Le balaou du Pacifique : pourquoi le poisson de l’automne japonais coûte-t-il si cher aujourd’hui ?
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Il y a encore peu, les Japonais pouvaient se procurer en poissonnerie de gros balaous du Pacifique (sanma) à 100 yens la pièce. Mais cette époque est révolue. Désormais, même en pleine saison, un poisson à l’unité coûte dans les 300 yens.
Le graphique ci-dessous montre sur vingt ans l’évolution des volumes de capture et la répercussion sur les prix. De 2001 à 2014, environ 200 000 tonnes de balaous du Pacifique étaient annuellement débarquées. De 2015 à 2018, ce volume est tombé à 100 000 tonnes environ et depuis 2019, les prises ont encore diminué pour passer sous la barre des 50 000 tonnes. Parallèlement, le prix à la criée a grimpé à 6 000 yens les 10 kg en 2021-22 alors qu’il ne faisait auparavant que 1 000 yens.
Les prises de poissons diminuent alors que milieu océanique se transforme, hausse des températures en mer, diminution du vivier suite à la surpêche et présence de flottilles étrangères sont notamment en cause. En 2008, quand le volume pêché avoisinait encore les 300 000 tonnes, les bancs de balaous en migration vers le sud longeaient les côtes du Japon, de Hokkaidô à la préfecture d’Ibaraki. Mais, ces dernières années, les principaux sites de pêche se trouvent désormais dans les eaux internationales très à l’est de Hokkaidô. Les flottilles quittant le port doivent d’abord naviguer un ou deux jours avant d’arriver sur site. Les bancs de balaous se faisant plus rares et le nombre de sorties de pêche et de débarquements ayant diminué, le tonnage pêché régresse.
Suite à l’accord conclu avec la Commission des pêches du Pacifique Nord, qui gère les ressources halieutiques à l’international, l’Agence de pêche du Japon a réduit en 2025 son quota de balaou du Pacifique de 10 % par rapport à 2024, le limitant à 95 623 tonnes. C’était la première fois depuis la mise en place des quotas en 1997 que ce chiffre passait sous la barre des 100 000 tonnes et le volume réel des prises devrait être plus bas encore.
Le graphique ci-dessous classe les ports japonais en fonction du volume de balaou pêché en 2024. Les ports de Kushiro, Miyako, Onahama et Chôshi qui faisaient autrefois des prises importantes, sont aujourd’ hui sous la barre des 100 tonnes.
L’Agence de pêche indique qu’en 2023, la plus grande quantité de balaou du Pacifique Nord a été pêchée à Taïwan, la Chine arrive 2e et le Japon 3e. Les prises russes ont considérablement diminué ces dernières années car les zones de pêche se trouvent aujourd’hui dans les eaux internationales, hors de sa zone économique exclusive (200 milles marins). Les balaous du Pacifique pêchés à Taïwan sont le plus souvent débarqués congelés et une grande partie est exportée vers la Corée du Sud, le Japon ou la Chine.
Données utilisées
- Statistiques de l’Association nationale des pêcheurs de balaou (en japonais)
- Données sur les ressources halieutiques internationales (en japonais), de l’Agence de pêche pour 2024.
(Photo de titre : Pixta)


