Le b.a.-ba du Japon

Le « manga kissa », un café aux multiples possibilités

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Naturellement nés au Japon, patrie du manga, ces établissements ont été conçus à l’origine pour permettre aux fans de manga d’assouvir leur passion. Les clients peuvent choisir librement parmi les nombreux tomes de mangas et revues placés à leur disposition sur les étagères.

Un paradis du manga

Les manga cafés, devenus aujourd’hui de véritables cybercafés multi-usages, offrent la possibilité de lire des mangas, de surfer sur internet, de regarder des DVD, de jouer sur des consoles de jeux ou d’écouter de la musique. Des nouveautés fraîchement sorties à certains exemplaires rares, avec des étagères renfermant plus de 200 000 volumes pour les plus grands établissements, ils offrent accès à une variété infinie de mangas sans avoir à les acheter.

Il est nécessaire dans la plupart des enseignes d’effectuer une inscription préalable nécessitant la présentation d’une pièce d’identité. Le paiement, basé sur un tarif horaire variant entre 100 et 400 yens de l’heure, se fait généralement avant utilisation des lieux et un supplément sera demandé à la fin si la durée initialement prévue est dépassée. Un menu de packs horaires, de quelques heures ou permettant de rester jusqu’au matin ou même toute une demi-journée, est souvent disponible.

La plupart du temps, les manga kissa offrent un espace avec des boissons non alcoolisées gratuites, consommables à volonté. Il est également possible de se procurer des gâteaux, des chips ou de l’alcool, ceux-ci étant cependant payants.

Espace boissons gratuites au fond d’un couloir d’étagères garnies de mangas. (Photo : Connie Ma)

Une alternative à l’hôtel

On trouve dans les manga cafés japonais des boxes pour une ou deux personnes, disposant de chaises ou d’un sofa et d’un ordinateur connecté à internet, où se délasser sans se soucier du regard d’autrui. Il est également possible de louer à la demande des DVD ou une console de jeux. L’enseigne « Jiyûkûkan » propose des pièces familiales et des espaces sportifs où l’on peut s’essayer aux fléchettes, au billard, au tennis de table ou au karaoké ; l’enseigne « Gran Cyber Cafe Bagus » dispose même de simulateurs de golfs.

Les compartiments individuels ne sont pas très spacieux, mais il est possible d’y dormir si on n’est pas trop difficile et qu’on veut faire l’économie de l’hôtel. Certains établissements disposent de douches, sèche-cheveux et couvertures, et vendent rasoirs, brosses à dents et autres produits nécessaires au petit matin. Avec le karaoké, le manga kissa est l’un des refuges des oiseaux de nuit qui ont manqué le dernier train.

Un lieu très utile, donc, même si les médias soulèvent le problème des personnes sans domicile fixe qui s’y installent de manière permanente, et la crainte des dérives que cela peut engendrer.

(Photos : Jiji press / Connie Ma)

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