Alex Kerr : à la recherche d’un Japon perdu

Culture

Depuis plus de dix ans, Alex Kerr restaure des maisons traditionnelles dans des régions reculées du Japon tout en ravivant l'économie au niveau local. Spécialiste des arts et de la culture de l'Asie de l'Est, il porte un avis critique sur la destruction du paysage japonais. Alex Kerr œuvre pour développer une nouvelle approche du tourisme au Japon, qui met en avant les riches traditions du pays et contribue à les perpétuer pour les générations futures.

Alex Kerr Alex KERR

Né dans l'État du Maryland aux États-Unis en 1952. Se rend pour la première fois au Japon à l'âge de 12 ans. Après des études à Yale et Oxford, il retourne au Japon en 1978 et travaille pour la Fondation Oomoto, une association shintô consacrée à l'enseignement des arts traditionnels japonais. Depuis 2005, il séjourne six mois par an en Thaïlande. Parmi ces publications : Lost Japan (version japonaise parue en 1993, version anglaise en 1996) et Dogs and Demons (2001). Il écrit et donne des conférences en anglais et en japonais sur les arts de l'Asie de l'Est, et sur la nécessité de préserver la beauté et les paysages traditionnels du Japon.

En 1973, Alex Kerr a acheté une maison traditionnelle avec un toit de chaume abandonnée dans la vallée d'Iya, une région isolée et peu peuplée de la préfecture de Tokushima. Il l'a convertie en une résidence unique en son genre, qui offre aux visiteurs aussi bien japonais qu'étrangers la possibilité de goûter pendant quelque temps à la vie traditionnelle japonaise. Il a participé à d’autres projets de restauration similaires à Ojika, une île de l'archipel Gotô de la préfecture de Nagasaki, à Utazu, ville de la préfecture de Kagawa donnant sur la mer intérieure de Seto où subsiste encore une rue commerçante traditionnelle, et à Totsukawa, village riche en nature dans la préfecture de Nara. Ses projets ont pour objectif de conserver la culture et l'architecture locales et de relancer l’économie de ces régions reculées grâce au tourisme. Il est actuellement engagé dans de multiples projets dans les préfectures d'Okayama et de Shizuoka, ainsi qu'à Kameoka, sa ville d'adoption japonaise située près de Kyoto.

ALEX KERR Tous les projets que nous menons sont situés dans des régions qui ont été délaissées pendant la période de haute croissance qu’a connu le Japon d’après-guerre. Pour la plupart des gens, ces endroits sont tombés en désuétude, ils datent d'une autre époque. Ces lieux ont souffert des problèmes, comme le dépeuplement, qui touchent aujourd'hui toutes les zones rurales du Japon. On s'étonne souvent que je parvienne à trouver ces villages perdus au milieu de nulle part. Mais dans le Japon moderne où confort et efficacité prévalent, les rues commerçantes et les quartiers de gare sont partout les mêmes, tout est uniformisé. L’« inconfort » qui existe dans ces villages éloignés prend alors une valeur particulière. Préservés du développement moderne, ces régions ont pu conserver intacts leurs paysage et architecture uniques.

Mais mon travail ne se limite pas à la préservation de patrimoine culturel. Ces anciennes maisons recèlent en elles une certaine manière de vivre ; nous voulons donner un souffle nouveau à ces traditions et leur permettre de se poursuivre dans le monde actuel. Pour cela, il faut créer des emplois dans les communautés, générer des revenus grâce au tourisme et aider l'économie locale à se dynamiser. Nous sommes intéressés par la qualité de ces lieux, mais il est important de prêter attention aussi bien sur leurs aspects culturels qu'économiques.

Vues extérieures et intérieures de la maison Chi-iori à Iya. La pièce principale avec son plancher en bois et son irori (foyer traditionnel). La maison est populaire auprès de familles, qui la louent entièrement pendant quelques jours. (© Alex Kerr)

À Iya, nous avons converti huit anciennes maisons traditionnelles situées dans un hameau au cœur des montagnes. Les autorités locales s'occupent de leur gestion ; les travaux de restauration étant généralement financés par des subventions gouvernementales. En ce sens, ce projet est en quelque sorte une dépense publique, mais il est complètement différent des projets de construction de bâtiments publics comme musées ou centres culturels municipaux dans lesquels l'État japonais a investi d'énormes sommes par le passé, mais qui sont au final peu utilisés.

