La Corée du Sud condamne le Japon à verser des dommages aux anciennes femmes de réconfort

Politique International

La Haute cour de Séoul a ordonné au gouvernement japonais de payer 200 millions de wons (environ 140 000 euros) à 16 « femmes de réconfort » de l’armée nippone, annulant ainsi le jugement d’un tribunal inférieur qui avait rejeté la demande des plaignantes deux ans plus tôt.

Cette décision risque de raviver le sentiment anti-japonais en Corée du Sud, à l’heure où l’administration du président Yoon Suk-yeol travaille à améliorer les relations entre les deux pays.

Le lourd contentieux des « femmes de réconfort », jeunes filles utilisées comme esclaves sexuelles pendant l’occupation nippone de la péninsule coréenne, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale, n’est toujours pas réglé depuis des décennies.

Tokyo avait clamé que ces attaques en justice devaient être rejetées sous le principe de l’immunité souveraine, qui signifie que les nations souveraines ne sont pas concernées par les juridictions d’autres pays. Mais la Haute cour de Séoul, notant que les victimes étaient des citoyennes japonaises à l’époque, a déclaré que l’immunité souveraine ne s’applique pas lorsqu’un pays a commis des actes illégaux contre ses citoyens sur son sol (en l’occurence le territoire coréen annexé).

La question des exigences coréennes a fait l’objet d’un traité bilatéral en 1965, qui incluait le versement de réparations. Depuis lors, le Japon soutient que cet accord met un terme à tous les problèmes antérieurs, alors que le gouvernement coréen persiste à dire que des problèmes comme ceux des « femmes de réconfort » survivantes ne sont pas couverts par le traité.

Lee Yong-soo, l'un des dernières survivantes des « femmes de réconfort », a 95 ans.
Lee Yong-soo, l’un des dernières survivantes des « femmes de réconfort », a 95 ans.

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