Yamazaki Mari, une mangaka complètement hors du commun

Culture

À l’âge de 14 ans, elle voyageait seule en Europe. À 17 ans elle se pose en Italie pour ses études. Depuis, Yamazaki Mari a vécu en Syrie, au Portugal, aux États-Unis. Ses mangas abattent les murs et les cloisons des genres à travers son expérience de différentes cultures. Mais… à quoi ressemble le Japon d’aujourd’hui pour cette mangaka pas comme les autres ?

Yamazaki Mari YAMAZAKI Mari

Auteur de manga. Née à Tokyo en 1967. Déménage en Italie à l'âge de 17 ans, pour étudier la peinture à l'huile et l'histoire de l'art à l’Académie des Beaux-Arts de Florence. Publie son premier manga en 1997. En 2010, Thermae Romae remporte le Grand Prix du Manga, le Prix Tezuka Osamu, et rentre en compétition pour le Prix du Meilleur Album du festival d’Angoulême en 2013. Prix espoir du Prix des arts du ministre de l’Éducation en 2016 pour son manga sur Steve Jobs (non publié en français). De nombreuses autres séries suivent, dont plusieurs sont traduites en français : PIL, Giacomo Foscari, Pline, etc. Sa dernière œuvre, Un simple monde, est parue chez Pika graphic le 11 octobre 2017. Elle s'est vue décerner la médaille de Commandeur de l'Ordre de l'Étoile d'Italie en octobre 2017.

Un architecte en établissements thermaux de la Rome antique se retrouve transporté dans un bain public du Japon contemporain. Il est d’emblée fasciné par la culture thermale hautement avancée de ce « peuple à visage plat », en découvrant, entre autres, les visières de bain ou les cuvettes plastiques colorées… Thermae Romae, cette série insensée qui génère de grands éclats de rire, s’est vendue au total au Japon à plus de 9 millions d’exemplaires. Deux films en ont été tirés, distribués en salle en 2012 et 2014, et ont chacun figuré dans les meilleures places du classement des succès de cinéma de ces années. Le boum qui a succédé reste encore dans toutes les mémoires.

YAMAZAKI MARI L’idée de départ de Thermae Romae est née d’un désir qui m’est venu quand j’habitais à Lisbonne. Avec mon mari et mon fils, nous vivions tous les trois dans une maison en bois, vieille de quatre-vingt ans. Les courants d’air s’infiltraient entre les interstices, et il n’y avait pas de baignoires. Mais pour une mangaka, qui souffre des habituelles maladies de sa profession : mal aux reins, torticolis… un bon bain bien chaud me manquait terriblement.

J’avais tellement envie d’une baignoire que j’ai acheté une bassine dans un hypermarché, je l’ai remplie d’eau chaude, je me suis installée dedans et… et non, il n’y a pas à dire, ça ne l’a pas fait du tout ! Un bon bain, pour une Japonaise, ce n’est pas ça (rires).

Je n’arrêtais pas de me répéter « une vraie baignoire…je veux une vraie baignoire… », tout en fantasmant sur les sentô (bains publics) et les onsen (sources thermales d’eaux chaudes)… J’ai fait le lien dans ma tête entre les thermes romains et la culture des bains japonais de l’époque Shôwa, et c’est comme ça que tout a commencé.

Thermae Romae : une série en 6 tomes sur le thème croisé des thermes de la Rome antique et des bains publics et sources chaudes du Japon. Traduite en huit langues, elle a connu le succès dans le monde entier (chez Enterbrain au Japon. En français chez Casterman).

Un gène de la liberté hérité de sa mère

C’est pour accompagner son mari, Beppi Chiuppani, chercheur en littérature comparée, que Yamazaki Mari résidait à Lisbonne. Avant et après cette période, la famille a vécu un peu partout dans le monde, près de Venise, au Caire, à Damas, à Chicago. Même avant de se marier, la dessinatrice n’avait pas encore vingt ans qu’elle avait tenté l’aventure à Florence, où elle étudiait à l’Académie des Beaux-Arts. Littéralement parlant, Yamazaki Mari aime dépasser les frontières.

Y.M. Aller où mes pas me portent et faire mon trou là où je suis, voilà les règles qui ont toujours conduit ma vie (rires).

J’ai grandi dans une famille composée de ma mère, ma sœur et moi. Nous étions trois, ce qui est déjà assez atypique au Japon. Ma mère elle-même était une personnalité tout à fait unique. À une époque où il était encore de rigueur pour une femme au Japon de se marier et d’élever une famille, ma mère avait refusé le mariage arrangé traditionnel. Elle a décidé de devenir musicienne, plus précisément altiste, et a donc déménagé de Tokyo à Sapporo, où elle ne connaissait personne, pour rejoindre l’orchestre de Sapporo.

