Inquiétudes au Japon sur le redémarrage d’une ancienne centrale nucléaire

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Le redémarrage mercredi au Japon d
Le redémarrage mercredi au Japon d’un réacteur d’une centrale nucléaire vieille de 44 ans inquiète Tatsujiro Suzuki, directeur d’une commission d’enquête sur la catastrophe de Fukushima. /Photo d’archives/REUTERS/Thomas White

TOKYO (Reuters) - Le redémarrage mercredi au Japon d’un réacteur d’une centrale nucléaire vieille de 44 ans inquiète Tatsujiro Suzuki, directeur d’une commission d’enquête sur la catastrophe de Fukushima, qui estime que le secteur et les autorités n’ont pas suffisamment tiré les leçons du passé.

Le réacteur numéro 3 de la centrale de Mihama, dans l’ouest du Japon, exploité par l’opérateur Kansai Electric Power, doit reprendre du service mercredi et desservir Osaka et ses environs.

Ce réacteur, le plus ancien à être remis en service depuis la catastrophe de 2011 qui avait mis en lumière des défaillances en matière de réglementation et de surveillance, nécessite une autorisation spéciale pour que sa durée de vie soit prolongée au-delà de la limite habituelle de 40 ans.

Pour Tatsujiro Suzuki, également ancien conseiller du gouvernement, des doutes subsistent sur la manière dont la centrale a obtenu sa dérogation en vue d’un redémarrage.

Il relève notamment un manque de transparence dans le processus d’approbation et le versement de subventions aux communautés locales pour obtenir le feu vert au redémarrage du réacteur.

“Il semble que le secteur et le gouvernement n’aient pas tiré les leçons de Fukushima”, a-t-il déclaré à Reuters.

Tatsujiro Suzuki fait partie du conseil consultatif d’un commission parlementaire sur la sûreté nucléaire.

En 2019, les dirigeants de Kansai Electric ont admis avoir reçu de l’argent et des cadeaux d’une valeur de 360 millions de yens (2,73 millions d’euros) d’un responsable d’une ville abritant l’une de ses autres centrales nucléaires.

“Ils n’ont pas changé, c’est mon impression, malgré le scandale des pots-de-vin”, a déclaré Tatsujiro Suzuki.

Kansai Electric a pleinement mis en oeuvre un plan d’amélioration de ses opérations depuis le scandale, a déclaré à Reuters un porte-parole du groupe, refusant de commenter le feu vert donné par les autorités locales au redémarrage de la centrale Mihama.

(Reportage Aaron Sheldrick, avec la contribution de Yuka Obayashi; version française Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)

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