Travaillez-vous dans une « entreprise occulte » ?
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Malgré une mobilisation et une réaction rapide face au problème des conditions de travail et de la mise en conformité des entreprises, il existe encore au Japon des black kigyô (littéralement « entreprise noire ») qui astreignent leurs employés à un temps de travail considérable ou les obligent à faire du chiffre de manière inconsidérée.
Shikigaku, une société de conseil en gestion basée à Tokyo, a effectué une enquête auprès de 2 509 salariés âgés de 20 à 59 ans de tout le Japon. Les chiffres montrent que 38,6 % des personnes interrogées disent avoir travaillé ou être actuellement employées dans une « entreprise occulte ».
À la question de savoir s’ils accepteraient de se livrer à des activités malhonnêtes ou illégales si leur employeur leur demandait, 6,1 % répondent par l’affirmative, quand 50,2 % disent qu’ils s’y plieraient s’ils n’avaient pas le choix. Ces données montrent que, même s’ils ne le font pas de leur propre chef, certains employés sont susceptibles de se rendre complices d’activités peu recommandables.
D’ailleurs, 79 % des salariés ayant travaillé dans une « entreprise occulte » disent ne pas avoir pris conseils auprès de leur employeur quand ils ont constaté des malversations ou des procédés illégaux, ce qui laisse à penser que les employés considèrent d’emblée qu’en discuter ne servirait à rien.
Les salariés ayant travaillé pour une « entreprise occulte » devaient ensuite détailler des exemples leur ayant fait comprendre que leur entreprise était problématique. Ils ont surtout mentionné les points suivants : le « turn over accru du personnel » (44 %), un « temps de travail considérable » (39,7 %) et des « heures supplémentaires non rémunérées » (38 %).
La durée légale du temps de travail est une question cruciale. Les sondés ont fait état de certaines pratiques illégales, ils ont notamment constaté que leur employeur comptait la moitié de leurs heures supplémentaires en « pauses » ou que des salariés qui avaient fait une centaine d’heures supplémentaires dans le mois n’avaient pas été intégralement rémunérés, la direction leur objectant que c’était « trop ».
(Photo de titre : Pixta)