Dans les anciennes habitations d'Iya, le plancher en bois, qui n'a jamais été recouvert, a été poli par le temps et brille aujourd'hui d'un éclat sombre. C'est un style qui était commun avant que les tatamis soient utilisés au Japon. Toutes les poutres et les piliers sont également d'origine. Mais nous avons ajouté des installations modernes : plomberie, chauffage et isolation. En préservant l'architecture traditionnelle et en la combinant au confort moderne, on peut transmettre ces paysages typiquement japonais à la génération suivante.

Premier contact avec la vallée d'Iya

Alex Kerr a fondé la société Chi-iori pour élaborer le cadre général du projet de restauration et de financement. Après la fin des travaux de rénovation, Chi-iori Trust, un organisme à but non lucratif qu'il préside, a été créé avec pour mission de gérer la maison. Mais il aura fallu près de 50 ans à Alex Kerr pour concrétiser son idée. En effet, le projet tel qu'il existe aujourd'hui se repose sur des dizaines d’années de travail et d'expérience qu’il a accumulées au Japon.

A.K. Je suis allé au Japon pour la première fois en 1964, quand j'avais 12 ans. Mon père était avocat au sein de l'US Navy. Il a été muté à Yokohama et notre famille l’a suivi. C’est ainsi que j’ai vécu deux ans au Japon. J’ai fait, au cours de cette période, une expérience que je n'oublierai jamais. Ma mère m'a emmené un jour dans une boutique d'antiquités dans le quartier de Motomachi. J'observais avec émerveillement de vieux objets en porcelaine d'Imari, que l'on sortait avec grande précaution de leur emballage de paille. À cette vue, j'ai ressenti une fascination indescriptible.

C’est à ce moment-là que je suis tombé amoureux du Japon. De retour aux États-Unis, je mangeais des nouilles instantanées et toute autre nourriture japonaise que je pouvais trouver. Il fallait que je reste en contact, que je ressente le Japon autant que possible.

À cette époque, la seule université proposant des études japonaises était Yale. Je me suis donc résolu à y aller, et j'ai dû travailler dur pour être reçu. J'étais prêt à tout pour acquérir plus de connaissances sur le Japon. J'ai passé une année à l'Université Keiô à Tokyo, dans le cadre d'un programme d'apprentissage du japonais. Mais je n'assistais guère aux classes : j'étais trop occupé à faire de l'auto-stop pour me rendre dans les endroits les plus reculés du pays !

C'est au cours de ces pérégrinations que je suis allé à Iya pour la première fois. L'économie nationale avait explosé et les habitants quittaient en masse ces villages reculés. Il y avait beaucoup de maisons abandonnées. En entrant dans ces habitations vides, j'ai été frappé par leur obscurité, la paix qui y régnait. Je me souviens encore parfaitement qu’en ressortant des maisons, j’étais ébloui par la lumière du soleil qui contrastait avec la pénombre intérieure. Les montagnes de l'autre côté de la vallée étaient couvertes de brume. « C’est l'endroit idéal pour vivre en ermite », m’étais-je dit, touché au plus profond de moi.

Un des célèbres ponts en vigne de la vallée d'Iya. Il n'en reste aujourd'hui plus que dans les régions reculées du Japon.

Je suis retourné à Iya à maintes reprises et j'ai exploré plus d'une centaine de maisons traditionnelles. Puis, un jour, je suis tombé sur celle qui me paraissait idéale. Je l'ai achetée seulement pour 380 000 yens, somme que j'ai empruntée à un ami de mon père. Au cours des années suivantes, la bulle immobilière japonaise se formait : le prix de l'immobilier grimpait de façon vertigineuse dans tout le pays. Mais ce n’était pas le cas à Iya. Au contraire, c'était l'une des rares régions dans tout le Japon où la tendance était à la baisse !

