Le G7 veut montrer un front uni face à la Russie sur l'Ukraine

International

par William James et Alexander Ratz

LIVERPOOL, Angleterre (Reuters) - Les membres du G7 se sont efforcés samedi de présenter un front uni face à la Russie au sujet de l'Ukraine, en mettant en garde Moscou contre les conséquences désastreuses de toute incursion sur le territoire ukrainien et en l'exhortant à revenir à la table des négociations.

La réunion du G7 a rassemblé à Liverpool, dans le nord de l'Angleterre, le secrétaire d'État américain Antony Blinken et ses homologues de la France, de l'Italie, de l'Allemagne, du Royaume-Uni, du Japon et du Canada.

Elle intervient alors que la communauté internationale s'inquiète des ambitions militaires et économiques de la Chine, de la possibilité d'un échec des négociations sur le nucléaire iranien et de la présence massive de troupes russes à la frontière ukrainienne.

Un haut responsable du département d'Etat américain a qualifié d'"intenses" les discussions de la journée et a déclaré qu'il existait encore une voie diplomatique pour désamorcer les tensions avec la Russie.

"S'ils [les Russes] choisissent de ne pas suivre cette voie, il y aura des conséquences massives et des coûts importants en réponse, et le G7 est absolument uni sur ce point", a déclaré cette responsable. "Les types de coûts dont nous parlons sont conçus pour être mis en œuvre très très rapidement."

A l'ouverture des discussions, la secrétaire britannique au Foreign Office, Liz Truss, avait appelé les membres du G7 à "s'exprimer d'une voie unie plus forte".

"Nous devons nous défendre face aux menaces croissantes d'acteurs hostiles et nous devons être puissamment unis pour nous élever face aux agresseurs qui cherchent à rétrécir la liberté et la démocratie", a-t-elle déclaré à ses homologues du G7, parmi lesquels le Français Jean-Yves Le Drian.

L'Ukraine accuse la Russie de masser des dizaines de milliers de soldats à sa frontière orientale en vue d'une éventuelle offensive militaire de grande envergure. Moscou dément préparer la moindre invasion de l'Ukraine et réclame pour sa part des gages en matière de sécurité de la part des Etats-Unis et de l'Otan, dont elle refuse toute implantation militaire sur le territoire ukrainien.

"Nous devons prendre toutes les mesures pour revenir au dialogue", a déclaré aux journalistes la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. L'Allemagne succédera au Royaume-Uni à la tête du G7 l'année prochaine.

La secrétaire d'Etat américaine adjointe aux Affaires européennes et eurasiennes Karen Donfried doit se rendre en Ukraine et en Russie du 13 au 15 décembre pour rencontrer de hauts responsables gouvernementaux.

"La secrétaire adjointe Donfried insistera sur le fait que nous pouvons faire des progrès diplomatiques pour mettre fin au conflit dans le Donbass en mettant en œuvre les accords de Minsk à l'appui du 'format Normandie'", a déclaré le département d'État américain dans un communiqué, faisant référence aux négociations réunissant l’Ukraine, la Russie, la France et l’Allemagne.

APPEL COMMUN SUR L'IRAN

Les ministres du G7, réunis au Museum of Liverpool, ont tenu plusieurs réunions à huis clos portant sur le financement du développement, la géopolitique et la sécurité. Ils ont ensuite visité la ville et dîner dans une exposition relatant l'histoire des Beatles.

Tout au long de la journée, les discussions ont porté sur la Russie, la Chine et l'Iran et une déclaration à l'issue de ces pourparlers est attendue dimanche.

Tard vendredi soir, les représentants des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne s'étaient réunis pour discuter de la marche à suivre concernant l'Iran après la reprise des négociations à Vienne concernant la relance de l'accord multilatéral sur le développement nucléaire de Téhéran.

La déclaration de dimanche devrait inclure un appel commun à l'Iran pour qu'il modère son programme nucléaire et saisisse l'occasion des pourparlers en cours dans la capitale autrichienne pour relancer l'accord sur le nucléaire.

"Le temps presse", a déclaré samedi la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock à des journalistes à Liverpool, en marge de la réunion du G7.

"Ces derniers jours ont montré que nous n'avions pas progressé" dans les discussions entre l'Iran et les puissances occidentales, a-t-elle ajouté.

Le président iranien, l'ultraconservateur Ebrahim Raisi, a assuré samedi que l'Iran était sérieux dans ses négociations.

(Reportage William James, Humeyra Pamuk et Alexander Ratz, version française Bertrand Boucey et Blandine Hénault)

La réunion du G7 a rassemblé à Liverpool, dans le nord de l
La réunion du G7 a rassemblé à Liverpool, dans le nord de l'Angleterre, le secrétaire d'État américain Antony Blinken (photo) et ses homologues de la France, de l'Italie, de l'Allemagne, du Royaume-Uni, du Japon et du Canada. /Photo prise le 12 décembre 2021/REUTERS/Phil Noble/Pool

Les membres du G7 se sont efforcés samedi de présenter un front uni face à la Russie au sujet de l
Les membres du G7 se sont efforcés samedi de présenter un front uni face à la Russie au sujet de l'Ukraine, en mettant en garde Moscou contre les conséquences désastreuses de toute incursion sur le territoire ukrainien et en l'exhortant à revenir à la table des négociations. /Photo prise le 11 décembre 2021/REUTERS/Phil Noble

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