Le ministre de l’Éducation a « peut-être signé » un accord politique avec la secte Moon

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Moriyama Masahito s'exprimant sur sa signature
Moriyama Masahito s’exprimant sur sa signature

Le ministre de l’Éducation Moriyama Masahito a dit qu’il avait « peut-être signé » un accord politique il y a trois ans avec une organisation liée à la secte Moon, une institution religieuse très controversée au Japon. 

« Si je l’ai fait, je ne m’en souviens plus vraiment », a-t-il dit lors d’une réunion de la commission budgétaire de la Chambre basse, tenue le 7 février.

Ses propos sont une réponse au journal Asahi, qui avait rapporté que le ministre avait signé un document qui confirmait son accord pour recevoir une lettre de recommandation d’un groupe affilié à la secte Moon. Cette lettre demandait un soutien de la part des partis politiques aux questions soulevées par le groupe religieux, en amont des élections à la Chambre basse de 2021.

Selon le quotidien japonais, Moriyama aurait signé ce document durant un rassemblement électoral où il avait été convié dans sa circonscriptionde de Kobe. Le ministre a dit se rappeller vaguement qu’on lui avait « soumis le papier de manière inattendue », et qu’il l’avait signé « sans le regarder attentivement ».

Des politologues ont expliqué que cette histoire pourrait représenter un sérieux conflit d’intérêt, car Moriyama est également affecté à la surveillance de la secte Moon en tant que ministre de l’Éducation.

Le Premier ministre Kishida Fumio a par ailleurs rejeté la demande de l’opposition, qui réclamait la démission de Moriyama.

La secte Moon, aussi appelée « Église de l’Unification », est sous le feu des projecteurs depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre Abe Shinzô en juillet 2022, où l’homme qui l’a abattu avait expliqué son acte par du ressentiment envers le groupe religieux qui avait ruiné sa famille, et à laquelle il pensait Abe Shinzô lié. La secte est fortement soupçonnée de manipuler ses adeptes et leur soutirer des sommes importantes à travers la vente d’ « objets spirituels », en jouant sur leurs faiblesses et leurs peurs. En octobre dernier, le gouvernement avait annoncé officiellement demander à la justice de la dissoudre.

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