La maison à Iya était encrassée de suie et j'ai décidé de refaire entièrement le toit de chaume. Même si j’avais décidé moi-même de m’atteler à cette tâche, c’était un travail de grande envergure, très éprouvant. Je me demandais parfois dans quelle situation je m'étais mis, mais j'étais tombé amoureux de la maison et cela m'a motivé à aller jusqu’au bout.

Cette maison est celle que nous avons convertie et nommée Chi-iori ; aujourd'hui encore elle reste mon point d’attache à Iya. Le kanji « chi » (篪) signifie flûte de bambou. C'est un instrument ancien proche de la flûte jouée dans le théâtre . Mais ce kanji est très peu utilisé, la plupart des Japonais ne savent pas le lire malheureusement...

Un deuxième amour pour une maison de Kyoto

Après avoir été diplômé de Yale, Alex Kerr est allé en Angleterre pour faire des études chinoises à Oxford, grâce à une bourse Rhodes. Son deuxième diplôme en poche, il est parti en 1978 au Japon pour rejoindre l'équipe culturelle du département international de la Fondation Oomoto, une organisation shintô basée à Kameoka, juste à l'extérieur de Kyoto. C'était le début de sa carrière professionnelle au Japon. Il a trouvé à Kameoka, dans l'enceinte du sanctuaire shintô Tenman-gû, une maison de gardien en bois vieille de 400 ans. Aujourd'hui encore, c'est là qu'il séjourne quand il se rend à Kyoto.

Collectionneur d'art passionné, Alex Kerr visite fréquemment les magasins d'antiquités de Kyoto spécialisés dans les manuscrits datant de l'époque d'Edo et les arts traditionnels japonais.

A.K. La première fois que j'ai vu cette maison, elle était complètement délabrée ; on aurait dit une maison hantée. Lorsque le propriétaire me l'a fait visiter, il y avait des toiles d'araignées partout et les lattes du plancher étaient très usées. J'ai essayé d'ouvrir les volets donnant sur l'engawa (véranda), mais ils étaient en si mauvais état qu'ils se sont effondrés, recouvrant le sol de bois pourri.

Mais c’est précisément à ce moment-là que j'ai décidé de louer cette maison : je découvrais à l’extérieur un jardin recouvert de mousse, puis au-delà, un paysage boisé traversé par un ruisseau gargouillant. À cette vue, je me suis dit que vivre dans cette maison devait être merveilleux. J'en suis instantanément tombé amoureux.

En plus de mon travail à la fondation Oomoto, je me suis plongé dans la culture traditionnelle japonaise, des danses du théâtre nô à la calligraphie, en passant par la cérémonie du thé. J'ai également développé une fascination pour le travail de l'acteur kabuki Bandô Tamasaburô. Je lui rendais visite dans sa loge au théâtre Minamiza et c’est comme ça que nous sommes devenus bons amis.

Travaux publics et destruction du paysage japonais

C'est à peu près à cette époque qu'Alex Kerr a commencé à travailler en tant que représentant au Japon du promoteur immobilier américain Trammel Crow : c'était son premier emploi dans une grande entreprise. Mais au début des années 1990, vers la fin de la bulle spéculative japonaise, il s'est rendu compte que le paysage japonais qu'il aimait tant avait subi un changement soudain et dramatique.

Alex Kerr pendant la restauration d'une maison traditionnelle à Iya. Il se rend régulièrement sur place pour superviser les travaux.

A.K. C’est au cours des années 1970 que je me suis installé au Japon et que je me suis intéressé à la culture japonaise. Cette décennie représente un tournant important pour le pays. En effet, l'économie japonaise de cette époque dépendait grandement de projets de génie civil. Tout l'Archipel était en reconstruction.

