Une députée condamnée pour avoir apprécié des tweets diffamatoires à l’encontre d’Itô Shiori

Société

Le 20 octobre, la Haute Cour de Tokyo a ordonné à Sugita Mio, députée du PLD (parti libéral-démocrate, au pouvoir) de verser 550 000 yens (3 700 euros) de dommages pour avoir apprécié des tweets diffamatoires à l’encontre d’Itô Shiori, journaliste qui s’est battue depuis près de sept ans pour faire reconnaître le viol dont elle avait été victime par un ancien confrère.

La parlementaire, suivie par quelque 110 000 personnes sur Twitter, avait mis un pouce favorable à 25 commentaires calomnieux accusant Itô de mentir ou de vouloir se faire de la publicité à propos du procès qu’elle avait intenté contre son présumé assaillant.

« Ce type de geste sur les réseaux sociaux a été effectué dans l’intention de blesser », a affirmé le juge de la Haute Cour. Ce dernier a ainsi annulé le rejet de la première action en justice auprès d’un tribunal inférieur, où Itô avait demandé une compensation à hauteur de 2,2 millions de yens (150 000 euros). Cette demande avait été refusée car le tribunal avait jugé que mettre un pouce favorable était « un acte abstrait et ambigu ».

En avril 2015, Itô Shiori avait été abusée sexuellement dans une chambre d’hôtel de Tokyo après une soirée arrosée par Yamaguchi Noriyuki, à l’époque éminent journaliste pour la chaîne de télévision TBS et également l’un des biographes de feu l’ancien Premier ministre Abe Shinzô, qui lui avait promis de lui trouver un travail. Itô Shiori n’a cessé depuis de vouloir le traduire devant la justice nippone, l’accusant aussi d’avoir utilisé la « drogue du violeur » pour arriver à ses fins, car la jeune femme âgée de 25 ans environ à l’époque, avait expliqué n’avoir eu aucun souvenir des événements d’avant l’agression.

De son côté, l’homme accusé s’est toujours défendu en expliquant que la relation était totalement consentie.

En janvier dernier, la femme de 33 ans avait obtenu gain de cause : la Haute Cour de Tokyo avait réclamé à Yamaguchi une somme de 3,32 millions de yens (22 000 euros).

Cette affaire a été traitée par de nombreux médias internationaux, et Itô Shiori est depuis considérée comme l’un des symboles du mouvement #MeToo dans le monde.

Elle raconte son histoire dans un livre paru en français sous le titre La boîte noire (éditions Picquier).

(Voir la vidéo sur le lien ci-après. D’après la diffusion sur Prime Online du 20 octobre 2022)

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