JO d’hiver de Pékin : Sakamoto Kaori, ou la patineuse artistique à la recherche de la perfection

Sport

Sakamoto Kaori s’apprête à affronter ses rivales dans la compétition acharnée qui va les opposer sur la patinoire des Jeux olympiques d’hiver de 2022. L’orientation très particulière qu’elle a donnée à sa pratique en a fait l’un des piliers de l’équipe japonaise de patinage artistique.

Les mérites de l’expérience

Avant d’être sélectionnée pour les Jeux olympiques d’hiver de Pékin, la patineuse japonaise Sakamoto Kaori a participé à ceux de Pyeongchang (Corée du Sud), en 2018. Elle avoue volontiers que si elle a été prise dans le « tourbillon » de sa première olympiade, elle va aborder la seconde avec des objectifs beaucoup plus précis. Il est vrai qu’à présent, elle a 21 ans.

Quand Sakamoto s’est rendue aux Jeux de Pyeongchang, elle était encore au lycée et elle n’avait intégré la catégorie des seniors que depuis un an. Ce qui ne l’a pas pour autant empêchée de s’impliquer à fond dans la compétition et de se classer sixième face à des concurrentes nettement plus chevronnées. Depuis, elle s’est entrainée avec le plus grand sérieux en vue des Jeux olympiques de Pékin et elle est devenue une véritable championne en dépit de quelques passages à vide.

La jeune patineuse japonaise s’est particulièrement illustrée au cours de la saison 2021-2022. Dans le cadre des Grands Prix ISU, elle a gagné le prestigieux trophée NHK qui lui a valu d’être le seul membre de l’équipe nippone à se qualifier pour le Grand Prix Final opposant les six meilleurs patineurs de la compétition. Cette manifestation a été malheureusement annulée en raison de la propagation ultra-rapide du variant omicron du Covid-19. Et puis aux Championnats du Japon de patinage artistique de décembre 2021, elle a remporté haut la main la médaille d’or, une première en trois ans.

Moins de prouesses techniques, mais plus de perfection

Sakamoto Kaori a une conception du patinage artistique différente de celle de la plupart des patineurs de niveau international. Ceux-ci ont en effet tendance à appliquer la stratégie de l’équipe de Russie consistant à multiplier les figures hautement techniques telles que le quadruple axel ou le triple axel. Sakamoto Kaori a délibérément éliminé de ses prestations les sauts très difficiles qui en fonction du résultat peuvent propulser leur auteur en tête du classement ou lui faire perdre toutes ses chances. Au cours de la saison 2021-2022, elle s’est surtout efforcée de mettre au point des programmes soutenus et bien équilibrés.

Pour les patineurs, la tentation de se lancer dans les sauts les plus difficiles est grande. Mais ce faisant, ils risquent de finir par leur accorder trop de place au détriment d’autres aspects de leur travail. Car la composition et la présentation sont tout aussi importantes que les rotations et les sauts spectaculaires. Il est possible d’obtenir de très bonnes notes avec un programme bien structuré n’incluant pas forcément des éléments hautement techniques. Au cours de la saison 2021-2022, Sakamoto Kaori a ainsi prouvé qu’en matière de patinage, la précision et la recherche de la perfection du mouvement sont tout aussi appréciées que les prouesses techniques.

En excluant les sauts ultra-techniques de ses prestations, Sakamoto Kaori aura certainement fort à faire pour battre des patineuses de haut niveau comme les Russes Anna Shcherbakova et Alexandra Trusova dont le programme libre inclut de multiples quads. Les deuxièmes JO de sa carrière devraient lui permettre de mettre à profit l’expérience et la force mentale qu’elle a acquises et qui sont indispensables pour prétendre à une médaille en patinage artistique.

(Photo de titre : la patineuse japonaise Sakamoto Kaori au cours de son programme libre lors du Trophée NHK qui s’est tenu le 13 novembre 2021 au Gymnase national de Yoyogi, à Tokyo. Jiji)

femme Jeux patinage JO d'hiver de Pékin