Au nom du développement régional et de la création d'emplois, on construisait de grandes routes dans des zones reculées qui ne menaient nulle part, de gigantesques parkings naissaient à droite et à gauche et des tonnes de béton étaient déversées dans les montagnes et les rivières du pays. On ne retrouvait dans aucun de ces projets le sens esthétique et subtil de l'art japonais. Même dans les vieux quartiers de Kyoto, où il existait encore de vieilles maisons machiya, des bâtiments neufs au style complètement différent ont été construits les uns après les autres. L'harmonie de ces rues traditionnelles a brutalement été détruit.

Le Japon possède l'une des populations les mieux éduquées au monde, de nombreux lieux de splendeur naturelle et une riche tradition culturelle. Alors pourquoi, malgré tout cela, le pays a-t-il choisi de s'engager dans une direction qui causait tant de dommages à ce patrimoine précieux et irremplaçable ? En réfléchissant à tout cela, je prenais conscience qu’il y avait un problème grave dans un domaine particulier : les projets de génie civil.

Une enquête réalisée à l'époque indiquait que les dépenses de travaux publics représentaient environ 4 à 6 % du budget annuel au Royaume-Uni et en France et environ 8 à 10 % aux États-Unis. Au Japon, les investissements en travaux publics étaient énormes : 40 % du budget. Une fois qu'un État développe une économie fondée sur l'octroi de subventions à des projets de construction, comme c’était le cas au Japon, il devient très difficile de changer de modèle.

Mais je savais que je ne pouvais pas abandonner. Se contenter de critiquer le système d'un pays n'apporte aucune solution. Si la beauté et l’excellence japonaises demeurent intactes à certains endroits, il ne faut pas que ces lieux tombent dans l'oubli ; ils doivent être transmis aux générations suivantes. Voilà le devoir de celles et ceux qui sont conscients de la gravité du problème.

Un amoureux en colère

Au début des années 2000, Alex Kerr a lancé un nouveau projet de conversion des dernières maisons machiya de Kyoto en logements à louer, le but étant d’offrir une expérience unique du Kyoto traditionnel. Aujourd’hui, les minpaku (locations de logements privés) devenant de plus en plus populaires à mesure que le tourisme se développe au Japon, nombreux sont les propriétaires et entreprises qui transforment des habitations traditionnelles en résidence de tourisme. Mais pour Alex Kerr, qui était en ces temps un pionnier du domaine, la situation n’était pas aussi simple. En effet, il a dû faire face à de nombreuses difficultés avant que son projet rencontre le succès escompté.

A.K. Lois sur la sécurité incendie, normes de construction, lois relatives au patrimoine culturel, l'hébergement ou l'hôtellerie... Toutes ces réglementations sont administrées par différents organismes gouvernementaux et font obstacle à la mise en œuvre d'un projet de ce genre. Je pense que la plupart des gens aurait probablement baissé les bras, en se disant : « Pourquoi s’efforcer de conserver ces vieilles maisons ? Autant les remplacer par des habitations modernes et plus confortables. » Certes, je comprenais ce sentiment. Mais j'étais déterminé à poursuivre mon projet. Je ne voulais pas faire de compromis.

C’était la colère et le chagrin qui me maintenaient motivé. Chaque fois que je revenais au Japon après un voyage, je voyais les paysages naturels et les quartiers traditionnels être détruits sous mes yeux. J'étais empli de désespoir. Tandis que beaucoup de Japonais se réjouissaient que leur pays soit la première puissance économique en l'Asie, dans d'autres pays asiatiques, on allait vers l'avant en trouvant le juste milieu entre préservation des paysages traditionnels et développement du tourisme. J'étais en colère : pourquoi le Japon agissait-il de la sorte ? Pourquoi n'y avait-il pas plus de personnes qui se rendait compte de la situation ?

En parlant de colère, un de mes professeurs d’arts traditionnels japonais, l'auteur et critique Shirasu Masako, une personne sévère, m'a dit un jour : « Aimer quelque chose, c'est ressentir de la fureur quand on la perd. » Je pense qu'elle avait parfaitement raison. Et c'est pourquoi il est important de canaliser cette colère et de la transformer en quelque chose de constructif. Ce sentiment a été la force motrice de mon travail de rénovation de ces maisons traditionnelles, et même aujourd'hui, il continue de me pousser à aller toujours plus loin.

