Des enfants d’adeptes de la secte Moon demandent officiellement sa dissolution

Politique Société

Des enfants d’adeptes de la secte Moon, aussi appelée « Église de l’Unification », ont remis à la ministre de la Culture Nagaoka Keiko une demande écrite la sollicitant d’agir au plus vite auprès de la justice pour dissoudre ce culte religieux.

Ils ont également transmis une liste d’environ 200 000 signatures exigeant sa dissolution. La collecte avait été menée en ligne depuis la mi-octobre par des enfants de membres de la secte, des proches des victimes ainsi que des journalistes.

Ogawa Sayuri (pseudonyme, troisième en partant de la droite), l'une des représentantes des enfants des adeptes de la secte Moon, s'est rendue au ministère de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie (MEXT).
Ogawa Sayuri (pseudonyme, troisième en partant de la droite), l’une des représentantes des enfants des adeptes de la secte Moon, s’est rendue au ministère de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie (MEXT).

« Je ne veux pas voir d’autres personnes souffrir comme moi », s’est exprimée Ida Shizuku (pseudonyme), l’une des représentantes des enfants d’adeptes. « Je suis persuadée que le gouvernement sera capable de trouver la solution pour qu’il n’y ait plus jamais de victimes de ce groupe. »

« La dissolution de ce groupe est une première étape », a dit le vice-président de l’Association des victimes de l’Église de l’Unification. « Nous espérons que le gouvernement mettra en place les mesures nécessaires et le cadre adéquat pour résoudre ce problème. »

Ishihara Masashi (gauche), le vice-président de l’Association des victimes de l’Église de l’Unification, en conférence de presse le 9 décembre.
Ishihara Masashi (gauche), le vice-président de l’Association des victimes de l’Église de l’Unification, en conférence de presse le 9 décembre.

La secte Moon est fortement soupçonnée de manipuler ses adeptes et leur soutirer des sommes importantes à travers la vente d’ « objets spirituels », en jouant sur leurs faiblesses et leurs peurs, ce qui altère leur jugement.

Cette organisation est sous le feu des projecteurs depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre Abe Shinzô en juillet dernier, où l’homme qui l’a abattu avait expliqué son acte par du ressentiment envers la secte Moon qui avait ruiné sa famille, et à laquelle il pensait Abe Shinzô lié.

Le 17 octobre, le Premier ministre Kishida Fumio avait demandé à la ministre de la Culture de débuter les procédures qui permettront à terme d’engager des investigations. S’il s’avère que la secte Moon a violé la loi, un tribunal pourrait ordonner sa dissolution.

(Voir également notre article : La secte Moon et ses victimes japonaises : la nécessité d’une éducation religieuse)

[Copyright The Jiji Press, Ltd.]

politique société justice enfant religion Actu secte