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Recrutement au Japon : les entreprises rappellent leurs anciens employés

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Autrefois, les entreprises japonaises voyaient plutôt d’un mauvais œil la réembauche de salariés ayant quitté leur poste avant la retraite. Mais ces dernières années, la pénurie de main-d’œuvre les a encouragés à revoir leur position concernant le recrutement d’anciens employés.

Ces dernières années, les entreprises japonaises s’intéressent de plus en plus au « recrutement d’anciens », c’est-à-dire à la réembauche d’anciens employés ayant quitté l’entreprise ou pris leur retraite.

Recruit Holdings a effectué une enquête auprès de 2 761 DRH dans des entreprises de plus de 30 salariés, en les questionnant sur leur gestion des ressources humaines. La méthode de recrutement la plus courante consiste à faire appel à Hello Work, l’établissement public chargé de l’emploi au Japon (51,1 % des sondés). Vient ensuite le recrutement via le site internet de l’entreprise (46,3 %). Solliciter le « réseau d’anciens » employés de l’entreprise est le biais le moins cité (12,3 %).

Hello Work (établissement public chargé de l’emploi au Japon)

Pourtant, 55,5 % des sondés se disent prêts à réembaucher d’anciens employés ayant quitté l’entreprise ou ayant déjà pris leur retraite. Les résultats de l’enquête Recruit suggèrent que même si les réseaux d’anciens ne semblent pas être un levier de recrutement évident, en réalité, une majorité d’entreprises y a recours. On peut en conclure que dans un avenir proche, ces réseaux sont susceptibles de devenir un canal efficace pour pallier les problèmes de recrutement.

Votre entreprise souhaite-t-elle réembaucher d’anciens employés ?

L’enquête cherchait par ailleurs à comprendre si ces dernières années les entreprises étaient satisfaites du taux de recrutement et de la qualité de leurs recrues, pour voir si les méthodes de recrutement permettent d’embaucher les profils correspondant bien aux postes proposés. Or 42,9 % des entreprises ayant réembauché d’anciens employés se disaient « tout à fait » ou « plutôt » satisfaites des taux de recrutements obtenus, contre 31,6 % de celles n’ayant pas puisé dans leur vivier d’anciens.

De plus, 34,5 % des entreprises ayant réembauché d’anciens salariés ont déclaré que les compétences et les profils correspondaient « tout à fait » ou « plutôt » aux attentes, contre 24,6 % de satisfaction pour les entreprises ayant usé d’un autre biais. L’enquête semble indiquer que le recrutement est plus efficace si on puise dans ce vivier des « anciens ». Les répondants ont explicité leur choix en expliquant que les recrues s’adaptent alors mieux au poste puisque ces personnels connaissent déjà l’entreprise et sa philosophie, les réembauchés peuvent mieux contribuer au développement de l’entreprise puisqu’ils ont acquis depuis de nouvelles compétences en travaillant dans un environnement différent, enfin que ces anciens sont immédiatement opérationnels puisqu’ils connaissent déjà le fonctionnement et les modes de travail ayant cours au sein des services.

(Photo de titre : Pixta)

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