Mondialisation et préservation culturelle

Le travail d'Alex Kerr à Kyoto et Iya a inspiré de nombreuses autres activités de préservation des paysages et de redynamisation des communautés locales à travers tout le pays. Une décennie plus tard, ces projets connaissent un vif succès auprès de nombreux visiteurs qui apprécient les expériences uniques que ces lieux ont à offrir. La maturité du marché domestique et la hausse du nombre de visiteurs étrangers ont ouvert la voie à une diversification du tourisme et des styles de voyage. Tout cela a permis l'essor d'une nouvelle industrie touristique propre au Japon.

A.K. Depuis que je me suis installé à Bangkok en 2005, je travaille principalement en tant que consultant en tourisme et organisateur d'événements culturels. J'ai vécu à Naples étant enfant, donc j'ai des liens avec l'Italie et je voyage souvent là-bas, ainsi que dans d'autres pays d'Europe, d'Amérique, de Chine et du Moyen-Orient. Je voyage constamment autour du monde. Je pense que je suis quelqu'un qui ne peut pas rester au même endroit. Mais d'un autre côté, c'est aussi pourquoi j'étais si déterminé à m'enraciner profondément au Japon.

Récemment, en parallèle de mon travail de restauration de maisons anciennes, on me sollicite beaucoup pour des conférences. Je n'ai jamais été si occupé. En 2014, j'ai publié un livre en japonais intitulé Nippon keikanron (« Théorie des paysages japonais »), dans lequel je traite, de manière critique mais aussi avec une touche d’ironie, tout ce qui défigure le paysage japonais : l'entrelacs aérien de lignes et de poteaux électriques, l'omniprésence des enseignes publicitaires et des panneaux d'affichage, l'usage abondant du béton et du plastique. Et contre toute espérance, il a suscité un vif intérêt.

Lors de sa publication, je pensais que le livre allait faire face à une certaine opposition, parce que j'y exprimais un avis critique sur le paysage japonais alors que j'étais juste un étranger qui avait vécu un longtemps au Japon. Mais ça a été tout le contraire : à mon grand étonnement, de nombreuses personnes m'ont affirmé qu'elles partageaient mon point de vue.

Après une conférence, un membre du public s'est approché de moi pour me confier : « Cela fait un certain temps que je ressens que les paysages japonais ne sont plus ce qu'ils étaient auparavant. Mais jusqu'à maintenant, je ne pouvais pas expliquer en termes concrets où se trouvait le problème. »

« Les sites touristiques étrangers sont ennuyeux : égayons-les grâce aux techniques du tourisme japonais. » Ce photomontage à l'humour noir affirmé a été réalisé pour le livre d’Alex Kerr Nippon keikanron, afin de faire réfléchir le lecteur sur l'ampleur du problème de la destruction des paysages traditionnels. (Photo avec l’aimable autorisation de Shûeisha Shinsho, © Alex Kerr)

Le Japon est un pays que j'affectionne beaucoup, et c'est avec réticence que je critique ses paysages. C'est pourquoi je me sers de l'humour pour susciter l'intérêt du public et faire bouger les choses.

Les projets de restauration de maisons traditionnelles vont dans le même sens. Dans un contexte de mondialisation, de concurrence internationale accrue et de transformation de la structure industrielle, il est plus important que jamais de préserver autant que possible ces paysages, villes, architectures et cultures propres au Japon avant qu'il ne soit trop tard. La durabilité sera un élément crucial de la société mondialisée du XXIe siècle ; c'est d'elle que découlera la croissance économique à l'avenir. Je crois sincèrement que mon travail servira comme modèle de mise en œuvre d’une telle durabilité. J’espère aussi qu’il deviendra une petite pierre de touche pour prédire l'avenir du Japon.

(Interview et texte : Kiyono Yumi. Photos : Kusumoto Ryô. Photo de titre : Alex Kerr et les funaya, maisons à dock de bateau, à Ine, préfecture de Kyoto.)

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