Les motifs traditionnels japonais

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Voici un récapitulatif des motifs traditionnels les plus connus utilisés pour les kimonos, les serviettes et autres objets typiquement japonais.

Les motifs traditionnels japonais se retrouvent sur les kimonos, les petites serviettes appelées tenugui et toutes sortes de petits objets japonais. Apprenez leurs appellations et leurs origines pour découvrir leurs significations de bon augure et les vœux de bonheur qu’ils symbolisent. Voici certains des motifs japonais traditionnels les plus connus.

Asanoha (Feuilles de chanvre)

Asanoha est un motif représentant des feuilles de chanvre. Le chanvre est doté d’une grande vitalité et pousse avec vigueur sans nécessiter beaucoup de soins. Ce motif était donc souvent utilisé pour les kimonos des bébés et des enfants dans l’espoir qu’ils deviennent grands et forts.

Yabane / Yagasuri (Plumes de flèche)

Ce motif est basé sur les plumes de faucon, d’aigle et d’autres oiseaux qui étaient utilisées pour les flèches, longtemps considérées comme des objets de bon augure. Et parce que les flèches une fois tirées ne reviennent pas, les épouses de l’époque d’Edo (1603-1868) recevaient des kimonos avec ce motif yabane de bonne chance pour assurer qu’elles ne reviendraient pas dans leur famille d’origine. À la fin des années 1970, Benio, le personnage principal de Haikara-san ga tôru, un manga pour les jeunes filles (adapté en anime français sous le titre Marc et Marie), portait ce type de kimono à l’école, assorti à un hakama, sorte de pantalon large plissé devenu un ensemble populaire lors des cérémonies de remise des diplômes.

Same komon (Peau de requin)

Ce motif est appelé ainsi car les arcs de petits points se chevauchant ressemblent à la peau du requin. Il était utilisé par la famille Tokugawa de Kishû à laquelle le shogun Tokugawa Yoshimune (1684-1751) appartenait.

Seigaiha (Vagues de l’océan bleu)

Ce motif représente les vagues en haute mer stylisées en forme d’éventails. Son nom provient de l’ancienne danse de cour gagaku appellée Seigaiha dans laquelle les danseurs portent des costumes ornés de ce motif. Dans le roman Le Dit du Genji, le chef-d’œuvre de la littérature japonaise, figure une scène où le héros Genji danse la Seigaiha.

Shippô (Sept trésors)

Des cercles se chevauchant par quarts ressemblent à des pétales et chacun de leurs centres forme une étoile brillante. Ce motif est considéré de bon augure pour la prospérité des descendants, les bonnes relations et pour apporter l’harmonie.

Kikkô (Écaille de tortue)

Ce motif de bon présage dérive de la forme de l’écaille de tortue (hexagone) qui symbolise la longévité. La simple formation des hexagones en mosaïque permet un grand nombre de variations, dont Kikkô hanabishi, où le centre des hexagones forment une fleur, et Bishamon kikkô créé en reliant trois hexagones ensemble.

Ichimatsu (Carreaux)

Ce motif comporte différents carrés disposés alternativement et il est similaire au motif du tissu vichy. Connu depuis les temps anciens comme motif tissé ordinaire, il s’est fait connaître sous le nom Ichimatsu au XVIIIe siècle, car l’acteur de kabuki Sanogawa Ichimatsu aimait l’utiliser sur ses costumes hakama. Il figure dans les logos des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo de 2020.

Tachiwaki / Tatewaku (Vapeur montante)

Les deux lignes courbes représentent la vapeur s’élevant doucement. Elles étaient souvent utilisées comme motif sur les kimonos de personnes de haut rang durant l’époque de Heian (794-1185). En modifiant la façon dont les lignes s’incurvent, il est possible de créer des variations comme Kumo tatewaku (nuage) et Sasa tatewaku (bambou).

Karakusa (Plante grimpante)

Ce motif a été introduit au Japon par la Route de la Soie ; les vrilles poussant dans toutes les directions symbolisent la longévité et la prospérité. Toutefois, pour certaines raisons, il est devenu le symbole du carré de tissu furoshiki utilisé par les cambrioleurs pour transporter leur butin. Cela suggère que ce motif était si populaire qu’il y avait toujours un furoshiki avec ce motif dans toutes les maisons où ils s’introduisaient...

Kanoko (Faon)

Ce motif tire son nom du fait qu’il ressemble aux taches sur le dos d’un faon. Il est créé à la main par une technique de teinture nouée qui demande beaucoup de travail, et un kimono entièrement couvert de motif kanoko est considéré comme un vêtement de grand luxe.

Hishi (Losange) 

Dans ce motif, que l’on retrouve même sur les poteries de la période préhistorique Jômon, des formes géométriques sont créées lorsque deux lignes parallèles se croisent. Certaines des très nombreuses variations incluent Waribishi, comportant quatre motifs associés pour en former un seul et Hanabishi où les pétales de fleurs sont représentés en forme de losange.

Mame-shibori (Pois en teinture nouée)

C’était le motif le plus en vogue pour les serviettes durant l’époque d’Edo. Mame est un jeu de mots, signifiant à la fois pois/haricots et robuste/en bonne santé, symbole d’une longue vie. Récemment, la plupart des motifs mame-shibori sont créés par teinture au pochoir ou des techniques d’impression et les pois sont donc réguliers.  Mais comme l’indique le terme shibori, ce motif était autrefois fait main par la technique de teinture nouée, signifiant que les pois étaient alors beaucoup plus irréguliers.

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