Après quatre jours d’offensive en Ukraine, Poutine met en alerte la force de dissuasion russe

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Vladimir Poutine a ordonné dimanche la mise en alerte des forces de dissuasion russes, qui comportent un volet nucléaire, au quatrième jour de l
(Image diffusée le 27 février 2022/REUTERS/Russian Pool)

par Maria Tsvetkova et Aleksandar Vasovic

KIEV (Reuters) - Vladimir Poutine a ordonné dimanche la mise en alerte des forces de dissuasion russes, qui comportent un volet nucléaire, au quatrième jour de l’offensive militaire massive lancée par Moscou contre l’Ukraine, dont les forces continuent de résister.

Le président russe a justifié sa décision par des déclarations selon lui agressives de grands pays membres de l’Otan et par les sanctions financières sévères que les Occidentaux ont décidé d’imposer à la Russie.

Parallèlement, la présidence ukrainienne a annoncé la tenue, sans conditions préalables, de pourparlers russo-ukrainiens à la frontière entre Ukraine et Biélorussie, après avoir refusé en début de journée des négociations sur le territoire de la Biélorussie, alliée de Moscou. Israël a également proposé sa médiation pour tenter d’obtenir un arrêt des hostilités.

A Bruxelles, les ministres européens de l’Intérieur et de la Justice se sont réunis pour organiser et coordonner l’accueil des réfugiés, qui sont déjà près de 370.000 selon le HCR (Agence des Nations pour les réfugiés). Les chefs de la diplomatie de l’UE se retrouveront quant à eux à 18h00 (17h00 GMT) pour arrêter de nouvelles sanctions contre Moscou.

Parmi les mesures envisagées figure la fermeture de l’espace aérien de l’Union européenne aux avions et compagnies aériennes russes, que de nombreux pays européens, dont l’Allemagne, la France et l’Italie, ont déjà anticipée.

Les Etats-Unis, la Commission européenne, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et le Canada ont annoncé samedi soir dans un communiqué commun de nouvelles sanctions financières potentiellement très handicapantes pour l’économie russe, visant à exclure plusieurs banques russes du réseau international de paiement SWIFT et à priver la banque centrale russe d’une partie de ses importantes réserves internationales de devises. Le Japon a dit s’associer à ces mesures.

S’exprimant à la télévision russe, Vladimir Poutine a déclaré que la sévérité de ces sanctions et les déclarations agressives de “grands pays membres de l’Otan” justifiaient sa décision de placer en alerte les forces de dissuasion russes, qui comprennent l’arsenal nucléaire.

“Comme vous pouvez le voir, non seulement les pays occidentaux prennent des mesures inamicales contre notre pays dans le domaine économique - je veux parler des sanctions illégales que tout le monde connaît très bien -, mais de hauts responsables de grands pays de l’Otan se permettent de formuler des déclarations agressives concernant notre pays”, a déclaré le chef du Kremlin.

La Maison blanche a accusé le président russe de fabriquer des menaces et le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a dénoncé un comportement dangereux et irresponsable.

Sur le terrain, l’armée russe a effectué dimanche matin une percée à Kharkiv, dans le nord-est du pays, mais le gouverneur régional a assuré que les forces ukrainiennes avaient totalement repris le contrôle de la deuxième ville d’Ukraine.

A Kiev, toujours aux mains du gouvernement ukrainien, un couvre-feu était en vigueur jusqu’à lundi matin. Les forces ukrainiennes y ont repoussé des attaques russes après une “nuit dure”, selon le président Zelenski.

(Rédactions de Reuters; rédigé par Jean-Stéphane Brosse)

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