
Les escrocs font de plus en plus de victimes au Japon
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Préjudice en hausse
Les escrocs se frottent les mains. Avec 58,6 % d’affaires supplémentaires et 71,8 milliards de yens extorqués (430 millions d’euros), soit 26,5 milliards de yens de plus qu’en 2023, les statistiques de l’Agence nationale de la police montrent que le préjudice financier lié à la « fraude spécialisée » au Japon a plus que doublé en 2024. L’année dernière, le Japon a recensé 21 043 escroqueries (2 005 de plus qu’en 2023).
Chaque jour les préjudices se chiffrent à 196 millions de yens (1,16 million d’euros), soit 72,1 millions de yens de plus qu’en 2023, et le montant moyen extorqué a augmenté de 1,1 million de yens pour atteindre les 3,5 millions de yens par affaire (21 000 euros).
Les seniors de 65 ans ou plus étaient visés dans 13 738 cas. Si l’on exclut les affaires prenant pour cible des entreprises, 65,4 % des escroqueries concernaient des personnes âgées.
La police a traité 6 576 affaires ( - 8,8 %) impliquant 2 274 fraudeurs ( - 7,4 %). Or 416 escrocs avaient moins de 20 ans, 70 % de ces jeunes sont chargés d’aller collecter l’argent auprès des victimes, on les appelle les ukeko. Au total, 286 des 1 379 collecteurs (20 %) avaient moins de 20 ans.
Une escroquerie téléphonique courante au Japon implique un correspondant qui se fait passer pour un proche de la personne contactée, qu’il manipule pour lui soutirer de l’argent. On appelle cette arnaque ore-ore sagi (« l’escroquerie au “c’est moi c’est moi” », dans le cas typique d’un malfaiteur qui se fait passer pour le fils, appelant sa victime en disant « allô maman, c’est moi »). Mais il prétend aussi parfois faire partie de la police.
Et avec 4 261 cas, ces affaires mettant en scène de faux policiers ont plus que quadruplé. La stratégie est redoutable, les criminels expliquent aux victimes que leur compte bancaire a été détourné à des fins criminelles ou que des contrats de téléphonie mobile illégaux ont été conclus à leur nom. Avec 5 716 cas, les affaires de facturation frauduleuse ont augmenté de 10 %, les victimes sont notamment amenées à payer des services qu’elles n’ont jamais utilisés. Avec 4 070 affaires, les escroqueries au remboursement, basées sur des promesses de remboursement de frais médicaux ou de primes d’assurance, sont en légère baisse.
Escroquerie en ligne
L’escroquerie en ligne consiste à utiliser des photos truquées de personnes célèbres pour soutirer de l’argent vers de faux projets et l’escroquerie aux sentiments sévit sur les réseaux sociaux et les applications de rencontre. Ces deux catégories ont connu une forte augmentation en 2024, le nombre d’affaires (10 237) a plus que doublé avec un préjudice financier qui a presque triplé pour se chiffrer à 127,2 milliards de yens. Mais au Japon, l’Agence nationale de la police traite à part l’escroquerie en ligne à long terme qui n’est pas classée en « fraude spécialisée ».
Avec 13,6 millions de yens, le préjudice financier moyen par affaire en cas d’escroquerie en ligne est extrêmement élevé. La plupart des victimes sont des hommes et des femmes ayant entre 40 et 70 ans.
(Photo de titre : des agents des douanes à Pattaya en Thaïlande arrêtent des citoyens japonais soupçonnés d’être impliqués dans une affaire d’escroquerie. Photo prise en décembre 2024. Avec l’aimable autorisation du Bureau thaïlandais de l’immigration ; Jiji)