Du vert en vue en Europe, la thèse de l'inflation passagère s'impose

Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse vendredi après le record de clôture inscrit la veille à Wall Street par le S&P-500, les investisseurs paraissant adhérer à la thèse selon laquelle la hausse de l
Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse vendredi après le record de clôture inscrit la veille à Wall Street par le S&P-500, les investisseurs paraissant adhérer à la thèse selon laquelle la hausse de l'inflation aux Etats-Unis est due à des facteurs temporaires et s'apaisera. /Photo d'archives/REUTERS/Christian Hartmann

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse vendredi après le record de clôture inscrit la veille à Wall Street par le S&P-500, les investisseurs paraissant adhérer à la thèse selon laquelle la hausse de l'inflation aux Etats-Unis est due à des facteurs temporaires et s'apaisera.

D'après les contrats à terme, le CAC 40 parisien pourrait prendre autour de 0,12% à l'ouverture. Le Dax à Francfort et le FTSE à Londres progresseraient tous les deux pour leur part de 0,16%.

L'indice des prix "core CPI" aux Etats-Unis, qui mesure l'évolution des prix hors alimentation et énergie, est ressorti jeudi au-dessus des attentes, en hausse de 0,7% le mois dernier par rapport à avril et de 3,8% sur un an.

Les investisseurs, qui ont appris parallèlement que les inscriptions au chômage aux Etats-Unis avaient touché la semaine dernière un creux de près de 15 mois (), ne s'affolent pas pour autant et pensent que la Fed, dont les annonces de politique monétaire tomberont mercredi prochain, maintiendra une posture accommodante.

La banque centrale américaine ne devrait pas baliser le retrait progressif ("tapering") de ses achats d'actifs avant août ou septembre, selon une enquête réalisée par Reuters auprès d'économistes.

Le "tapering" lui-même ne devrait pas débuter avant 2022, pense Valentin Bissat, économiste et stratégiste de Mirabaud, qui souligne que 40% de la hausse des prix aux Etats-Unis sur le mois de mai provient de nouveau des prix des véhicules d'occasion et des billets d'avion.

"On maintient notre scénario de hausse temporaire de l'inflation", dit-il à Reuters.

Du côté de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé jeudi ses prévisions de croissance et d'inflation tout en s'engageant à maintenir un soutien massif au crédit et à l'activité, dont la diminution risquerait de faire monter les coûts de financement et de compromettre la reprise.

"Il y a une désynchronisation des cycles économiques", souligne Valentin Bissat. "Le cycle américain est plus avancé que le cycle européen. A terme, on s'attend effectivement à ce que la Réserve fédérale resserre sa politique monétaire et réduise ses achats d'actifs en amont de la BCE."

A WALL STREET

La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi avec un record de clôture pour le S&P-500 dans un climat marqué par le recul de la peur d'un emballement des prix entraînant un resserrement monétaire prématuré.

L'indice Dow Jones a gagné 0,06%, ou 19,10 points, à 34.466,24 points et le S&P-500, plus large, a pris 19,63 points, soit 0,47%, à 4.239,18 points, au-dessus de son précécent pic de clôture qui datait du 7 mai.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 108,58 points (0,78%) à 14.020,33 points.

Les contrats à terme signalent pour l'instant une ouverture sans grand changement.

EN ASIE

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé quasiment inchangé (-0,03%) et l'indice SSE Composite de la Bourse de Shanghai perd 0,36% à l'approche de la clôture.

TAUX/CHANGES

L'apaisement des craintes entourant l'inflation se reflète dans le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans qui a perdu jusqu'à 2,6 points de base dans les échanges en Asie pour toucher un plus bas depuis début mars à 1,4335%.

Il a chuté de près de 13 points de base depuis le début de la semaine et s'oriente vers son repli hebdomadaire le plus marqué depuis un an.

Le rendement du Bund à 10 ans, taux de référence pour la zone euro, suit le mouvement dans les premiers échanges en Europe. Il recule de deux point de base à -0,27%.

Sur le marché des changes, le dollar accompagne les taux à la baisse avec un repli de 0,1% face à un panier de devises de référence qui permet à l'euro de remonter vers 1,22 dollar..

PÉTROLE

Les deux contrats de référence sur le brut reculent légèrement, à 72,38 dollars le baril pour le Brent et à 70,17 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI).

(Édité par Blandine Hénault)

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