Acquittée après des années en prison : la police japonaise s’excuse auprès d’une ancienne aide-soignante

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Le chef du département de la police préfectorale de Shiga, à l’est d’Osaka, a présenté directement ses excuses jeudi auprès d’une ancienne aide-soignante qui avait été acquitée du meurtre d’un patient après avoir purgé une longue peine de prison.

« Nous nous excusons sincèrement pour le fardeau physique et psychologique indescriptibles que nous vous avons causé pendant plus de 21 ans, depuis l’arrestation jusqu’à aujourd’hui », a dit Ikeuchi Hisaaki, en s’inclinant devant elle et ses parents dans un bureau gouvernemental de la ville de Hikone (photo ci-dessus).

Nishiyama Mika, âgée de 45 ans, avait été arrêtée en 2004, suspectée d’avoir tué un patient à l’hôpital mémorial de Kotô, à Higashi-Ômi, en lui ayant enlevé son appareil respiratoire. Les autorités s’étaient basées sur ses propres confessions durant les interrogatoires. Mais si elle s’était retractée et avait plaidé non coupable lors de son procès, la Cour suprême l’avait condamnée à douze ans de prison en 2007. Libérée en 2017, elle avait continué de se déclarer innocente, et le nouveau procès tenu trois ans plus tard s’était finalement conclu par un acquittement.

Le 17 juillet dernier, lors d’un autre procès où le tribunal a finalement ordonné au gouvernement préfectoral de Shiga de la dédommager à hauteur de 31 millions de yens (180 000 euros), le juge avait souligné que malgré le fait que l’accusée avait nié le meurtre, les policiers n’avaient pas rédigé de déclaration de dénégation, et qu’ils l’avaient ainsi « influencé de manière abusive à maintenir de faux aveux ». Il a également fait remarquer qu’aucun rapport suggérant la possibilité que le patient se soit étouffée avec sa propre langue n’avait été envoyé aux procureurs, qualifiant cela comme « un manquement qui enfreint le devoir légal ».

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