
Les interpellations policières dans la rue : une discrimination envers les résidents d’origine étrangère ?
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Un sondage réalisé par l’Association du barreau de Tokyo auprès de résidents d’origine étrangère au Japon a montré que 62,9 % d’entre eux avaient été interpellé par un officier de police au moins une fois pendant les cinq dernières années, dont les trois quarts à plusieurs reprises.
L’enquête a été effectuée en ligne en janvier et février 2022. Les questionnaires étaient en japonais, anglais, français, allemand et vietnamien.
À la question concernant le lieu et les circonstances de l’interpellation (multiples choix possibles), la réponse la plus courante était « dans la rue » (58,3 %) en vaquant à des activités ordinaires, tels que « en marchant », « en rentrant chez moi », « à vélo » ou « en moto ». Parmi ces personnes-là, 85,4 % ont déclaré : « La police m’a interpellé parce qu’elle avait bien vu que je n’étais pas d’origine japonaise. » Et 76,9 % affirment que « la seule raison possible pour l’interpellation était le fait d’être d’origine étrangère ».
Au sujet du comportement des officiers de police, 58,9 % ont répondu qu’ils étaient « polis » ou « plus ou moins polis », tandis que 38,5 % ont trouvé qu’ils n’étaient « pas très polis » ou « malpolis ». La question la plus souvent posée par la police, selon 57,4 % des sondés, était « Où allez-vous ? ». De plus, la police a expliqué à 40,1 % d’entre eux qu’elle « procédait à des vérifications car il y a beaucoup de gens louches dans les parages ».
Dans la case « commentaire libre » du sondage, un certain nombre de personnes ont décrit des expériences humiliantes.
Un résident d’origine étrangère a raconté : « À mon allure, ils ont soupçonné que j’avais de la drogue sur moi, et j’ai été obligé d’enlever mon pantalon. » Un autre a écrit : « La police m’a interpellé alors que je sortais les poubelles juste à côté de ma maison, et ils m’ont emmené au poste car je n’avais pas ma carte de séjour sur moi. » Et un troisième témoignage : « Quand j’ai expliqué que j’étais né et avais grandi au Japon, l’interrogatoire s’est tout de suite arrêté. Je n’ai pas compris ce qu’il s’est passé... »
(Photo de titre : Pixta)