L’autosuffisance alimentaire au Japon bat un triste record
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En 2022, selon les données du ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche, le taux d’autosuffisance alimentaire du Japon (calculé en valeur) est tombé à un niveau record de 58 %, ce qui représente une baisse de cinq points en un an. En volume, les importations de denrées alimentaires sont restées stationnaire par rapport à 2021, mais le poids de ces importations a connu une hausse à cause de la flambée des prix à l’international, des céréales, des aliments pour animaux et des engrais, et en conséquence d’un yen faible. Alors que le gouvernement s’était donné pour objectif à l’horizon 2030 d’obtenir un taux d’autosuffisance (en valeur) de 75 %, le taux réel est inférieur de 17 points à l’ambition déclarée.
Par ailleurs, le taux d’autosuffisance alimentaire du Japon (en base calorique) est resté à 38 %, son niveau de 2021. Sont en cause le retour à la normale des récoltes de blé et de soja après les récoltes exceptionnelles de 2021, ainsi que la diminution des prises de pêche (maquereaux et autres poissons). Ces facteurs ont été compensés par la baisse de la consommation en oléagineux qui obère tant le poids financier des importations. Ce faible taux d’autosuffisance s’est stabilisé depuis 2020 autour de 37 %. Le Japon est loin d’atteindre l’objectif gouvernemental de 45 % d’autosuffisance alimentaire (en base calorique) pour l’horizon 2030.
Pour calculer le taux d’autosuffisance alimentaire, on exclut les denrées issues de la filière animale si le bétail a été nourri avec des produits d’importation. On peut ainsi avoir une idée précise de la production exclusivement intérieure. Ainsi le taux d’autosuffisance alimentaire et le taux de production intérieure ne sont pas équivalents car on considère dans ce dernier cas que toutes les denrées issues d’animaux élevés au Japon sont produites dans le pays. La différence entre le taux d’autosuffisance et le taux de production intérieure révèle le degré de dépendance aux produits d’importation nécessaires pour alimenter le bétail.
Le taux d’autosuffisance alimentaire (calculé en base calorique) des principaux exportateurs de céréales, à savoir le Canada, l’Australie et les États-Unis, est largement supérieur à 100 %. L’Italie, qui exporte beaucoup de fruits et légumes à des prix élevés, obtient également un fort taux d’autosuffisance (en valeur). Mais quel que soit le mode de calcul (en base calorique ou en valeur), le taux d’autosuffisance du Japon reste faible par rapport aux autres pays.
(Voir également notre article de fond sur le sujet : Le taux d’autosuffisance alimentaire à son niveau le plus bas, une crise pour le Japon)
(Photo de titre : Pixta)