Calme en vue en Europe, l'effet des annonces de la Fed s'estompe

Les contrats à terme sur indices suggèrent une quasi-stabilité pour le CAC 40 à Paris comme pour le Dax à Francfort, le FTSE 100 à Londres et l
Les contrats à terme sur indices suggèrent une quasi-stabilité pour le CAC 40 à Paris comme pour le Dax à Francfort, le FTSE 100 à Londres et l'EuroStoxx 50. /Photo prise le 17 mai 2021/REUTERS

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues proches de l'équilibre vendredi à l'ouverture, faute de catalyseur susceptible de dicter une nouvelle orientation aux marchés après la surprise du changement de ton de la Réserve fédérale.

Les contrats à terme sur indices suggèrent une quasi-stabilité pour le CAC 40 à Paris comme pour le Dax à Francfort, le FTSE 100 à Londres et l'EuroStoxx 50.

Le marché parisien s'achemine vers sa quatrième performance hebdomadaire positive d'affilée puisque le CAC 40 a gagné près de 1% sur les quatre dernières séances, contre +0,4% pour l'indice large européen Stoxx 600, en passe d'enchaîner une cinquième semaine de progression et qui reste très proche de son record de lundi.

Le discours et les nouvelles prévisions de la Fed suggérant que le resserrement de la politique américaine pourrait démarrer plus tôt qu'anticipé auparavant n'aura donc que modérément affecté le moral des investisseurs.

"La réalité reste que la Fed est encore loin de retirer ses soutiens, elle n'a fait que préparer le terrain à leur diminution, qui pourrait débuter en fin d'année si les données disponibles le justifient", résume Michael Hewson, analyste de CMC Markets UK.

Sur le front macroéconomique, la hausse des prix à la production en Allemagne a été plus forte qu'attendu en mai, à 1,5% sur un mois et 7,2% sur un an.

La séance à venir est aussi celle des "quatre sorcières", l'échéance simultanée d'options et de contrats à terme sur indices et sur actions.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé jeudi, le Nasdaq ayant été porté par les gains des grandes valeurs technologiques sur fond d'optimisme pour l'économie américaine alors que le repli des rendements obligataires pesait sur le S&P-500 en faisant baisser les bancaires.

Ce dernier a perdu 1,84 point, soit 0,04%, à 4.221,86 points, sa troisième clôture négative d'affilée contre quatre pour le Dow Jones, qui a abandonné 0,62%, ou 210,22 points, à 33.823,45 points.

Le Nasdaq Composite a avancé au contraire de 121,67 points (0,87%) à 14.161,35 points.

L'indice S&P des hautes technologies a gagné 1,17% tandis que celui de la finance perdait 2,94%.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée en repli de 0,19%, la tendance s'étant essoufflée au fil des heures après une ouverture en hausse dans le sillage du Nasdaq, dans un contexte de double incertitude, sur l'évolution des taux d'intérêt américains d'une part et sur le déroulement des Jeux olympiques d'autre part.

Les actions japonaises n'ont pratiquement pas réagi aux annonces de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ), qui a maintenu sa stratégie d'encadrement de la courbe des taux mais a annoncé le lancement d'un nouveau programme visant à inciter les banques à financer la lutte contre le dérèglement climatique.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai (+0,08%) et le CSI 300 (+0,17%) sont repassés dans le vert à l'approche de la clôture mais devraient enregistrer leur troisième repli hebdomadaire consécutif, conséquence des doutes sur les valorisations et des inquiétudes suscitées par les multiples foyers de tension avec les Etats-Unis et l'Europe.

TAUX/CHANGES

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, à 1,5158%, est proche de son niveau de clôture de jeudi après avoir effacé la quasi-totalité de la hausse enregistrée en réaction aux annonces de la Fed.

Une partie des investisseurs semble avoir reconsidéré les déclarations de la banque centrale américaine et de son président, Jerome Powell, pour conclure que la baisse des achats de la Réserve fédérale est encore loin d'être enclenchée.

Le rendement du Bund à dix ans est pratiquement inchangé dans les premiers échanges à -0,195%.

Côté devises, la hausse du dollar face aux autres grandes devises ralentit (+0,10%) après un bond de 1,5% sur les deux séances précédentes qui l'a porté à son plus haut niveau depuis deux mois.

L'euro se traite à 1,1907 dollar; il est brièvement passé jeudi sous 1,19 pour la première fois depuis le 13 avril.

PÉTROLE

Le marché pétrolier recule pour la deuxième séance consécutive, toujours pénalisé par l'appréciation du dollar, mais il se dirige vers une performance hebdomadaire proche de l'équilibre au terme d'une semaine marquée par des plus hauts de plus de deux ans.

Le repli est aussi alimenté par les déclarations jeudi d'un diplomate iranien selon lequel les discussions avec les Etats-Unis sur le nucléaire sont plus proches que jamais d'aboutir.

Le Brent cède 0,53% à 72,69 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,45% à 70,72 dollars.

(édité par Blandine Hénault)

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