif, elle avait été de 28 yens en 2021. Si la recommandation est adoptée, le salaire horaire passera à 961 yens (6,74 euros) en moyenne sur le territoire national.

La directive classe les 47 préfectures du pays en quatre catégories (de A à D) en fonction de leur situation économique. Pour les 17 préfectures des catégories A et B la revalorisation s’élèverait à 31 yens alors que pour les 30 préfectures des groupes C et D, elle serait de 30 yens. Le montant de l’augmentation sera décidé par l’assemblée de chaque préfecture sur la base des recommandations du Conseil consultatif, et le nouveau salaire minimum devrait être appliqué au courant du mois d’octobre.

La hausse du coût de la vie dûe à la faiblesse du yen et à la situation en Ukraine pénalise les travailleurs. Les syndicats et le patronat s’accordent sur la nécessité d’augmenter le salaire minimum. Toutefois, pour les petites et moyennes entreprises (PME), le coût élevé des matières premières n’a pas été entièrement répercuté sur les prix des biens et des services, ce qui exerce une pression sur les bénéfices, et les entreprises ont insisté pour que leur solvabilité soit prise en compte. Les quatre cycles de négociations n’ayant pas permis de parvenir à un accord entre syndicats et patronat portant sur la base de calcul ou l’ampleur de l’augmentation à mettre en œuvre, les concertations ont continué en coulisses.

La situation en Ukraine et l’affaiblissement du yen ont donc entraîné une série de hausses de prix sur les denrées alimentaires et les biens de première nécessité, qui ont durement frappé les consommateurs. Le gouvernement a inclus dans « l’armature » (littéralement la politique d’« ossature forte » ou honebuto no hôshin) de sa politique économique et fiscale de base adoptée par le Cabinet en juin, « des directives visant à élever le plus rapidement possible le montant pondéré moyen du salaire minimum afin qu’il atteigne les 1 000 yens sur tout le territoire ». Toutefois, le salaire minimum ne dépasse réellement les 1 000 yens que dans trois préfectures (1 072 yens à Tokyo, 1 071 yens à Kanagawa et 1 023 yens à Osaka), et seules les cinq préfectures de Saitama, Chiba, Aichi, Kyoto et Hyôgo — qui abritent des métropoles —, se situent dans la tranche des plus de 950 yens (950-999 yens), ce qui laisse plus de la moitié du territoire (28 préfectures) dans la tranche des 800 yens.

(Photo de titre : Pixta)

économie travail salaire