C’est là qu’elle a connu mon père, chef d’orchestre, qui est décédé de maladie alors que j’étais encore petite. Mais ma mère n’a pas perdu de temps à pleurnicher, et est partie partout où on faisait appel à elle pour des concerts, de Wakkanai à Hong Kong, laissant ses deux enfants seuls avec la clé à la maison… Ma sœur deux ans plus jeune et moi-même avons vite appris à devenir indépendantes.

« Famille monoparentale », ou on pourrait même dire « enfants porte-clés »…étaient des concepts très négatifs à l’époque, mais notre mère qui se tenait droit sur ses jambes et réussissait à vivre de la musique qu’elle aimait nous a enseigné ce qu’était la liberté. C’est en regardant ma mère que j’ai appris à ne pas me sentir bridée par les frontières et les barrières du genre. « Avant d’être une fille, tu es un être humain ! » Voilà le principe qui m’a appris à avancer dans la vie.

Son premier voyage, seule en Europe à 14 ans

À 17 ans, Yamazaki Mari a abandonné l’école privée chrétienne de Tokyo où elle était entrée, pour partir en Italie suivre des études d’art. N’avait-elle aucune appréhension ni peur ?

Y.M. Absolument pas. J’ai toujours adoré dessiner, comme poussée par l’instinct. Quand j’ai dit aux bonnes sœurs : « je veux quitter le lycée pour aller en Italie étudier le dessin », elles m’ont mise en garde : « tu ne pourras jamais gagner ta vie avec la peinture… ». Mais cela ne m’a absolument pas fait hésiter.

Je dois dire qu’en Italie aussi, j’ai laissé mes pas me porter (rires). Mon premier voyage seule à l’étranger, c’était à 14 ans. Ma mère devait partir en Europe, mais elle a eu un empêchement, alors elle m’a dit : « Et pourquoi tu ne partirais pas à ma place ? » Et c’est comme ça que je me suis retrouvée toute seule en Europe.

Pendant le voyage, dans un train entre la France et l’Allemagne, un vieux monsieur italien m’a demandé : « Où vas-tu ? Que vas-tu faire ? » À l’époque, je pensais plus ou moins à me préparer pour aller étudier l’art à Londres. Le vieux monsieur s’est mis en colère : « Qu’est-ce que c’est que ces parents qui envoient leur fille de cet âge toute seule en voyage ? », mais il a terminé en disant : « Si tu veux étudier l’art, c’est en Italie que tu dois aller ! ». Par la suite, ce vieux monsieur est devenu un grand ami de la famille, y compris de ma mère !

Le vieux monsieur s’appelait Marco Tasca, c’était un céramiste connu dans cette région d’Italie. Et vingt ans après sa mort, j’ai épousé son petit-fils Beppi. Évidemment, je n’aurais jamais pensé que cette anecdote du train puisse m’emmener aussi loin...

La tempête est rude pour une mère célibataire

À Florence dans les années 1980, quand Yamazaki Mari arrive pour la première fois, il y avait une librairie où se retrouvaient écrivains, intellectuels gauchistes et exilés. Elle fut complètement fascinée par cette ambiance, où les noms de Pasolini, de Kawabata, et Mishima, fusaient dans tous les coins, où l’on discutait à bâtons rompus de surréalisme ou de théorie prolétarienne.

Y.M. Je suis tombée amoureuse d’un « poète » qui avait ses entrées dans cette librairie. Mais c’était le genre à avoir un avis très tranché sur « la question prolétarienne », sans avoir lui-même travaillé de sa vie. Nous vivions grâce à l’argent que m’envoyait ma mère et en vendant des portraits que je faisais et des bijoux artisanaux dans la rue. Je sais ce que c’est que de se faire expulser d’un appartement parce que vous ne pouvez pas payer le loyer, et être obligé de passer la nuit à la gare.

Pendant onze ans, j’ai vécu avec ce « poète », jusqu’à la naissance de mon fils. Nos seuls revenus étaient les miens, je l’ai totalement entretenu. Quand j’y repense, j’étais sous l’influence d’une idée erronée de la maternité et je glissais sur une très mauvaise pente (rires).

Puis mon fils est né, et là, je suis rentrée au Japon avec lui parce que je me suis dit : « à partir de maintenant, c’est de lui que je dois m’occuper et de personne d’autre ».

C’est à cette époque, pour financer son retour au pays, que Yamazaki Mari s’inscrit à un concours pour jeunes mangakas organisé par un magazine japonais. Elle remporte le « Prix du meilleur effort ». Ce sont ses premiers pas dans le monde des mangas.

Y.M. Mais je n’étais pas encore capable de gagner ma vie avec mes mangas. J’enseignais l’italien à la fac, je travaillais comme reporter de sources thermales pour une chaîne de télévision, je dessinais des mangas et j’élevais mon fils. Je ne vivais pas une double vie, je vivais au moins une septuple vie pour arriver à joindre les deux bouts.

