Les athlètes japonais en route vers la victoire olympique

Ôno Shôhei : le judoka le plus proche de la médaille d’or

Sport Tokyo 2020

Le judo est une discipline olympique où les Japonais ont toujours excellé. Depuis son introduction en tant que sport officiel aux Jeux olympiques de Tokyo de 1964, le Japon a gagné 39 médailles d’or, soit trois fois plus que son rival le plus proche, la France. Pour les Jeux de Tokyo 2020, Ôno Shôhei est le favori pour remporter l’épreuve de judo masculin dans la catégorie des 66-73 kilos.

Une force reconnue par Teddy Riner

Ôno Shôhei est né en 1992 dans la préfecture de Yamaguchi. Il a été élève du pensionnat d’élite Kôdôgakusha jûdô boarding school, à Tokyo, avant d’entrer à l’Université Tenri de la préfecture de Nara. Parmi les anciens élèves de l’école Kôdôgakusha figurent aussi Koga Toshihiko et Yoshida Hidehiko, tous deux médailles d’or aux Jeux olympiques, tandis que Nomura Tadahiro, couronné par trois médailles d’or, a été formé à Tenri. Ôno a eu la chance de faire ses études dans de tels établissements.

Son parcours dans la compétition n’a pas été de tout repos, mais il a su persévérer et s’entraîner avec suffisamment de zèle pour forger son courage mental et physique. L’équipe japonaise masculine de judo est de retour sous les feux de la rampe depuis les Jeux olympiques de Londres, en 2012, où sa performance a été remarquable, bien qu’elle n’ait pas réussi à remporter la médaille d’or. Ôno est arrivé en tête des championnats de judo en 2013, 2015 et 2019.

Ses premiers Jeux olympiques ont été ceux de Rio de Janeiro, en 2016, où il était le favori. Avant l’événement, il s’était fixé l’objectif ambitieux de gagner « au moins la médaille d’or », et il a remporté une victoire éclatante. Si sa domination était incontestable sur le tatami, le respect qu’il affichait à l’égard de ses adversaires était une attitude exemplaire pour tous les judoka. Même le champion du monde français Teddy Riner a reconnu sa force.

Prouver la valeur de son style de judo

Bien qu’il ait renoncé provisoirement à la compétition pour se consacrer à ses études universitaires, Ôno est très satisfait de la façon dont il a passé ces trois années, vu l’intervalle de temps qui sépare les Jeux olympiques. Les championnats du monde de 2019 lui ont donné l’occasion de se faire un nom, tant au Japon que sur la scène internationale, en gagnant ses six combats par ippon — projections ou immobilisations décisives sanctionnées par une victoire immédiate — plutôt qu’aux points gagnés grâce à des techniques moins percutantes. Mais même après sa victoire contre le Sud-Coréen An Changrim au Grand Slam de Düsseldorf, en février 2020, il a déclaré sans ambages qu’il était « uniquement concentré sur l’événement principal », autrement dit les Jeux olympiques.

Jusqu’ici, seuls trois judoka japonais (Nomura Tadahiro, Saitô Hitoshi et Uchishiba Masato) ont remporté plusieurs victoires consécutives aux Jeux olympiques. Ôno n’en proclame pas moins que la victoire n’est pas son seul objectif et qu’il a des aspirations plus élevées. C’est pour prouver la valeur de son style de judo, dit-il, qu’il lui faut gagner plusieurs victoires consécutives aux JO. Quant à son style, il consiste selon lui à saisir fermement son adversaire à bras-le-corps et le projeter comme il convient. Cette stratégie lui a valu de nombreuses victoires par ippon.

Le report des Jeux olympiques n’a ébranlé Ôno Shôhei ni mentalement, ni physiquement, ni dans sa technique. Sa volonté d’affirmer sa suprématie ne laisse place à aucun relâchement.

(Photo de titre : Ôno Shôhei vers sa victoire par ippon lors des Championnats du monde de Judo. Jiji Press)

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