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Budget du Japon pour l’exercice 2024 : le deuxième plus élevé jamais enregistré

Économie

Même s’il a légèrement baissé par rapport à l’année fiscale 2023, le budget du Japon pour 2024 dépasse les 110 000 milliards de yens pour la deuxième année consécutive.

Le 22 décembre 2023, le gouvernement a approuvé un budget de 112 100 milliards de yens (695 milliards d’euros) pour l’exercice 2024. Il s’agit d’une augmentation de 6,3 % par rapport au budget de l’année précédente. Si le budget n’avait pas été revu à la baisse depuis 12 ans, principalement en raison de coupes dans les fonds de réserve financière, soit une baisse de 2 300 milliards de yens par rapport au budget record de 2023, c’est la deuxième année consécutive qu’il est supérieur à 110 000 milliards de yens.

Les dépenses de sécurité sociale, qui représentent près d’un tiers du budget total, ont augmenté de 2,3 % pour atteindre un niveau record de 37 700 milliards de yens. Ce phénomène s’explique par une société japonaise grisonnante, d’où des mesures de lutte contre la baisse du taux de natalité. Par ailleurs, le service de la dette nationale par le remboursement ou le paiement d’intérêts sur les obligations d’État précédemment émises a augmenté de 7 % pour atteindre 27 000 milliards de yens. Cette somme représente près d’un quart des dépenses totales et, combinée aux dépenses de sécurité sociale, elle représente plus de la moitié du total (58 %). Les dépenses dans le domaine de la défense ont augmenté de 16,6 % pour atteindre 7 900 milliards de yens, notamment en raison de l’aggravation de l’environnement sécuritaire (envers la Russie, la Chine et la Corée du Nord notamment).

Les recettes, quant à elles, devraient atteindre un niveau record, pour s’établir à 69 600 milliards de yens. Bien qu’une augmentation soit attendue, notamment en raison de la taxe sur la consommation et de l’impôt sur les sociétés, les recettes fiscales globales, elles, ne devraient croître que de 0,2 %, phénomène notamment dû à l’introduction d’une réduction forfaitaire de l’impôt, un moyen de rendre l’argent au contribuable. Le montant des nouvelles obligations d’État émises pour compenser ce manque à gagner diminuera de 1,9 % pour s’établir à 34 900 milliards de yens. Le ratio de dépendance obligataire du Japon, autrement dit le rapport entre la dette et les recettes, est de 31,2 %.

Dépenses de la balance des comptes courants pour l’exercice 2024

Recettes, dépenses et dette publiques

Jusque dans les années 1980, la différence entre les recettes fiscales et les dépenses était relativement faible, et le montant d’obligations d’État émis pour chaque exercice fiscal est toujours resté en deçà de 15 000 milliards de yens. Cependant, avec l’effondrement de la bulle économique et la stagnation économique prolongée, la balance des paiements s’est détériorée en raison des séries de mesures de relance budgétaire répétées et des politiques de réduction d’impôts. Depuis lors, le montant des obligations d’État augmente chaque année. Il devrait atteindre 1,1 million de milliards de yens d’ici à la fin de l’exercice 2024.

Les taux d’intérêt étaient auparavant maintenus à un bas niveau grâce à l’achat par la Banque du Japon de quantités massives d’obligations d’État, mais à partir de décembre 2022, la banque fait davantage preuve de flexibilité sur les rendements à long terme, semblant prête à abandonner les taux d’intérêt négatifs. Compte tenu des intérêts accumulés au fil des ans, la dette du Japon pourrait atteindre des sommes considérables.

Émission d’obligations d’État, taux d’intérêt et paiements d’intérêts

(Photo de titre : le bâtiment de la Diète, à Tokyo. Pixta)

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