Faux aveux, emprisonnement puis acquittement : une ancienne aide-soignante japonaise est dédommagée

Société

Un tribunal a ordonné jeudi au gouvernement préfectoral de Shiga, à l’est d’Osaka, de dédommager à hauteur de 31 millions de yens (180 000 euros) une ancienne aide-soignante acquittée d’un meurtre.

Le juge principal du tribunal du district d’Ôtsu, Ikeda Sôsuke, a dit que l’enquête effectuée par le département de police « avait dépassé les limites de ce qui était socialement acceptable ».

Nishiyama Mika, âgée de 45 ans, avait été arrêtée en 2004, suspectée d’avoir tué un patient à l’hôpital mémorial de Kotô, à Higashi-Ômi, en lui ayant enlevé son appareil respiratoire. Les autorités s’étaient basées sur ses propres confessions durant les interrogatoires. Mais si elle s’était retractée et avait plaidé non coupable lors de son procès, la Cour suprême l’avait condamnée à douze ans de prison en 2007. Libérée en 2017, elle avait continué de se déclarer innocente, et le nouveau procès tenu trois ans plus tard s’était finalement conclu par un acquittement.

Le 17 juillet, le juge Ikeda a souligné que malgré le fait que l’accusée avait nié le meurtre, les policiers n’avaient pas rédigé de déclaration de dénégation, et qu’ils l’avaient ainsi « influencé de manière abusive à maintenir de faux aveux ». Il a également fait remarquer qu’aucun rapport suggérant la possibilité que le patient se soit étouffée avec sa propre langue n’avait été envoyé aux procureurs, qualifiant cela comme « un manquement qui enfreint le devoir légal ».

La cour a cependant rejeté la demande des avocats de Nishiyama, qui réclamaient également des dédommagements de l’État japonais. Ils comptent faire appel de cette décision.

Les avocats de la défense, le 17 juillet devant le tribunal du district d'Ôtsu.
Les avocats de la défense, le 17 juillet devant le tribunal du district d’Ôtsu.

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