Les mots de l’année 2014
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Le 1er décembre, la maison d’édition Jiyû Kokumin-sha a annoncé sa sélection des mots de l’année 2014. Cette année, deux termes se partagent la première place : Damé yô, damé damé, « Pas question, non, non ! », la phrase qui a propulsé le duo comique Nippon Erekiteru Rengô au rang de stars du petit écran. Le co-vainqueur est le mot shûdanteki jieiken « Droit de légitime défense collective », déjà l’un des 50 mots nominés l’année dernière.
Les sept membres du jury, qui avaient également dressé la liste des nominés, ont expliqué leur décision. Le Président de l’Université Seigakuin a souligné que contrairement à l’année passée où il y avait eu quatre vainqueurs, 2014 a été moins fertile en candidats hauts en couleur – une année où un mot rude et sec, entièrement composé de kanjis, comme shûdanteki jieiken a réussi à se faire une place sur toutes les lèvres. Une appréciation confirmée par la créatrice publicitaire Yanai Michiko : « Indéniablement, la récolte a été pauvre par rapport à 2013, ce qui reflète bien l’année 2014 en elle-même. »
Voici comment le journaliste Torigoe Shuntarô a réuni les deux vainqueurs : « le droit de légitime défense collective est un concept fondateur pour le futur du Japon… Mais alors que la majorité des Japonais sont mécontents des Abenomics et que l’administration d’Abe Shinzô s’apprête à adopter une loi de protection des secrets d’État, à modifier l’interprétation de la Constitution pour autoriser l’autodéfense collective, à redémarrer les réacteurs nucléaires et à déplacer la base militaire américaine de Futenma à Henoko à Okinawa, les électeurs n’ont d’autre choix que de rétorquer : "Pas question, non, non !" »
Voici le top 10 des mots de l’année qui s’achève.
Damé yô, damé damé
« Pas question, non, non ! » Cette réplique a été popularisée par le duo féminin de comiques Nippon Erekiteru Rengô. Les humoristes se sont fait connaître avec des sketches dans lesquels Hashimoto Koyuki, maquillage criard et vêtements tape-à-l’œil, repousse les avances d’un vieillard interprété par sa partenaire Nakano Sôko.
Shûdanteki jieiken
Cette expression déjà nominée l’année dernière, le « droit de légitime défense collective », fait référence à la possibilité pour les forces japonaises de combattre aux côtés d’un allié victime d’une attaque. L’interprétation commune de l’article 9 de la Constitution interdit une telle intervention, mais une résolution du 1er juillet émise par le gouvernement du premier ministre Abe jette les bases d’une nouvelle interprétation qui accorderait ce rôle au Japon.
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Ari no mama de
« Telle que je suis ». Cette phrase est tirée du refrain de la version japonaise de « Libérée, délivrée », chanson phare du dessin animé de Disney « La reine des neiges ». Les paroles en japonais sont de Takahashi Chikae et la chanson est interprétée par Matsu Takako.
Carp joshi
Les « filles Carp » sont les jeunes supportrices de l’équipe de baseball de Hiroshima. Les Hiroshima Carp, la seule équipe japonaise professionnelle qui n’appartient pas à une entreprise, se doit de combler ce handicap financier par des efforts d’originalité dans le marketing et la vente de produits dérivés. Une stratégie payante, comme en atteste l’engouement de nombreuses jeunes filles non seulement de Hiroshima mais également de Tokyo, ferventes fans de l’équipe.
Kabe don
« Taper contre le mur » est généralement ce qu’on a envie de faire lorsque le voisin écoute de la musique trop fort tard le soir. Cette expression a cependant ici un tout autre sens : c’est la position d’un homme appliquant son bras contre le mur pour immobiliser son interlocutrice et lui souffler des mots doux à l’oreille, une scène récurrente dans les mangas récents.
Kiken drug
Les « drogues dangereuses » sont des substances qui contournent les législations et que l’on peut se procurer facilement sur Internet ou dans certains magasins. Auparavant appelées « dappô drug » (drogues qui échappent à la loi), elles ont officiellement été rebaptisées ainsi en juillet 2014, afin de mettre en avant les risques encourus par l’usage de ces molécules peu comprises.
Gokigenyô
C’est par ces paroles que l’artiste travesti Miwa Akihiro saluait les téléspectateurs pour clore les épisodes de la série matinale Hanako et Anne dont il était le narrateur. Cette formule de salutations souhaitant le bien-être de l’interlocuteur peut être utilisée lorsqu’on le rencontre ou qu’on le quitte. Elle apparaît également à l’intérieur de la série : la sévère directrice d’école l’inculque à la jeune fille comme un moyen de paraître plus cultivée.
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Matahara
Le « maternity harassment » (persécution pour cause de maternité) est devenu un sujet d’actualité dans le cadre de l’intégration accrue de femmes dans le monde du travail pour redynamiser l’économie japonaise. Les employeurs qui pénalisent les femmes qui prennent des congés pour donner naissance ou s’occuper des enfants sont désormais sur la sellette. La Cour suprême du Japon a ordonné le réexamen d’une affaire de persécution pour cause de maternité dans laquelle une employée d’hôpital avait perdu face à son employeur.
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Yo-kai Watch
Yo-kai Watch, à l’origine un jeu de Nintendo 3DS dont le héros possède une montre magique qui permet de voir les esprits invisibles, a donné naissance à un dessin animé et de nombreux produits dérivés de toutes sortes, aujourd’hui présents partout. Préparons-nous à voir débarquer le phénomène dans tout le globe en 2015.
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Legend
« Légende » est le surnom du sauteur à ski Kasai Noriaki. À 41 ans, il était le plus vieux membre de l’équipe japonaise en compétition aux Jeux olympiques d’hiver de Sotchi en février. Malgré son âge, il a décroché la médaille d’argent dans l’épreuve de saut individuel, ainsi qu’une médaille de bronze dans l’épreuve par équipe. C’était sa 7e participation à des JO d’hiver depuis ses débuts à Albertville en 1992.
(D’après un original en anglais écrit le 1er décembre 2014.)