Japan Data

« Akashi » ou « Akasi » ? Les différents systèmes d’alphabet latin au Japon

Le japonais

Les panneaux sur les autoroutes et dans les gares au Japon indiquent souvent le nom des lieux en japonais et en alphabet latin. Mais dans ce dernier, la méthode d’écriture peut varier : il y a le système Hepburn, qui domine, ainsi que le système Nihon (créé en 1885, proche du système d’écriture des kana) et Kunrei (version moderne de la transcription Nihon).

Les mots japonais écrits en alphabet latin, ou rômaji, sont omniprésents au Japon, apparaissant sur la signalisation des routes et dans les gares ainsi que sur les étiquettes des produits et dans les publicités. Les enfants du primaire apprennent d’abord à épeler les mots japonais en utilisant le système Kunrei, loin devant celui du Nihon, mais le système Hepburn est largement le plus utilisé.

Une enquête sur l’utilisation de la langue japonaise par l’Agence japonaise pour les Affaires culturelles met en lumière l’importance des différents systèmes. Concernant l’orthographe romanisée de la ville d’Akashi (明石, préfecture de Hyôgo), 75,4 % des votants ont choisi à la grande majorité l’orthographe Hepburn « Akashi » et 23,3 % l’orthographe Kunrei « Akasi ». Également la même tendance dans la préfecture d’Aichi (愛知), avec 88,0 % l’épelant « Aichi » contre 10,8 % qui ont choisi l’autre forme, « Aiti ».

Les différents styles d’alphabet latin ont des origines distinctes. Le système Hepburn a été conçu par un groupe qui comprenait le missionnaire américain James Curtis Hepburn, à qui l’histoire a attribué le seul crédit de dénomination après avoir adopté la forme de la troisième édition d’un dictionnaire japonais-anglais populaire, publié en 1886. Le système Kunrei, dérivé de l’ancien système Nihon, est la première forme que la plupart des enfants apprennent. Comme le Hepburn est plus facile à prononcer pour les personnes anglophones, il est devenu la forme dominante utilisée sur les documents importants comme les passeports et les panneaux de signalisation.

Les écritures dominantes en alphabet latin

Écriture en alphabet latin du mot « Akashi », selon les tranches d’âge

Alors que le système Hepburn est prédominant, le système Kunrei est devenu quant-à lui la norme dans un certain nombre de cas. Lors d’un sondage sur la romanisation de la ville Goshogawara (五所川原, préfecture d’Aomori), 54,8 % des personnes interrogées ont choisi la forme Kunrei « Gosyogawara », contre 43,9 % pour le style Hepburn « Goshogawara ». Pour la ville de Tamba (丹波, préfecture de Hyôgo), 81,8% des interrogés ont utilisé le système Kunrei « Tanba », contre 16,7 % qui ont opté pour «Tamba » en Hepburn.

Un panneau de gare affichant « Tamba » dans l'orthographe Hepburn. (© Pixta)
Un panneau de gare affichant « Tamba » dans l’orthographe Hepburn. (Pixta)

La West Nippon Expressway Company utilise « Tanba » selon l'orthographe Kunrei, vue ici sur un panneau de péage d'autoroute. (© Pixta)
La West Nippon Expressway Company utilise « Tanba » selon l’orthographe Kunrei, vue ici sur un panneau de péage d’autoroute. (Pixta)

Les différences dans les sytèmes de rômaji

Hepburn Kunrei Nihon
shi si
chi ti
tsu tu
fu hu
o wo
n/m n
ji zi
ji zi di
zu du
しゃ / しゅ / しょ sha / shu / sho sya / syu / syo
じゃ / じゅ / じょ ja / ju / jo zya / zyu / zyo
ちゃ / ちゅ / ちょ cha / chu / cho tya / tyu / tyo
ぢゃ / ぢゅ / ぢょ ja / ju / jo zya / zyu / zyo dya / dyu / dyo

Un panneau indiquant la gare de Shimbashi illustre comment, dans le système Hepburn, le caractère hiragana ん est orthographié comme un « m » lorsqu'il précède un « b », un « m » ou un « p ». (© Pixta)
Un panneau indiquant la gare de Shimbashi illustre comment, dans le système Hepburn, le caractère hiragana ん est orthographié comme un « m » lorsqu’il précède un « b », un « m » ou un « p ». (Pixta)

L’enquête a également examiné la fréquence à laquelle les gens utilisaient les rômaji lors de la saisie du japonais. Les personnes dans la vingtaine, la trentaine et la quarantaine, qui dépendent fortement des appareils numériques comme les ordinateurs et les smartphones dans leur vie professionnelle et personnelle, s’en servent très souvent. Dans l’ensemble, 54,7 % des personnes ont déclaré l’utiliser régulièrement ou occasionnellement, bien que beaucoup aient déclaré que l’existence de trois systèmes qui se chevauchaient entraînait une certaine confusion concernant l’orthographe.

Un conseil consultatif gouvernemental qui supervise les changements dans l’utilisation de la langue japonaise prévoit de consulter des experts et de mener une vaste enquête sur plusieurs années pour élaborer des recommandations pour l’orthographe rômaji des mots japonais.

Utilisez-vous les rômaji quand vous écrivez en japonais ?

(Photo de titre : « Akashi » et « Himeji » écrits en sytème Hepburn sur un panneau routier. Pixta)

langue japonaise