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« Ishin denshin » : se comprendre sans passer par les mots

Le japonais

Il est des choses qui peuvent se transmettre sans les mots, comme « d’esprit à esprit » : c’est l’expression japonaise ishin denshin, que le mangaka Mokutan Angelo nous explique à travers une mini bande-dessinée.

Dans le monde du zen, l’expression ishin denshin (以心伝心) est utilisée pour signifier la transmission d’enseignements profonds, que ne peuvent pas s’expliquer seulement de façon verbale. Cette transmission se fait par le biais (以) de l’esprit ou du cœur (心) d’une personne, et la leçon est transmise (伝) à l’esprit ou au cœur (心) de l’autre personne.

Par extension, dans le langage courant, c’est devenu une expression qui signifie qu’une chose peut se passer de mots pour être comprise. Les mots ne suffisent pas à rendre tout ce que nous voulons dire. Il est donc important de se comprendre mutuellement en ayant recours à tous les moyens possibles à disposition.

Les personnages

Le boulanger : le père de Noriko, l’héroïne de cette série d’histoires
L’apprentie boulangère

Un jour, à la boulangerie du père de Noriko
Un jour, à la boulangerie du père de Noriko

Le boulanger : « Ne le sors pas tout de suite. Il n’a pas levé correctement. » L’apprentie : « Pour que le pain soit parfait, cela prend exactement 14 minutes et 52 secondes. Je l’ai chronométré l’autre jour. »
Le boulanger : « Ne le sors pas tout de suite. Il n’a pas levé correctement. »
L’apprentie : « Pour que le pain soit parfait, cela prend exactement 14 minutes et 52 secondes. Je l’ai chronométré l’autre jour. »

L’apprentie : « Tiens… c’est bizarre… » Le boulanger : « Tu vois, je te l’avais bien dit… »
L’apprentie : « Tiens… c’est bizarre… »
Le boulanger : « Tu vois, je te l’avais bien dit… »

Le boulanger : « De simples chiffres ou mots ne suffisent pas pour prendre des décisions. Il y a la température, l’humidité, comment tu pétris la pâte, comment elle fermente et il y a aussi la température des flammes… et tout ça, ce n’est jamais pareil. »
Le boulanger : « De simples chiffres ou mots ne suffisent pas pour prendre des décisions. Il y a la température, l’humidité, comment tu pétris la pâte, comment elle fermente et il y a aussi la température des flammes… et tout ça, ce n’est jamais pareil. »

Le boulanger : « Il faut que tu ressentes tous ces petits changements dans la pâte et dans les flammes. Et ensuite, et seulement ensuite, tu fais ce qu’il faut en te basant là-dessus ! » L’apprentie : (Hum… oui, c’est sûr, pour lui, c’est simple… Mais c’est plus facile à dire qu’à faire…)
Le boulanger : « Il faut que tu ressentes tous ces petits changements dans la pâte et dans les flammes. Et ensuite, et seulement ensuite, tu fais ce qu’il faut en te basant là-dessus ! »
L’apprentie : (Hum… oui, c’est sûr, pour lui, c’est simple… Mais c’est plus facile à dire qu’à faire…)

Chaque jour l’apprentie avait beau travailler sans relâche aux côtés du boulanger, rien n’y faisait…
Chaque jour l’apprentie avait beau travailler sans relâche aux côtés du boulanger, rien n’y faisait…

L’apprentie : « Mais qu’est-ce qu’il peut bien vouloir dire par “petits changements” ? Je ne vois vraiment pas… »
L’apprentie : « Mais qu’est-ce qu’il peut bien vouloir dire par “petits changements” ? Je ne vois vraiment pas… »

L’apprentie : « Hein ? »
L’apprentie : « Hein ? »

L’apprentie : « Waouh… le patron est vraiment concentré ! Il surveille la cuisson du pain… »
L’apprentie : « Waouh… le patron est vraiment concentré ! Il surveille la cuisson du pain… »

L’apprentie : « Si la pâte a cette texture maintenant et que les flammes ont cette intensité… »
L’apprentie : « Si la pâte a cette texture maintenant et que les flammes ont cette intensité… »

L’apprentie : « Maintenant ! »
L’apprentie : « Maintenant ! »

L’apprentie : « Excusez-moi, vous permettez ? »
L’apprentie : « Excusez-moi, vous permettez ? »

Le boulanger : « Bravo. Ils sont juste parfaits. » L’apprentie : « Je les ai ressentis, tous ces “petits changements” dont vous me parliez. »
Le boulanger : « Bravo. Ils sont juste parfaits. »
L’apprentie : « Je les ai ressentis, tous ces “petits changements” dont vous me parliez. »

L’apprentie : « C’est vous qui me l’avez dit… ou plutôt votre dos ! » Le boulanger : « En effet, c’est vrai… » (Je ne peux quand même pas lui dire que je commençais à m’endormir devant le four… qu’est-ce que ça changerait…)
L’apprentie : « C’est vous qui me l’avez dit… ou plutôt votre dos ! »
Le boulanger : « En effet, c’est vrai… » (Je ne peux quand même pas lui dire que je commençais à m’endormir devant le four… qu’est-ce que ça changerait…)

FIN

(Scénario et illustrations de Mokutan Angelo. Avec la coopération de Fujita Isshô, du temple Taikûzan Masen-ji)

zen langue japonaise