Par extension, dans le langage courant, c’est devenu une expression qui signifie qu’une chose peut se passer de mots pour être comprise. Les mots ne suffisent pas à rendre tout ce que nous voulons dire. Il est donc important de se comprendre mutuellement en ayant recours à tous les moyens possibles à disposition.
Un jour, à la boulangerie du père de Noriko
Le boulanger : « Ne le sors pas tout de suite. Il n’a pas levé correctement. »
L’apprentie : « Pour que le pain soit parfait, cela prend exactement 14 minutes et 52 secondes. Je l’ai chronométré l’autre jour. »
L’apprentie : « Tiens… c’est bizarre… »
Le boulanger : « Tu vois, je te l’avais bien dit… »
Le boulanger : « De simples chiffres ou mots ne suffisent pas pour prendre des décisions. Il y a la température, l’humidité, comment tu pétris la pâte, comment elle fermente et il y a aussi la température des flammes… et tout ça, ce n’est jamais pareil. »
Le boulanger : « Il faut que tu ressentes tous ces petits changements dans la pâte et dans les flammes. Et ensuite, et seulement ensuite, tu fais ce qu’il faut en te basant là-dessus ! »
L’apprentie : (Hum… oui, c’est sûr, pour lui, c’est simple… Mais c’est plus facile à dire qu’à faire…)
Chaque jour l’apprentie avait beau travailler sans relâche aux côtés du boulanger, rien n’y faisait…
L’apprentie : « Mais qu’est-ce qu’il peut bien vouloir dire par “petits changements” ? Je ne vois vraiment pas… »
L’apprentie : « Hein ? »
L’apprentie : « Waouh… le patron est vraiment concentré ! Il surveille la cuisson du pain… »
L’apprentie : « Si la pâte a cette texture maintenant et que les flammes ont cette intensité… »
L’apprentie : « Maintenant ! »
L’apprentie : « Excusez-moi, vous permettez ? »
Le boulanger : « Bravo. Ils sont juste parfaits. »
L’apprentie : « Je les ai ressentis, tous ces “petits changements” dont vous me parliez. »
L’apprentie : « C’est vous qui me l’avez dit… ou plutôt votre dos ! »
Le boulanger : « En effet, c’est vrai… » (Je ne peux quand même pas lui dire que je commençais à m’endormir devant le four… qu’est-ce que ça changerait…)