L’un de ces emplois précaires était celui de « conservateur d’échanges culturels nippo-italiens », grâce auquel je faisais des allers-retours entre l’Italie et le Japon. C’est lors de l’un de ces séjours en Italie que j’ai rencontré Beppi Chiuppani pour la première fois. Jusque-là, nous nous connaissions de nom, mais nous ne nous étions jamais rencontrés.

Beppi était chercheur en littérature comparée, et nous nous sommes immédiatement bien entendus en discutant d’un historien de la Renaissance. Cette conversation enthousiaste autour d’un sujet très pointu a dû sûrement lui plaire : de retour au Japon, j’ai commencé à recevoir de longues lettres de Beppi, et un jour, un coup de fil précipité : « veux-veux-veux-tu m’épouser ? »

Il était touchant mais tellement pressant et désespéré que j’ai dû lui répondre à la hâte : « Oui, oui, d’accord. C’est juste se marier ? Se marier et rien d’autre ? » Finalement, c’était aussi partir avec mon fils et lui au Caire, en Syrie, à Lisbonne… On a commencé à habiter un peu partout dans le monde entier. Les péripéties de ma vie étaient de plus en plus fortes (rires).

Vivre entre l’Italie et le Japon

À Lisbonne, ville européenne tranquille et paisible, le tourbillon de la vie finit par s’apaiser. C’était toutefois sans compter le succès retentissant, et inattendu pour Yamazaki Mari, de son nouveau manga, Thermae Romae. De nouveau les vagues se creusent…

Y.M. Je n’ai jamais imaginé devenir célèbre. Je pensais vivre comme une inconnue, et mourir comme une inconnue. C’est dans cet état d’esprit que j’avais commencé à dessiner des mangas. Et cela me convenait parfaitement…

Quand tout d’un coup, je suis devenue très sollicitée. Cela a fâché mon mari : « Et que devient notre famille dans tout ça ? » À croire que mon destin était de me trouver ballotée par les vagues…

Mais ce que ces vagues houleuses m’ont appris, c’était de pouvoir distinguer objectivement les bons et les mauvais côtés de mon pays d’origine, le Japon.

Je pense par exemple aux problèmes de communication entre les gens, dont on parle beaucoup récemment. Eh bien, on a beau dire, je crois que les Japonais sont des gens qui savent « décoder l’atmosphère » d’une situation. Et en très peu de mots, ils savent transmettre des émotions très subtiles.

En comparaison, les Italiens vont affirmer leur présence avant toute chose, quel que soit le lieu et le contexte. « La compréhension entre les individus, ça n’existe pas », c’est ce que leur dit leur conscience de base, apprise au cours de toutes les guerres depuis l’époque romaine. Ainsi, les Japonais recherchent l’harmonie et la cohésion sociale, alors que les Italiens, fondamentalement, respectent l’individu et la famille.

La différence de pensée se remarque jusque dans le paysage urbain. Au Japon, si les vieilles rues d’une ville deviennent incommodes aux habitants, on n’hésitera pas à les transformer pour les rendre plus pratiques. Et ça servira également à créer de la croissance. C’est notre façon de penser.

Alors qu’en Italie, on pourra vous mettre autant d’argent qu’on veut devant les yeux, vous ne détruirez pas les bâtiments anciens. Par exemple, à Milan, une ville pourtant très commerçante, l’idée de construire un bâtiment plus haut que le Duomo serait tellement sacrilège qu’elle ne vient à personne.

Ce n'est pas pour dire ce qui est mieux ou pas, ce n’est pas aussi simpliste que ça. Mais je crois qu'il y a encore beaucoup de choses à apprendre de pays qui ont connu une longue histoire comme l'Italie.

Pour Yamazaki Mari, à l’ère de la mondialisation, de quoi les Japonais peuvent-ils être fiers ?

Y.M. Les sources thermales bien sûr ! (rires)

J’ai accompagné dix femmes italiennes en voyage au Japon. Le genre de femmes au tempérament fort qui ne se laissent pas amadouer facilement…Eh bien, ce qu’elles ont le plus adoré, c’était les séjours dans les auberges à sources chaudes

La beauté et l’harmonie des espaces, la finesse de l’hospitalité, à commencer par les repas. Dans les hôtels et les restaurants en Italie, le service est, disons, plutôt rude, à la limite de l’insolence (rires). Et puis, les Italiennes qui ont l’habitude de papoter jusque très tard étaient très étonnées par le silence des auberges la nuit.

Les bains dans les sources chaudes sont une culture traditionnelle dont le Japon peut s’enorgueillir. Si vous demandez la même chose aux Italiens, ils vous diront qu’ils sont fiers de transmettre la beauté de leurs vieilles villes. Eh bien, de la même façon, les Japonais devraient préserver et transmettre aux générations futures l’importance des sources thermales.

