Sous pression, Toshiba prévoit de se scinder en trois entreprises

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Le conglomérat japonais Toshiba a annoncé vendredi sa scission en trois sociétés indépendantes, répondant ainsi aux critiques des actionnaires activistes qui réclament depuis plusieurs mois une refonte radicale du groupe après des années de scandales. /Photo d
(Photo d’archives/REUTERS/Toru Hanai)

par Makiko Yamazaki

TOKYO (Reuters) - Le conglomérat japonais Toshiba a annoncé vendredi sa scission en trois sociétés indépendantes, répondant ainsi aux critiques des actionnaires activistes qui réclament depuis plusieurs mois une refonte radicale du groupe après des années de scandales.

Cette scission, qui devrait être achevée d’ici deux ans, permettra à Toshiba de regrouper ses activités principales d’énergie et d’infrastructures dans une seule entité tandis que les activités liées aux appareils électroniques et au stockage de données seront réunies dans une autre.

Une troisième entreprise gérera la participation de Toshiba dans la société de puces-mémoires flash Kioxia Holdings, ainsi que d’autres actifs.

Ce plan, résultat d’un examen stratégique de cinq mois entrepris après un scandale lié à la gouvernance de l’entreprise, vise en partie à encourager les actionnaires activistes - parmi lesquels Elliott Management, Third Point et Farallon - à se retirer, ont déclaré des sources ayant connaissance du dossier.

Il fait écho au projet dévoilé en début de semaine par le conglomérat américain General Electric d’une scission en trois entités cotées. Vendredi, Johnson & Johnson (J&J) a également annoncé son intention de se scinder en deux sociétés indépendantes.

“Après de longues discussions, nous sommes arrivés à la conclusion que cette réorganisation stratégique était la meilleure option”, a déclaré le directeur général de Toshiba, Satoshi Tsunakawa, lors d’une conférence de presse.

Le conglomérat, vieux de 146 ans et stratégique pour l’Etat japonais, a connu plusieurs crises ces dernières années depuis un vaste scandale comptable en 2015.

Une enquête indépendante a révélé en juin dernier que la direction de Toshiba avait oeuvré en accord avec le ministère japonais du Commerce afin d’empêcher des investisseurs étrangers d’exercer une influence au sein du conseil d’administration, ce qui a conduit à l’éviction du président Osamu Nagayama le même mois.

Toshiba a par ailleurs annoncé vendredi que son bénéfice d’exploitation avait presque doublé pour atteindre 30,4 milliards de yens au deuxième trimestre, confirmant ainsi son redressement après la crise liée au COVID-19.

(Reportage Makiko Yamazaki, avec la contribution de ScottMurdoch à Hong Kong; version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)

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