Le vieillissement des HLM du Japon et de ses résidents

Société

Au Japon, certains complexes HLM ont plus de quarante ans, et plus d’un résident sur trois est une personne âgée. Le gouvernement nippon tente actuellement de faire revivre ces lieux de résidence de plus en plus désertés par les jeunes.

Selon une étude menée par le ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme, 22,2 % des HLM, ou danchi, sont habités depuis plus d’une quarantaine d’années et sans doute même plus, car l’âge de certains de ces bâtiments est parfois incertain. Par ailleurs, presque un résident sur trois a plus de 64 ans, ce qui est supérieur au pourcentage de séniors par rapport à l’ensemble de la population de l’Archipel, où ils représentent 26,6 %.

Pour faire face à l’augmentation de la population dans les principales régions métropolitaines qui a accompagné la croissance économique après la guerre, le gouvernement nippon a encouragé la construction de grands ensembles de logements sociaux appelés « nouvelles villes ». Le premier HLM a été construit dans les années 1960 : Senri New Town, à cheval sur les villes de Toyonaka et Suita dans la préfecture d'Osaka. La capitale nippone n’a bien sûr pas été épargnée par le phénomène ; Senri New Town a été suivie de Tama New Town dans les années 1970, entre Tama et Machida, dans l'ouest de Tokyo.

Puis dans les années 1980, ce fut au tour de la ville de Yokohama, avec Kôhoku New Town. Les résidents de ces grands complexes ont tous emménagé à peu près au même moment. Ils sont maintenant âgés et leurs enfants ont quitté le cocon familial pour fonder eux aussi leur propre foyer.

Le vieillissement de la population dans les complexes de logements sociaux a entraîné une augmentation du nombre de logements vides et des décès solitaires de personnes âgées. Un autre phénomène est l'émergence de kaimono nanmin, littéralement « réfugiés du shopping », des résidents âgés des étages supérieurs de hautes tours d’immeubles, trop fragiles pour sortir et s'occuper d'activités quotidiennes comme faire leurs courses. Ces tendances ont entraîné un déclin général de la vigueur de la communauté dans ces « nouvelles villes ».

Le gouvernement a fixé des objectifs chiffrés dans son plan au logement de base. Il souhaite donner une seconde vie à ces complexes par le biais de projets de reconstruction où seront notamment mises en place des installations de soutien pour les personnes âgées, les personnes handicapées et les jeunes familles avec enfants. Il est également question de créer des centres médicaux et de bien-être au sein de complexes gérés par l'agence Urban Renaissance (Toshi saisei kikô).

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(Photo de titre : Pixta)

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