Des spécificités japonaises dont nous devrions être fiers

Y.M. Une autre qualité dont les Japonais devraient être plus fiers à l’étranger, c’est notre nature « asine ». Par « nature asine », j’entends que, comme les ânes, nous faisons ce que nous avons à faire, avec le plus grand sérieux, jour après jour. C’est certainement notre plus belle qualité.

Par exemple, regardez la Toyota Corolla. On ne peut pas dire que c’est une voiture qui éblouit par son extravagance. Mais niveau qualité et robustesse, vous pouvez l’utiliser des années et des années sans ménagement et sans tomber une seule fois en panne. Moi, je trouve ça super cool. C’est notre nature asine, qui fait du Japon l’un des pays les plus en pointe au niveau mondial dans le domaine des savoir-faire artisanaux.

Et quand je parle d’artisanat au Japon, il ne s’agit pas seulement d’artisanat traditionnel, c’est un état d’esprit qui anime aussi bien les coiffeurs, les cuisiniers, les techniciens. Sans cet état d’esprit devant le travail qui vous est confié, vous ne trouverez jamais l’engagement borné et têtu qui seul permet d’arriver à cette délicatesse et cette perfection dans le détail et la finition. À l’ère de la globalisation, où les standards de qualité prennent de plus en plus de place, je crois que les Japonais peuvent mettre en avant cette spécificité de l’amour du travail bien fait.

Aujourd’hui, on parle de globalisation, mais il ne s’agit que de considérer la culture blanche occidentale comme le standard universel. Mais si vous connaissez l’histoire de l’Italie, vous savez qu’il faut au moins 100 ou 200 ans à mâcher et ruminer une culture étrangère avant de prétendre l’avoir digérée et l’avoir faite sienne.

Avant de se badigeonner un vernis superficiel de globalisme, chacun ferait bien de vérifier l’histoire et la culture unique et originale que chaque pays et chaque région possède, ça élèvera sans aucun doute nos chances de survie à tous.

Quant à moi, je sais ce que c’est que vivre dans la dernière pauvreté au milieu des œuvres d’art les plus splendides de l’histoire de l’humanité. Cette expérience est devenue ma force et ma richesse. Grâce à elle, je sais que « la valeur d’un homme ne se mesure pas à son argent ». C’est une sagesse très importante que j’ai apprise. C’est grâce à ce savoir qu’aujourd’hui, même si mes mangas sont devenus des succès et se vendent, que des sommes d’argent énormes bougent autour de moi, je peux garder mon calme et rester moi-même sans perdre la tête.

Steve Jobs, l’adaptation en manga de la biographie de Steve Jobs par Walter Isaac. Série en 6 tomes, chez Kôdansha.

Son fils est aujourd’hui indépendant. Après toutes ces turbulences, Yamazaki Mari vit avec Beppi à Padoue, l’ancienne capitale italienne. Padoue, également siège de la plus ancienne faculté d’astronomie du monde.

Y.M. Padoue est l’une des villes les plus touristiques du monde, une ville très ancienne, à 30 minutes en train à l’ouest de Venise. La chapelle des Scrovegni, qui abrite les fresques de Giotto, le plus grand chef d’œuvre de l’aube de la Renaissance, s’y trouve, ainsi que de nombreux autres chefs d’œuvres du patrimoine historique. Mais la ville ne dépend pas uniquement du tourisme, elle est entourée d’une importante zone industrielle.

Ou si vous préférez, ce n’est pas seulement une ville qui se repose sur sa gloire historique, elle possède une solide assise économique.

Padoue n’est absolument pas seule dans ce cas : Bologne, Parme, Modène, etc. Dans chaque région, l’Italie possède de très vieilles villes qui conservent une très forte identité toujours vivante. Le message que le Japon devrait entendre de cette réalité, c’est qu’au lieu de se jeter à corps perdu dans les dernières tendances de notre monde, que ce soit le globalisme ou le tourisme, nous devrions surtout nous assurer que les bases de notre façon de vivre, à nous les Japonais, soient transmises à la génération suivante. Voir fonctionner une ville comme Padoue où chaque couche historique vit en compatibilité avec les autres est à mes yeux quelque chose de très capital.

En vivant sur une double base, au Japon et en Italie, je gagne deux fois plus de joie, et deux fois plus de problèmes…(rires). Ce n’est pas facile, mais la façon italienne d’apprécier la vie avec les cinq sens est toujours merveilleuse. Ici, au carrefour des civilisations anciennes, je suis en relation avec toutes sortes de gens, de toutes sortes de pays, de toutes sortes de contextes sociaux. Ce sont ces interactions qui sont devenues mon épine dorsale.

(Propos recuellis par Kiyono Yumi. Photos : Ôkôchi Tadashi)

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